Report et photos by Slaytanic
03/12/2017 – Lille, L’Aéronef
L’Aéronef n’affiche pas complet mais il y a beaucoup de monde pour cette date lilloise d’Epica, la dernière date de la tournée The Ultimate Principle Europe du groupe, lequel est accompagné une ultime fois par les Tunisiens de Myrath et leurs compatriotes Vuur.
Un petit set, à la fois par le temps comme par la performance, voilà ce qui pourrait résumer l’ouverture de la soirée assurée par Myrath. Non pas que la presta fut mauvaise, loin de là, mais ce n’était pas le Myrath habituel. Les titres issus de « The Legacy » passent bien, c’est une évidence et le chant de Zaher Zorgati fait toujours mouche (toujours plus que ses prises de paroles, parfois assez peu enjouées…) et le jeu de Morgan Berthet derrière les fûts est toujours efficace.
Galerie photos Myrath
Mais ce n’est pas pareil… Bien que les mines paraissent réjouies, que le duo Anis Jouini (basse) / Malek Ben Arbia (guitare) semble s’éclater, le set de Myrath semble un peu terne, pas aussi classe et clinquant que d’accoutumée, la faute surement à une lumière franchement pas en adéquation avec le son des Tunisiens et le peu de temps qui leur est accordé semble parfois même s’étirer… Un comble tout de même. Dommage.
Vuur est surement ce que votre serviteur attendait le plus… Myrath ayant tout de même été décevant, Epica n’étant en rien une surprise tant les prestations sont relativement similaires années après années, Vuur est la curiosité du jour et surement la piste d’espoir si l’on s’en tient au très bon album « In This Moment We Are Free – Cities » sorti fin octobre et surtout par la présence d’Anneke Van Giersbergen dont on sait que rares sont les prestations ratées par la belle néerlandaise.
Galerie photos Vuur
Et une fois encore, sourire non dissimulé et voix divine sont au programme d’un set maitrisé et surprenant. La cohabitation de trois guitares et un set décidément plus lourd que ce que l’ex chanteuse de The Gathering nous avait habitué aurait pu déstabiliser mais il faut convenir que l’alchimie est parfaite. Evidemment, avec un album à son actif, le groupe Vuur a une setlist plutôt légère (quatre titres joués issus de ce premier opus), mais il était évident qu’Anneke Van Giersbergen allait diverger à travers ses plétoriques collaborations et ses nombreux projets.
Un titre issu de The Gentle Storm, « The Storm », un « Fallout » de Devin Townsend Project et « Strange Machines » de The Gathering, répartis dans une setlist équilibrée, où les musiciens se sont fait plaisir, où la frontwoman n’a eu de cesse de ne pas cacher son plaisir d’être sur scène et où Vuur a su faire preuve d’une belle perf, accrocheuse, douce et puissante à la fois. Le public en a eu pour son argent. A revoir encore !
Epica maintenant. C’est la fin de la tournée, c’est la fin d’un set qui aura donc déversé son metal sympho à peu près partout où il était possible que ça se joue cette année. Et évidemment, la prestation du soir ne va pas souffrir de la comparaison avec d’autres shows passés tant les Bataves fournissent des sets qui se suivent et se ressemblent. De quoi contenter une fanbase venue en nombre, notamment venue de l’autre côté de la frontière, c’est certain.
Galerie photos Epica
« Edge Of Blade » lance les hostilités devant un parterre entièrement acquis à la cause de Simone Simmons et ses musiciens et ces derniers ne mâchent pas leurs efforts pour se montrer présents et impliqués. Le dernier opus est évidemment à l’honneur avec six titres en présence mais toute la discographie d’Epica est passée en revue depuis « The Phantom Agony » (« Sensorium ») sorti il y a presque quinze ans maintenant jusqu’à aujourd’hui. Le duo Jansen / Delahaye est fidèle à lui-même tant les deux comparses arpentent la scène régulièrement et se montre complémentaire dans toutes les poses qu’ils ont l’habitude de faire. La mention spéciale revient toutefois (et ce n’est pas forcément nouveau) à Coen Janssen et son clavier tant le bougre est mobile et arangue autant qu’il le peut le public.
Le retour d’Anneke Van Giersbergen sur scène pour le titre « Storm The Sorrow » (issu de l’album « Requiem For The Indifference ») change quelque peu la donne et remet un petit coup de fouet sur la routine scénique instaurée par Epica mais cela repart sur un Unchain Utopia qui envoie le set vers les rappels et ses trois titres (« Sancta Terra », « Beyond The Matrix » et « Consign To Oblivion »), le public est conquis et il ne lui en faut pas plus pour s’éclater. Epica a largement rempli les objectifs bien qu’un certain sentiment de fatigue se fasse sentir. La tournée fut longue, une pause s’impose !
Au final que dire de cette affiche qui s’annonçait alléchante ? Myrath a su remplir convenablement son office bien que ce n’était pas la meilleure prestation à laquelle j’ai assisté, Vuur appelle à être revu avec une setlist plus étoffée mais a largement comblé mes attentes et Epica a fait du Epica, sans plus.
Merci à Danièle et l’Aéronef pour l’accréditation et la confiance accordée.