Flown, l’interview découverte by Pascal Beaumont

Depuis quelques années le metal français est dans une forme éblouissante et les albums de qualité inondent ce petit monde. Flown fait partie de cette nouvelle génération qui suit tranquillement son bonhomme de chemin et aligne les brulots régulièrement. Issus du Val d’Oise le gang a débuté en 2008 et en est déjà à son troisième opus en l’espace de sept ans plutôt pas mal comme moyenne quand on connait la difficulté du marché actuel ! Si Flown a débuté de façon plutôt insolite, Flo et Jack ayant composé et enregistré « Child In a Box » à deux sans vraiment savoir ou tout cela allait les mener. La formation a par la suite évolué en quatuor grâce à l’arrivée de Lois à la batterie et d’Alex aux guitares. Flown est désormais un vrai combo prêt à en découdre et à s’imposer sur la scène française ! On a décroché le téléphone afin d’en savoir un peu plus sur ce gang Parisien. Entretien sympathique avec Jack un des deux membres fondateur prêt à faire de Flown un des nouveaux fleurons du metal français. Magnéto Jack c’est à toi !

Tout a commencé en 2008 pour Flown?

 Jack. Oui, on s’est rencontré avec Flo le chanteur guitariste qui officiait à l’époque comme batteur au sein de Dornfall. Ils avaient déjà deux albums à leur actif, quant à moi je jouais dans plusieurs formations. On s’est rencontré au taff car on travaillait tous les deux pour Ibanez. En se découvrant on s’est rendu compte que l’on avait des influences communes. On a commencé à jouer ensemble sans prétention.

Au final on s’est retrouvé avec un disque que l’on a concocté ensemble puisqu’il est chanteur, guitariste ainsi que batteur et j’ai assuré de mon côté les parties de basse. En binôme ce n’était pas simple pour donner des concerts. On a donc fait quelques dates acoustiques. C’est à ce moment que l’on a pris conscience qu’il fallait que l’on se produise en électrique. On a recruté deux copains à la batterie et à la guitare et Flown est né. « Child In A Boxétait déjà sortie.

Est-ce que ça été facile de trouver deux musiciens ? 

Jack. Nous, nous voulions que ce soit des amis. Humainement on tenait à ce que ça reste très familial. Après musicalement, on fait partie d’une scène rock depuis des années donc tout s’est fait instantanément, on n’a pas eu de souci pour recruter d’autres musiciens.

Flown c’est un nom que vous avez trouvé par hasard ?

Jack. En fait, au niveau de la composition on avait beaucoup de liens communs avec nos anciennes formations. Flo a proposé Flown et ce n’est pas une extension de son nom. Rires !!! C’est simplement dû au fait que lorsque l’on s’est retrouvé à deux, on a progressé dans la même direction, sans les problèmes d’égo que tu peux trouver dans certains combos. La création dans ce cas s’envole. Si tu ne te donnes pas de limite tu t’aperçois que tu vas beaucoup plus loin.

Sur « Make Believe » il y a la partie trois de « Child In The Box », c’est une trilogie ou il va y avoir une suite ?

Jack. Le premier opus est très varié, ce n’est pas un concept album mais on avait envie de lier quelques morceaux ensembles pour créer une ligne directrice. Il y a sur ce skeud des parties qui se sont créés très spontanément. Lorsque j’ai voulu composer un morceau pour « Make Believe » je suis retombé sur les sonorisées qu’il y avait sur ces deux tires et j’ai eu envie de faire une suite. Je ne sais pas si on va y ajouter une nouvelle partie. Mais c’est possible. A ce jour rien n’est prévu dans ce sens-là.

« Child In The Box » a été mixé à Los Angeles au Sound Mystery Studio par Randy Wallson comment avez-vous pu bénéficier d’une telle opportunité ?

Jack. L’histoire est marrante. On avait ajouté dans notre groupe d’amis un mec qui avait participé à un album des Deathstones. Il était ingé son, ce n’était pas une star. Lorsqu’on a terminé l’album, on s’est dit qu’on allait le contacter. On lui a envoyé un titre et il était d’accord pour assurer le mixage après sa journée de travail studio.

Il nous a renvoyé le titre et là on s’est regardé avec un sourire jusqu’aux oreilles, c’était excellent et on lui a envoyé tout l’album. Pour le second opus on l’a rappelé et il a travaillé une fois de plus dessus. Pour le troisième on s’est demandé si quatre ans après il mixait toujours, on l’a donc contacté une nouvelle fois. Il n’avait pas beaucoup de temps à nous consacrer mais il pouvait se libérer un mois et demi après notre demande. Nous de notre côté on prenait notre temps, donc on a décidé d’attendre car on voulait que ce soit lui qui bosse avec nous.

Vous êtes passionnés par tout ce qui vient des Etats Unis ? 

Jack. Je t’avouerai que ce n’est pas en écoutant Louise Attaque que j’ai voulu faire de la musique sans vouloir dénigrer le rock français. On aime le gros son, on apprécie Nickelback qui fait pourtant beaucoup de balade, je trouve ça énorme. C’est ce que l’on aime écouter.

 « Gravity » est un album concept à la base ?

Jack. Oui. Lorsque tu as terminé tous tes textes et que tu cherches un visuel, tu te rends compte que tous ces morceaux qui représentent une période de ta vie aborde un thème qui se met naturellement en avant. Il y a un truc qui se dégage mais je dirai que « Gravity » est moins conceptuel que le nouvel opus.

Le symbole de l’enfant est présent sur chacune de vos pochettes, il y a une raison précise à ce choix ?

Jack. Pour le premier opus on était tombé amoureux d’une pochette qui avait été créé par un Australien qui travaille pour Warner. On a adoré ce gamin retourné et en lévitation. Pour retrouver un peu l’esprit de « Child In Box » on a demandé à un pote graphiste de nous dessiner la face avant de « Child » mais en plus lumineux. Lui a pris le parti de déshabiller le gamin pur symboliser le fait que nous aussi on s’était mis à nue à travers l’écriture de ces morceaux.

A travers cette image il y a aussi une forme de douceur et de quiétude !

Jack. Tout bêtement parce que c’est quelque chose qui nous ressemble. Ce n’est pas très metal, ni forcément rock mais on est un mélange de tout ça. La variété des morceaux que l’on compose nous permet de faire des setlists plus rentre-dedans ou plus calme selon nos envies. C’est un peu le visage de Flown qui est plus dans l’atmosphérique avec la puissance derrière.

Tu me disais avoir tout donné au niveau des textes qu’entends-tu par-là !

Jack. C’est moi qui écris les textes. Tout débute par la composition musicale. Ensuite Flo, le chanteur, me sort ses mélodies et il s’enregistre en yaourt. Avec cette base,  je me charge d’écrire les textes. Effectivement pour moi c’est plus facile de parler de choses personnelles. Je trouve plus simple de m’exprimer sur ce que je ressens plutôt que de raconter des histoires. Je me mets un peu à poil au travers de ces textes, je parle de mon grand-père, d’une copine, de la vie.

Il y a 12 titres est ce qu’il y a un texte qui revêt une importance particulière à tes yeux ? 

Jack. Je dirai « Embrace » qui est la balade de l’album, il y a une charge émotionnelle importante dans ce titre pour moi.

C’est le morceau qui te représente le mieux ?

Jack. Non, il est simplement un peu à part pour moi. Je choisirai plutôt « Ghost ». C’est un titre que j’ai écrit après les autres parce que j’étais en panne d’inspiration, je tournais en rond. Je me suis inspiré du film l’Orphelina de Guillermo Del Toro qui reprend bien ce côté atmosphérique, cette noirceur, cette beauté. Il y a cette lumière et cela m’a vraiment touchée. C’est un peu cet esprit-là que j’ai voulu transmettre à travers l’opus.

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Vous avez sorti après seulement deux réalisation studio un Dvd enregistré en public, c’est un peu surprenant !

Jack. Rires !!! On n’a pas sorti de Best Of je te rassure ! Rires ! En fait pour « Gravity » on rêvait de faire un clip que l’on n’a pas pu tourner. On l’a fait pour le nouveau. Au moment de donner notre concert au Reservoir, on s’est dit que puisque l’on n’avait pas l’argent nécessaire pour réaliser le clip de nos rêves, on allait faire une captation live. On nous a recommandé une équipe de photographes qui voulait se lancer dans la vidéo. On était en déficit d’images sur le net et on a profité de cette occasion pour avoir un super souvenir de ce concert. La salle est belle et on a pu partager cette vidéo sur le net.

En 2011 vous avez disparu de la scène metal que vous est-il arrivé ?

Jack. En fait à cette époque j’ai quitté mon emploi et je travaillais avec Flo. De ce fait, on s’est moins vu. Notre guitariste qui vivait sur Paris a déménagé sur Bordeaux. Notre batteur a eu une petite fille. La vie nous a un peu séparés. Pendant une bonne année on a pris des vacances par rapport à Flown. Après on a souhaité écrire de nouveaux titres mais en prenant notre temps. On voulait composer à quatre et avec notre guitariste à Bordeaux et nos vies de famille respectives, on avait une logique un peu plus lourde à mettre en place. On a mis un an et demi à finaliser « Make Believe ». On n’a pas changé de line up.

Vous travaillez de quelle manière au niveau de l’écriture des morceaux?

Jack. On finalise en répétition et on compose directement. Chacun arrive avec une idée assez précise de morceaux ou de refrain. On réarrange le tout ensemble, on pose une structure et on voit s’il y a besoin de plus de matière que ce soit au niveau des soli ou des parties. On réarrange à quatre l’idée de base qui vient de l’un d’entre nous. Ça vient de moi ou de Flo. Mais au final on ne se pose pas trop de questions sur la manière de composer parce que ça fonctionne naturellement.

Sur « Make Believe » on trouve aussi un peu d’optimisme ?

Jack. Oui, c’est ma petite touche d’espoir même si l’opus peut paraitre sombre, j’avais envie d’avoir une part de lumière. J’aime beaucoup cette image du Lotus qui est une fleur magnifique qui pousse dans des endroits sombres. L’idée de l’enfant, c’est essayer de retrouver un peu l’innocence du jeu, de celui qui crée sans se poser de question. C’est un peu l’image de Flown, on se fout des limites et des catégories dans lequelles on aimerait nous classer.

Il y a une influence progressive chez FLOWN ?

Jack. J’ai mangé du Dream Theater H24 pendant deux ou trois ans. Flo c’est pareil. On ne se connaissait pas et on allait aux mêmes concerts de Dream Theater et de Vanden Plas. Oui bien sur, on apprécie énormément le Prog.

Pour conclure qu’as-tu envie de rajouter qui te semble fondamental ? 

Jack. Ce qui me parait très important c’est de pouvoir continuer à faire de la musique en étant passionnés et très bons amis. C’est la base partagée des évènements forts et puissants au niveau musical avec des mecs géniaux. Tout ce qui vient en plus c’est du bonus. Lorsque tu fais une première partie au Divan du Monde, c’est un super bonus. On travaille dans ce sens là, il y a des noms qui nous font rêver comme Winery Dogs ou Deftones. On aimerait aussi participer à des grands festivals.

Merci pour l’interview Jack !

Jack. Merci à toi.

 

 

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