ROCK A L’USINE 3 – Du 31 mai au 1er juin 2024

C’est parti pour la troisième édition du festival ROCK A L’USINE !

Après 5 jours puis 3 pour les deux premières éditions, c’est sur 2 soirées que le festival se tient cette année.

L’autre nouveauté ? Les 2 salles, à savoir « la Grande Salle » et « le Club », sont ouvertes aux concerts !

Les shows alterneront donc entre chaque scène (pour une meilleure fluidité dans le déroulement du running order j’imagine).

Et que serait un tel festival sans son village metal ?

Situé en extérieur, on y retrouve, cette année encore, les micros artisanaux de SP CUSTOM, les vêtement, vinyles, cd (et j’en passe) de la réputée boutique de Marseille SABRETOOTH et de son non moins célèbre STRYKER, les BD dédicacées de l’artiste RICH et bien sûr les stands d’expo photos de mes 2 comparses AURELIEN MACE PHOTOGRAPHIE et FLO MAGIK SHOOTING.

Le photobooth est lui aussi en place.

La tatoueuse BORDELDEFIAK et le body pierceur LAHARL PIERCING sont également présents, tout comme la masseuse MYRIAM CERVERA.

Des flippers, bornes d’arcades et babyfoots sont accessibles gratuitement.

Au niveau restauration, TONTON BURGER et PIZZA DADOU sont toujours de la partie et un petit nouveau, un food-truck « sucré » fait flotter une odeur de barbe à papa et de pop-corn sur le village.


Jour 1 : Vendredi 31 mai

Cette soirée va s’avérer être sold-out et ça fait plaisir !!!

Le festival est lancé par le quatuor arlésien, NEUROTIC STRANGERS.

Formé en 2019, et initialement groupe de reprises, ses membres ont rapidement fait le choix d’écrire leurs propres compos et ce n’est pas pour nous déplaire.

Leur style est souvent qualifié de post rock, néanmoins leurs morceaux offrent une grande diversité.

Leur rock aux accents psychédéliques et planants est plutôt bien reçu par le public qui, pour l’heure, est encore un peu timide.


C’est au tour des geeks alsaciens de SMASH HIT COMBO d’inaugurer le Club.

Et avec eux, la timidité du public va vite s’effacer.

Ils réussissent à capter immédiatement l’attention grâce à leur mélange de genres rapcore-metal endiablés (sur lequel j’étais quelque peu sceptique avant ce soir, je l’avoue) et à nous emmener dans leur univers de mangas et de jeux vidéo, notamment grâce aux nombreux écrans positionnés sur la scène.

Leur mélange unique de chant rap incisif et de riffs metal insuffle une énergie de fou qui se déverse sur le public du Club.

Le chanteur, PAUL, descend d’ailleurs dans la fosse pour aller voir cela de plus près. Un wall of death voit s’affronter la team NINTENDO vs la team SEGA.

Le concert s’achève au milieu d’une armée de Super Saiyans grâce au morceau « Baka ».

C’est sur quelques notes de MORTAL KOMBAT que le combo quitte la scène.

On les retrouvera avec plaisir sur la Warzone du HELLFEST le 28 juin prochain.


Sans transition, on enchaine avec les précurseurs français du métal indus, TREPONEM PAL.

Le groupe créé dans les années 80, aux influences variées a sorti pas moins de 8 albums (hors compils et remix) dont le dernier, Screamers, en 2023, qu’ils ont pu défendre sur la Temple du HELLFEST, la même année.

Mais pour l’heure, ils sont sur la scène de la Grande Salle du ROCK A L’USINE dans une ambiance relativement sombre et industrielle reflétant leur style musical.

Les membres du groupe jouent avec une précision et une force qui traduisent bien l’agressivité et la complexité de leur musique.

Les guitares lourdes, les rythmes martelés et les sonorités électro semblent avoir un effet hypnotique voire mystique au niveau du public.

A noter, à peu près à la moitié du set, la reprise de « Planet Claire », morceau de 1979, du groupe de new wave américain The B-52’s et qui leur va tellement bien.


Il est maintenant temps de plonger le Club dans les ombres de l’univers post-apocalyptique du metal indus de SHAARGHOT.

Et c’est, comme à leur habitude, avec tout le corps et le visage recouverts de maquillage noir, que les 5 membres du combo parisien font leur apparition, et ce, au son du bien nommé « The One Who Brings Chaos ».

Sur scène se trouve également Scarskin, pauvre créature qui filme maladroitement le show depuis la scène y ajoutant ainsi une touche humoristique et aspergeant notamment le public de liquide noir.

Lorsque le chanteur, ETIENNE, avec son chapeau melon et ses bottes, fait mine de lui mettre des coups de pieds, je croirais entrapercevoir une scène du film ORANGE MECANIQUE.

Le set alterne entre morceaux du dernier album sorti en 2023, Vol.III – Let Me Out, comme le titre éponyme, le puissant « Are You Ready », ou encore « Red Light District », et les classiques « Now die !!! », « Bang Bang », « Break Your Body ».

Le show se termine par l’incontournable « Shadows » avec la phrase « we are the shadows » qui résonne comme un hymne au sein des spectateurs, maintenant tous acquis à leur cause !

L’engouement du public aura été total du début à la fin du concert dans un Club plein à craquer.  Vivement qu’on les retrouve le 2 novembre sur la scène Marseillaise des Dock des suds.


Il est l’heure, pour la très attendue tête d’affiche de la soirée, d’embraser L’USINE.

Le groupe norvégien LEPROUS se présente sur une scène au décor minimaliste et aux jeux de lumières sophistiqués et dynamiques mettant en valeur chacun de leur morceau.

Leur set est composé de titres relativement récents allant de « The Valley » à « Out Of Here » en passant par « From The Flame ».

Comme à leur habitude, ils emmènent le public dans un voyage sonore intense et immersif, mêlant technicité musicale impressionnante et émotion forte.

Malheureusement, les norvégiens doivent écourter leur show après 1 heure seulement, le chanteur, EINAR SOLBERG étant atteint d’une grippe.

On les comprend, et si la quantité manquait quelque peu, la qualité était, quant à elle, au rendez-vous malgré tout.

Une belle découverte sur scène pour moi.


Jour 2 : Samedi 1er Juin

Aujourd’hui le festival accueille 5 groupes et commence plus tôt que la veille, à 17h30, par une nouveauté, le METAL FOR KIDS.

Destiné à un jeune public, cette initiation a pour but de lui faire découvrir l’univers du metal dans une atmosphère adaptée et c’est SMASH HIT COMBO qui s’y collent pour le plus grand plaisir de tous.

Les headbangers en herbe (tout comme leurs parents d’ailleurs) se montrent plutôt réceptifs, sans complexe et débordants d’énergie et d’imagination.

Une très bonne initiative !


TRAUMENNA est en ouverture de la Grande Salle ce soir.

Groupe de punk-noise originaire de la région aixoise, ces 3 musiciens sévissent à la batterie, à la guitare + chant et à la basse.

Etant multi-casquettes, je n’ai malheureusement pu assister qu’à une toute petite partie du show et pour ce que j’en ai vu le public, même s’il ne bouge pas encore, semble apprécier l’énergie qui se dégage de cette prestation.


SORCERER, groupe français de hardcore formé en 2020 (à ne pas confondre avec les suédois d’epic doom du même nom), va maintenant électriser le Club.

Même si la salle n’est pas complètement pleine, l’ambiance est, elle, à son comble.

Les circle-pit s’enchainent sans répit dans une foule entrainée par les fortes sollicitations de DOM, le chanteur.

On en prend juste plein la tête grâce à une voix agressive et percutante, des guitares lourdes et distordues, une basse grondante, et une batterie à la frappe implacable.

Pour ceux qui ont trouvé le show trop court, rendez-vous est pris en Warzone du HELLFEST le 30 juin prochain !


Le duo BAD SITUATION occupe maintenant la scène de la Grande Salle qui se remplit peu à peu.

Oui vous avez bien lu, ils ne sont que 2, en l’occurrence LUCAS PELLETIER à la batterie et le YouTubeur AZIZ BENTOT a.k.a « DEALER 2 METAL » au chant et à la guitare.

Ces habitués des premières parties de groupes renommés internationaux, tels que SKID ROW ou CARPENTER BRUT, et nationaux, comme MASS HYSTERIA ou SKIP THE USE, vont très vite nous faire oublier, que ce soit scéniquement ou musicalement parlant, leur « infériorité numérique ».

Une très bonne dynamique émane du groupe, les morceaux, accrocheurs restent en tête.

AZIZ ne se fait pas prier pour échanger avec le public et le faire participer activement au show.

Une très bonne expérience que j’irais volontiers réitérer en Mainstage 2 du HELLFEST le dimanche 30 juin.


L’un des groupes les plus attendus de cette édition est aussi l’un des groupes de brutal death les plus respectés de la scène française, il s’agit bien entendu de BENIGHTED.

C’est donc au tour du bulldozer stéphanois de s’abattre avec sa déferlante de décibels sur le public du Club dégueulant littéralement de monde.

Leur show est bien rodé puisqu’ils viennent de terminer la tournée pour la WARMUP HELLFEST 2024 lors de laquelle ils ont pu, entre autres, assurer la promotion de leur dernier album Ekbom fraichement sorti.

La voix gutturale de JULIEN TRUCHAN, combinée à la précision technique des musiciens, retourne littéralement la foule dans un flot quasi ininterrompu de circle-pit, mosh-pit…

Le groupe donne tout et en viendrait presque à regretter d’avoir écrit un morceau à plus de 400 bpm…mais au vu de l’engouement des fans pour celui-ci c’est une idée bien vite oubliée !

Comme dans tous les concerts de BENIGHTED auxquels j’ai pu assister, une communion passionnée s’installe entre le groupe et le public qui n’en ressort pas indemne émotionnellement parlant.

Bref une démonstration magistrale de metal et de bon esprit, à la mesure de ce à quoi on pouvait s’attendre !


Le clou de la soirée se passe sur la grande scène, et il faut au moins ça pour accueillir les membres de cette arme de percussion massive : LES TAMBOURS DU BRONX.

Ce soir, le groupe rassemble notamment sur scène une grosse dizaine de percussionnistes armés de leur bidons et mailloches, FRANKY COSTANZA (BLAZING WAR MACHINE, EX-DAGOBA) à la batterie, STEF BURIEZ (LOUDBLAST) et REUNO WANGERMEZ (LOFOFORA) au chant.

JULIAN TRUCHAN remontera sur scène leur prêter main forte sur un « medley » de SEPULTURA.

Les tambours entrent immédiatement en possession de la salle grâce à leur son tribal qui prend littéralement aux tripes.

Le groupe sait fédérer le public grâce à son son mais aussi grâce à l’esthétique de son show de par ses lights, les strob mettant en valeur le rythme, mais aussi de par les mouvements synchronisés des mailloches qui ont quelque chose d’envoutant.

Formé en 1987 pour une représentation qui se voulait unique LES TAMBOURS DU BRONX se produisent toujours sur scène plus de 25 ans après pour notre plus grand plaisir.

Pour ne rien gâcher ce sont des personnes accessibles qui aiment parler de leur art.

Une expérience inoubliable, hâte de les retrouver au FURIOS FEST le 24 août prochain !

Une soirée et un festival qui se terminent donc en apothéose avec un bilan plus que positif.


Si le fait que des groupes comme SHAARGHOT ou BENIGHTED se produisent au Club a fait grincer quelques dents dans le public avant le show, la fête n’en a pas été gâchée pour autant et les concerts y ont, à mon avis, gagné en intensité.

Merci au ROCK A L’USINE et à toute l’équipe de L’USINE pour son accueil et pour sa mobilisation en vue d’offrir un mélange parfait de musique, d’art et de communauté.

A l’année prochaine avec, on l’espère, une nouvelle édition !

Pour marque-pages : Permaliens.

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