HELLFEST 2023 Jour 3

JOUR 3 : Samedi 17 Juin 2023

La journée la plus chaude de cette édition commence pour nous par SCARLEAN. C’est la première participation des avignonnais au HELLFEST et qui plus est en Mainstage, nous n’aurions manqué ça pour rien au monde !

On commence « en douceur » par « No Remedy », et pour avoir vu le groupe de nombreuses fois en concert, ça démarre très très bien. Tout est fluide, le son est bon, l’énergie est au rendez-vous, leur présence scénique est à la hauteur de la scène qu’ils occupent, le bonheur d’être là et la concentration se lisent sur leurs visages.

Le public est présent en cette heure relativement peu avancée de la journée pour écouter un panel représentatif de morceaux de leurs deux derniers albums Soulmates et Silence comme « The Hand On Your Skin » ou « Next To The Maker » et même reprendre en cœur leur version de « Wonderful Life » de BLACK qui fonctionne toujours aussi bien. Le show se termine sans qu’on ait eu le temps de le voir passer sur « Wake up Right Now » devant un public déjà très bien réveillé.

Que dire de plus si ce n’est que pour moi leur prestation a juste été parfaite !

Il est 11h40, je n’ai qu’à me décaler latéralement pour assister à l’arrivée de BLOODYWOOD sur l’autre Mainstage. Je suis impatiente d’assister à leur prestation car les ayant découverts durant le confinement, je n’ai pas eu l’occasion d’aller les voir en live.

Ce groupe de nu metal indian folk en provenance de New Dehli est, à l’origine, un duo de reprises parodiques de chansons pop et de chansons punjabis populaires, en version metal, composé de KARAN KATIYAR (guitares, flûte, production, composition) et JAYANT BHADULA (chant). Le groupe s’est ensuite fait remarqué avec sa version de « Heavy » de LINKIN PARK. Ils ne commencent à composer leurs propres morceaux que courant 2018 et sont immédiatement remarqués pour participer au WACKEN OPEN AIR alors qu’ils n’ont encore jamais fait de concerts ! Aujourd’hui le groupe compte 6 membres qui sont d’ailleurs en train de se mettre en place sur scène.

 « Gaddar » commence et ça ne fait pas un pli, l’alchimie opère immédiatement entre le groupe et le public ! Comme sur album, les instruments classiques du metal comme basse, batterie, guitare se marient à merveille avec instruments typiques Indiens tels que le dohol (tambour à 2 peaux), le tumbi (sorte de cithare) ou encore la flûte. De même, le chant indien et guttural de JAYANT BHADULA et le rap de RAOUL KERR s’associent parfaitement entre eux et à la musique. La seconde partie du set est encore plus violente que la première notamment avec leur morceau « Dana Dan ».

La foule semble apprécier l’originalité du mélange métal et mélodies indiennes et ne se fait pas prier pour se livrer à des walls of death infernaux, on ne peut que sauter et headbanguer tant leur énergie est communicative. C’est en regardant par hasard les écrans que je m’aperçois que le public déborde littéralement de tous les côtés et s’étend même sur une partie de la Mainstage 1, ce qui est plutôt inhabituel à cette heure de la journée, on aurait pu se croire à 22h si le soleil et la chaleur n’étaient pas aussi présents.

Il s’agit de l’un de mes gros coups de cœur de cette édition !

Ma journée va continuer dans le folk avec MYRATH. Le groupe franco-tunisien sort le grand jeu avec un univers oriental très marqué dans ses décors et sa musique.

Le concert débute par la diffusion de « Asl » sur lequel se produit une danseuse orientale masquée, un manipulateur de feu et où le chanteur, ZAHER ZORGATI, apparait comme par magie derrière un rideau. C’est un bon condensé de ce que sera le spectacle qui se jouera sous Temple pendant 50 minutes. La batterie n’est d’ailleurs pas située dans une position classique au fond de la scène mais à gauche, face au claviériste, laissant ainsi le champ libre au milieu pour le show qui ne fera qu’aller crescendo. Je trouve que Temple se prête bien à cette prestation en raison de son côté un peu intime et sombre qui met en valeur les jeux de lumières accentuant l’ambiance mystique.

A la fin du deuxième morceau « Into The Night », avec humour, le frontman se fait passer pour non francophone et après quelques clichés comme « J’aime la France » « J’aime le vin », « J’aime la Tour Eiffel » avoue au public mort de rire qu’il parle français.

Nous avons la chance d’écouter deux morceaux, « Child of Prophecy » et « Candles Cry », de leur nouvel album Karma dont la sortie est prévue en septembre. Les franco-tunisiens remercient à de multiples reprise le public et lui dédient même « Heroes ».

Tout au long du concert, les interventions des manipulateurs de feu (la pyrotechnie ayant été interdite par le préfet de Nantes, ils ont fait appel à la « pyro du bled » comme l’ironise ZAHER) vont être de plus en plus impressionnantes, tout comme les tenues de la danseuse et le magicien va même faire léviter un guéridon et encore ce n’est rien comparé à la fin du set. Que ce soit du point de vue visuel comme auditif, on ne s’ennuie pas, ça passe à une vitesse hallucinante, le public est très réceptif.

Comme pour faire écho à leur entrée, le show se termine avec un déchainement de feu, de danse et de magie, ZAHER lévitant même au centre de la scène !

Une belle découverte pour moi !

On continue dans le folk mais on change totalement de région du monde puisque c’est maintenant à FINNTROLL d’occuper Temple devant un public qui ne cesse de grossir.

Les 5 créatures à oreilles pointues en provenance de Finlande attaquent le set avec l’un de leurs derniers titres « Att Döda Med En Sten » pour enchainer avec « Nedgång » et « Ylaren ». Je l’avoue, même si j’apprécie la qualité de leur black/death, je suis un peu déçue pour l’instant car tout est un peu trop « sérieux », trop rangé par rapport à ce à quoi je pensais assister, à savoir le côté un peu déjanté et bon délire…

Cependant « Människopesten » marque un tournant dans le set et tout semble se débloquer ! Là c’est le FINNTROLL que je voulais voir ! avec plus de folk, plus d’humour. Le public se fait sautillant et les circles pit ressemblent de plus en plus à des queuleuleux (en voyant ça c’est tellement drôle de penser que certains considèrent encore les métalleux comme de vilains satanistes !). « Trollhammaren » et « Mask » qui s’enchainent tellement bien, sont juste un succès, les slams ne s’arrêtent pas même lorsque le public se met par terre et commence à ramer ! Une ambiance folle dans tous les sens du terme.

Un super moment très bon délire !

Il est temps de rejoindre les mainstages alors que le concert de LORNA SHORE, dont je n’ai eu que des retours positifs a posteriori, commence sur Altar.

J’assiste à la toute fin du set de POWERWOLF et surtout au début du concert du tout premier groupe dont j’ai acheté les posters (« No Prayer For The Dying » et « Seventh Son Of The Seventh Son » à l’âge de 10 ans) et qui m’a fait tomber dans cette addiction qu’est le metal : IRON MAIDEN.

Alors que les autres membres du groupe sont vêtus de manière classique (jeans, tee shirt, gilet pour faire bref) c’est avec des lunettes noires et un imper à la fois rétro et futuriste que BRUCE DIKINSON se présente sur scène. Sa tenue me fait penser à celle d’un capitaine d’un vaisseau ou d’une machine à voyager dans le temps peut-être… et ça tombe plutôt bien étant donné que la tournée s’appelle The Future Past Tour

Chaque intervention de Bruce, en français s’il vous plait (il va même faire référence à Louis de Funès et Fantômas), donne lieu à des cris de la part du public comme si on était heureux de retrouver un vieux pote. Toujours aussi speed, il enflamme la foule !

La setlist est essentiellement composée de titres tirés de leur tout dernier album Senjatsu mais aussi du beaucoup plus âgé Somewhere In Time sorti en 1986 etdont les morceaux, il est vrai, sont très rarement joués en live par le groupe.

Ok pas de classiques de live comme « The Number Of The Beast » (dont je pense que je ne me lasserai jamais), « Run To The Hills » ou « Powerslave » mais nous assistons quand même à la première tournée comportant « Alexander The Great » en live (après 37 ans d’attente). Le set comporte tout de même les habituels « Can I Play With Madness », « Fear Of The Dark » et bien entendu « Iron Maiden » ! On retrouve aussi, sur scène, EDDY, bien « vivant », successivement aux couleurs des pochettes des 2 albums de la soirée. Le groupe fait toujours hurler le public avec ses « Scream for me Hellfest !!! ». Je sais que tout le monde ne sera pas d’accord mais je trouve qu’ils ont de l’énergie à revendre y compris STEVE HARRIS qui, soulignons-le, a joué la veille avec les BRITISH LION son autre groupe.

Lors du rappel, le seul album présent en dehors des deux mis à l’honneur ce soir est Piece of Mind avec « The Trooper » puisqu’il est précédé de « Hell on Earth » et suivi de « Wasted Years ».

Pour les avoir vus déjà plusieurs fois en concert à des époques différentes, je trouve leur parti-pris de se renouveler en ne jouant pas les titres habituels très judicieux car il permet d’en redécouvrir d’autres en live et de ne pas avoir l’impression de voir toujours le même show.

Je n’ai pour l’instant jamais été déçue par MAIDEN en concert !!!

Porcupine Tree :

Je reprends une dernière fois mon thème folk de la journée pour aller écouter THE HU qu’une toute petite heure sépare de la fin de MAIDEN et cela ne suffira pas pour bénéficier d’un placement optimal puisque Temple dégueule littéralement de tous les côtés.

Le groupe mongol a attiré mon attention (et celle de beaucoup d’autres apparemment) de par l’originalité de ses morceaux où se mêlent heavy et musique traditionnelle mongole et qu’il interprète dans sa langue pour la plupart. Les musiciens ont d’ailleurs obtenu la plus haute distinction dans leur pays pour leur promotion de la culture traditionnelle mongole, ils y ont même une monnaie à leur effigie et ont été le premier groupe de metal nommé « Artistes de l’UNESCO pour la paix ».

Ils sont 8 sur scène, leur musique à base de chant khöömii (chant de gorge) et d’instruments traditionnels mongoles tels que le morin khuur (instrument à 2 cordes et à tête de cheval), le tumur khuur (guimbarde), le tovshuur (luth à 2 cordes) et le tsuur (flûte), est à la fois dépaysante et entrainante. Leurs morceaux, dont ils qualifient le style de « hunnu rock » (en référence au peuple des Huns), semblent avoir, à la fois, une âme belliqueuse et mystique ce qui est d’ailleurs accentué par les jeux de lumière et la fumée. Dès le départ, ils envoûtent complètement le public grâce à la profondeur des voix, les sonorités et le débit de leur langue qui nous sont plutôt étrangers en Europe. Le son du morin khuur ressemble vraiment au hennissement d’un cheval.

Le public semble vouloir bouger plus mais en être empêché par la densité de personnes au mètre carré, à mon avis une programmation en Mainstage aurait été parfaite.

La dernière ligne droite du set va envoyer du encore plus lourd avec leur reprise très réussie et quelque peu perturbante de « Throught The Never » de METALLICA en mongole puis leur tube « Yuve Yuve Yu » repris par la foule (en yaourt pour moi comme pour la plupart je pense, mais c’est pas grave c’est l’énergie qui compte !). Les deux derniers morceaux « Wolf Totem » et « This Is Mongol » finissent de convaincre l’assemblée qui scande le nom du groupe entre chaque morceau. Celui-ci termine son show par un tonitruant « We are the Hu !!! ». Et comme s’ils voulaient continuer ils restent sur scène encore un long moment, encouragés par le public qui ne part pas immédiatement non plus.

En bref, mon deuxième coup de cœur et dernier concert de la journée pour moi alors qu’Altar reçoit maintenant MESHUGGAH !

Pour marque-pages : Permaliens.

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