JOUR 2 : Vendredi 16 Juin 2023
Cette journée commence pour nous à 12h50, sous Temple, avec les marseillais d’ACOD.
Le public est au rendez-vous, la tente se remplit plutôt rapidement. Deux tridents trônent de chaque côté du centre de la scène. L’intro de « Cryptic Curse » (morceau éponyme de leur dernier EP sorti en février) se fait entendre sur l’entrée des musiciens. Ils restent immobiles le bras en l’air pour un instant de calme avant la tempête qui s’abattra bel et bien au bout de quelques secondes.
Comme à leur habitude, ils sont vêtus et maquillés plutôt sobrement de noir. L’ambiance est sombre malgré l’heure, le light show est plutôt sobre dans ses couleurs. Je suis agréablement surprise par la qualité du son.
Leur black/death est associé à des orchestrations marquées qui donnent ampleur et profondeur (abyssale) à leurs morceaux et nous immergent totalement dans leur univers. Comme pour un film dont on veut connaitre la fin, il est difficile de décrocher une seconde de la scène.
A en juger par la réaction du public au sein duquel pogos et circle pits s’enchainent, je ne suis pas la seule à apprécier le moment.
C’est au tour de NOSTROMO de se produire sur Altar mais seul mon comparse et son fidèle 70-200 ont pu y assister.
Je parviens à regagner Temple juste à temps pour enchainer avec une autre formation du sud-est : AKIAVEL. Le groupe n’a été programmé que peu de jours avant, suite à l’annulation des ukrainiens 1914. Mais attention ! Ce n’est pas pour autant un groupe de second choix. Formé en 2018, il a déjà de nombreux concerts et 3 albums à son actif. Le set d’aujourd’hui est composé de morceaux issus des 2 premiers, V et Vae Victis à commencer par « The Witness », qui va nous balancer une grosse claque dans la tête dès les premières notes.
Nous sommes des habitués de leur concert et j’avoue que cela nous fait plaisir de les voir sur cette scène où ils donnent tout. Le growl d’AURE, la chanteuse, est toujours aussi impressionnant et plaisant à entendre, à la guitare CHRIS affiche un large sourire qui ne le quittera que rarement jusqu’à la fin du set, l’énergie qui émane du bassiste, JAY, est presque palpable, et la frappe de l’impassible BUTCH est redoutable. Le côté théâtral habituellement présent est exacerbé pour l’occasion mais toujours justement dosé.
Le niveau de brutalité est efficacement maintenu tout au long du set grâce à « Bind Torture Kill », « My Lazy Doll » « Kind of Requiem », « Zombie… » ou encore « Pentagram Tattoo ».
Comme souvent « Cold »clôture le show, enfin… pas tout à fait, car il reste une surprise ! La chanteuse accueille NICO, chanteur de TAGADA JONES, NILS COURBARON, ambassadeur d’ESP GUITARS et SYLVAIN DEMERCASTEL guitariste et l’un de initiateurs du projet SAVAGE LANDS, ONG ayant pour but de financer des opérations de reboisement et d’acheter des terres afin de préserver les forêts menacées par les projets de développement.Et ils vont interpréter brillamment un titre très à propos puisqu’il s’agit de « Roots Bloody Roots » de SEPULTURA qui sera par contre cette fois le dernier du spectacle. Dommage ! On en aurait écouté encore quelques-uns !
Direction les mainstages, que je ne quitterai plus aujourd’hui, la prog mettant en avant des groupes qui ont bercé mon enfance et que je n’ai, pour la plupart, pas eu l’occasion de voir en live.
D’ailleurs on commence par SKID ROW. Bon ok, SEBASTIEN BACH n’est plus là, mais leur nouveau chanteur ERIK GRÖNWALL ne démérite pas. Je trouve, au contraire, et au risque de me faire des ennemis parmi les puristes, qu’il insuffle renouveau et fraicheur au groupe de par son dynamisme et son jeu de scène. Sa voix et sa technique ne dénaturent pas les classiques du groupe puisque c’est ce qui composera majoritairement leur setlist à une exception près « The Gang’s All Here ». Ils nous rentrent brutalement dans le lard avec « Slave The Grind » et continuent notamment par les mythiques « Big Guns », « 18 And Life » ou encore « Monkey Business » (premier morceau que j’ai connu d’eux il y a fort fort longtemps grâce à l’émission « Dr Heavy and Mr Hard » me semble-t-il…) pour finir avec l’excellent « Youth Gone Wild ».
Sans transition, place au metalcore de MOTIONLESS IN WHITE, que le public de la Mainstage 1 semble attendre avec impatience. Il fait encore jour et c’est dommage, car je pense que les contrastes sur leurs tenues de scène noires et blanches, leurs maquillages noirs et flashy sur teints volontairement blafards, leurs lentilles colorées (ou pas) (le tout évoquant pour moi une ambiance à la Cyberpunk), ressortiraient mieux dans un cadre un peu plus sombre.
En tout cas, pas de doute, le public adhère totalement et très vite. Or, ça tombe plutôt bien puisque le groupe semble prendre du plaisir à être sur cette scène.
Leur set est construit comme la plupart de leurs morceaux puisqu’il oscille entre brutalité avec « Thoughts & Prayers » par exemple, et des moments plus calmes et mélodiques comme « Masterpiece » notamment, pour reprendre progressivement sur « Cyberhex » et remonter en puissance pour finir en apothéose avec « Eternally Yours ».
Un très bon moment !
Nous basculons maintenant dans un tout autre univers, celui d’ALTER BRIDGE. Je ne sais pas si c’est à cause de la différence de son, de rythme, de style ou de jeu de scène mais j’ai la sensation que tout a soudainement ralenti, un peu comme une pause de 50 minutes. La technique de ces 4 pointures du metal est bien là, le show ne montre pas de défaut particulier si ce n’est des petits problèmes techniques au niveau de la guitare de MARK TREMONTI qui seront vite résolus. Le public semble écouter attentivement sans trop avoir envie de bouger.
On reprend du poil de la bête avec PAPA ROACH et ça tabasse direct grâce aux premières notes du récent « Kill The Noise » accompagné d’effets pyrotechniques (comme s’il ne faisait pas encore assez chaud…) ! Au vu de l’attitude de JACOBY SHADDIX et de ses acolytes, s’ils maintiennent ce rythme, ce concert ne peut être qu’énorme ! Durant tout le set, le groupe allie ses morceaux, comme « Getting Away With Murder », « Help » ou « Between Angels And Insects », à des covers et mashups.
Les premières notes de « Broken Home » résonnent mais les paroles sont celles de « Lose Yourself » d’EMINEM puis c’est « Firestarter » de PRODIGY qui est repris avec énergie.
A aucun moment le groupe ne faiblit, le public non plus d’ailleurs, puisque les slams se font carrément à la chaîne et les walls of death sont énormes. « …To Be Loved » est repris en chœur par la foule alors que le chanteur descend sur les barrières pour le plus grand plaisir du public. On calme un peu le jeu avec un interlude instrumental de « Lullaby » de THE CURE avant d’attaquer « Scars » et « No Apologies » devant un public en furie. La présentation des membres du groupe se fait sur « Still DRE » de DR DRE. Le set se termine, bien entendu, par l’incontournable « Last Resort » réclamé à cor(p)s et à cris depuis le début du set.
Juste excellent !
On voyage un peu dans le passé avec le show de DEF LEPPARD. Enfin… pas tout à fait dans le passé puisque c’est avec « Take What You Want », issu de leur album Diamond Star Halos, sorti en 2022 que les britanniques entament le concert. Ils joueront également « Kick » et « This Guitar » en provenance de la même galette, au milieu des traditionnels « Let’s Get Rocked », « Animal », « Rocket », « Hysteria », « Pour Some Sugar On Me », « Rock Of Ages », le tout, comme à leur habitude, devant des écrans diffusant de multiples images dont celles d’anciens clips et de leur carrière. Pour ma part, je trouve le groupe égal à lui-même. Ils ont plutôt bien vieilli et ne verse pas dans le ridicule.
Je l’avoue, avant de le voir sur le running order du HELLFEST 2023, je ne connaissais MACHINE GUN KELLY que pour son interprétation de TOMMY LEE dans « The Dirt »,le biopic sur MOTLEY CRUE. Ça tombe plutôt bien, c’est juste avant eux qu’il monte sur scène, ça me donne l’occasion de découvrir en live… Bon, au risque de passer pour une vieille réac, je n’accroche pas du tout à sa pop punk mêlée de rap, je trouve que son attitude de « bad boy » est surjouée et sa musique ne m’en touche même pas une (alors de là à faire bouger l’autre…). En première partie de set, TOMMY LEE s’installe à la batterie l’espace d’un morceau, seul moment durant lequel les personnes autour de moi, qui suis déjà en position près de la Mainstage 1, applaudiront pour ce set. Celui-ci s’achève sur une vidéo aromatisée à l’autotune et une scène déserte.
Pour être tout à fait objective, la prestation a donné lieu à pas mal de circle pits mais aussi à des huées qui se sont intensifiées au fur et à mesure du show notamment du côté de la Mainstage 1 où l’on commence à s’impatienter en attendant MOTLEY CRUE.
C’est à 23h15 que ces derniers entrent en scène et c’est la première fois (« toute toute première fois » comme dirait JEANNE MAS…) que j’ai l’occasion de les voir en live. En tant que fan de la première heure, je suis évidemment déçue de l’absence de MICK MARS mais son remplaçant n’est pas des moindres puisqu’il s’agit de JOHN 5, donctout devrait bien se passer.
Effectivement, celui-ci est fidèle à lui-même, précis, technique, énigmatique. Ils interprètent (ou pas (nous ne rentrerons pas dans la polémique même si quelques indices peuvent nous laisser penser à l’une ou l’autre des solutions…)) tous les classiques à commencer par « Wilde Side » dont les refrains sont bien évidemment repris par le public sans que VINCE NEIL n’ait trop à le solliciter , « Shout At the Devil » un peu décevant au niveau vocal, « Looks That Kills », « Girls, Girls, Girls » ou encore leur traditionnel medley de reprises regroupant « Rock and Roll, Part 2 » (GARY GLITTER) / « Smokin’ in the Boys Room » (BROWNSVILLE STATION)/ « Helter Skelter » (THE BEATLES) / « Anarchy in the U.K. » (SEX PISTOLS)/ « Blitzkrieg Bop » (RAMONES).
Deux danseuses les accompagnent tout le long du set. Le light show est de qualité comme on s’y attend pour un groupe de cette notoriété, avec des dominantes de noir, blanc et rouge assorties à leurs vêtements.
MACHINE GUN KELLY revient sur scène avec MOTLEY pour interpréter « The Dirt » mais il est hué de manière assez unanime dès son entrée et repartira une fois le titre terminé sans demander son reste.
NIKKI SIXX brandit un drapeau français, et c’est parti pour une déclaration d’amour au public sans qui ils ne seraient pas ici. Le bassiste fait ensuite monter sur scène une jeune fille avec qui il prendra un selfie devant une foule gesticulante avant de présenter JOHN 5 qui nous gratifie d’un solo pour la peine.
TOMMY LEE, que nous ne verrons malheureusement pas jouer la tête en bas ce soir, demande ensuite au public si quelqu’un a de la bière puis dit qu’il n’a pas vu beaucoup de paires de seins ce soir ce qui déclenche quelques levées de tee-shirts sous l’œil attentif du Hellwatch, il rejoint ensuite son piano pour « Home Sweet Home ».
Je pense avoir perdu quelques points d’audition avec les derniers coups de caisse claire de TOMMY qui n’a rien perdu de sa fougue, suite au dernier morceau, « Kickstart My Heart ».
J’ai tout de même passé un bon moment empreint de nostalgie même s’il est vrai que le groupe est très différent de ce qu’il était.
SUM 41
C’est eux qui clôturent cette deuxième journée, et ce, quelques jours seulement après l’annonce de leur séparation prochaine. Apparemment, cela leur réussit plutôt bien puisque c’est un DERYCK WHIBLEY plus affuté physiquement que jamais qui apparait sur scène.
Contrairement à leur dernier passage en 2019 sur une Warzone pleine à craquer, et par là même, quasi inaccessible, ils ont judicieusement été placés en Mainstage cette année, et, au vu de l’étendue de la foule massée devant leur show, ce n’était pas du luxe !
Le fond de la scène est orné d’une image de diable au large sourire au milieu de flammes de l’enfer rendues réelles grâce aux effets pyrotechniques. Les canadiens jouent un large panel de leurs tubes à commencer par « Motivation », ce que le public semble déjà avoir, « The Hell Song », « Underclass Hero », « Walking Disaster » (devant un parterre de flashes de téléphones). Le frontman prévient à la moitié du set qu’ils n’interprèteront aucun morceau de leur nouvel album, Heaven :X: Hell, pourtant terminé, « rien de nouveau, que des anciennes voire très anciennes chanson » avant de joindre le geste à la parole et d’entamer « In Too Deep » suivie de « Makes No Difference ».
DERYCK WHIBLEY communique énormément avec le public pour ce dernier concert de leur tournée et l’avant-dernier du groupe en France avant celui de novembre 2024…
Hormis les riffs de « Smoke On The Water » (DEEP PURPLE) et « Seven Nations Army » (THE WHITE STRIPES) joués avant « Pieces », ils reprendront « Sleep Now in the Fire » de RAGE AGAINST THE MACHINE plutôt fidèlement et « We Will Rock You » de QUEEN beaucoup plus à leur façon.
Le show s’achève avec le très attendu « Still Waiting ». Et c’est non sans émotion que le groupe salue le public.
Une super énergie et un show à couper le souffle (et pas uniquement à cause des jumps) !