HELLFEST 2023 Jour 4

JOUR 4 : Dimanche 18 Juin 2023

La pluie de ce jour n’a pas vraiment freiné le public qui se balade en majorité avec des ponchos (de fortune pour certains…).

Les 4 américains d’HALESTORM (à ne pas confondre avecles pirates écossais d’ALESTORM qui, eux, étaient présents l’an dernier) commencent avec l’énergie et la voix puissante de sa chanteuse, LZZY HALE,qui retentit a capella depuis les coulisses pour quelques phrases de « Raise Your Horns ».

Ils continuent avec leurs tubes « I Miss The Misery », qui est bien entendu repris dès les premières notes par le public, tout comme « Love Bites (So Do I) » ou encore « I Get Off » qu’ils dédient à toutes les femmes.

Il s’ensuit, dans un silence assourdissant de la foule, une interprétation touchante, percutante et très bluesy du très 70’s « Crazy On You » de HEART quasiment a capella (juste un peu de clavier joué par le bassiste JOSH SMITH) enchainé du dernièrement sorti et très pêchu « Wicked Ways » à la fin duquel le batteur souffle d’ailleurs sur ses baguettes pour simuler le fait qu’elles soient en feu.

Dans un registre plus calme mais non moins poignant, la chanteuse abandonne sa guitare quelques instant pour « Familiar Taste Of Poison ». Elle souligne que c’est aujourd’hui le vingtième anniversaire de l’entrée dans le groupe du guitariste JOE HOTTINGER dont le son se marie si bien avec sa voix.

C’est ensuite avec humour que AREJAY HALE se déchaine dans un solo de batterie qu’il commence normalement puis se munit de baguettes géantes pour continuer.

Le show se termine sur « The Stepple » durant lequel le public chante encore.

J’ai été agréablement surprise, car je m’étais imaginé quelque chose d’un peu mièvre or, ce n’est pas du tout le cas, au contraire, l’énergie des membres du groupe est communicative et la voix de LZZY correspond tout à fait à l’un des types de voix féminines que j’apprécie dans le metal !

HATEBREED

Les groupes américains se succèdent mais ne se ressemblent pas puisque c’est maintenant au tour de HATEBREED de mettre le feu à la Mainstage avec ses titres aux influences à la fois thrash et hardcore. Mené par son chanteur, JAMEY JASTA, qui pour l’occasion se présente avec les cheveux longs et casquette et non rasé comme à son habitude, le groupe va complètement retourner le pit.

Un moment de violence très apprécié !

ELECTRIC CALLBOY

Première fois pour moi et comme je m’y attendais les personnes du public arborent des tenues beaucoup plus colorées voire fluos et plus délirantes encore que d’habitude dans les festivals metal, et ce, à l’image de ceux qu’elles sont venus soutenir.

Le show débute sur les écrans par l’accueil d’une hôtesse du « Tekkno Train » dans lequel ces 6 allemands vont nous faire voyager en direction de leur univers parodique et déjanté. Seule interdiction : rester immobile ! De toute façon cela s’avèrera totalement impossible !!

Alternant metalcore et passage très électro, un peu à la SCOOTER des 90’s (oui oui le groupe techno allemand) notamment « Spaceman », le style du groupe, souvent qualifié d’électronicore, emporte le public dans sa frénésie.

Le chanteur NICO SALLACH bombarde le pit de confettis pendant que l’autre chanteur, KEVIN RATAJCZAK, organise un wall of death.

Le morceau « Arrow of Love » est introduit par un petit discours sur les vertus des festivals d’été qui permettent à des personnes très différentes de célébrer la musique ensemble (cœur avec les mains… tout ce love !) avant d’enchainer avec l’un des morceaux les plus attendus, « Hypa, Hypa ». Et ça y est ! Ils ont troqué leurs vêtements noirs aux motifs fluos pour des chemises du meilleur goût, associées à des perruques et lunettes du même acabit ! On se croirait dans un de leurs clips !

Ils déploient une énergie de fou devant un public extrêmement réceptif et au sein duquel les slams ne faiblissent pas.

Ils rechaussent leurs perruques et leur survêt colorés so 90’s sur « Pump It ». Ils initient un circle pit géant sur « Mindreader ». Le concert s’achève avec l’irrésistible « We Got The Moves » reprise par le public en délire et que le groupe interprète avec de nouvelles perruques et tenues parodiques.

Le selfie de la fin sera pris devant une assemblée peuplée de peluches, de perruques, de déguisements en tous genres, le tout dans une ambiance sympathique et entrainante.

J’ai adoré l’énergie qui émane de ce concert et de ce groupe qui ne se prend pas au sérieux tout en l’étant quand même. Je ne sais pas si ça fait rire les oiseaux mais en tous cas ça donne envie de bouger et ça met de bonne humeur.


 
Sans réelle transition, on passe à un tout autre registre ne serait-ce qu’en regardant le décor de la Mainstage 1. En effet, un casque à cornes viking dans lequel trône la batterie de JOCKE WALLGREN et 2 imposantes statues (gonflables) n’attendent que l’entrée d’AMON AMARTH. Et c’est d’ailleurs au son de « Guardians of Asgard » (ma préférée !!!!) que la fête viking commence devant des mainstages pleines à craquer ! Les suédois ont l’air très satisfaits d’être une nouvelle fois devant le public du HELLFEST. JOHAN HEGG, le chanteur, est toujours aussi impressionnant que ce soit par sa voix ou sa stature.

La scène est grandiose, les effets pyrotechniques sont bien évidemment de la partie. Le décor change plusieurs fois au niveau des tableaux du fond de la scène, les statues gonflables laissent place à des drakkars avant « Put Your Back Into the Oar » durant laquelle le public rame car lorsque JOHAN HEGG te crie« Row ! » tu ne cherches pas à comprendre tu rames ! Le groupe débute « The Way of Vikings » en hauteur, au niveau de la batterie, afin de laisser place à un combat d’épées entre 2 guerriers en cotte de maille.

La complicité entre les membres du groupe et le public est flagrante et fait plaisir à voir. Ils en profitent d’ailleurs pour boire une corne à la santé des metalheads présents « Une petite bière » comme dit le frontman levant une corne d’au moins 1.5 litre avant d’attaquer « Raise Your Horns ».

C’est un serpent des mers, peut-être JÖRMUNGAND, qui s’élève maintenant sur la scène et qui va être combattu sans grand succès par JOHAN HEGG et son marteau sur le dernier morceau du set « Twilight of the Thunder God ».

Un show à la hauteur des attentes que je plaçais dans le groupe suédois, son, scénographie, énergie, bon esprit, tout est là !

Il est 18h40, l’orga du HELLFEST vient confirmer la rumeur qui planait autour de moi depuis quelques dizaines de minutes (et que je n’avais pu vérifier faute de réseau) : en raison d’un problème de santé INCUBUS ne pourra pas assurer le show mais sera remplacé par les thrashers espagnols CRISIX. Venus à l’origine pour jouer au HELLFEST CULT cette année, (et gros coup de cœur pour moi de la Warm up Hellfest 2022) ils assurent le show en mainstage au pied levé !

Une partie du public semble mitigée peut-être plus par la déception liée à l’absence d’INCUBUS qu’à la présence de CRISIX. Mais tout ça est très vite oublié avec l’énergie déployée par le groupe dès le premier titre « Leech Breeder ».

Ils ont un sourire littéralement accroché à leur visage. Ils étaient passés sur la même Mainstage en 2022, le vendredi aux alentours de midi. Cependant, leur batteur, JAVI CARRION, diagnostiqué positif au COVID juste avant, avait laissé sa place à JOB de TAGADA JONES. C’est donc une première pour le batteur de CRISIX (et peut-être un juste retour des choses).

Durant leur set, au milieu de leurs morceaux et comme à leur habitude, ils procèdent à un échange d’instruments afin de reprendre « Hit the Lights » de METALLICA, « Walk » de PANTERA (et ça tombe plutôt bien ce soir…) et « Antisocial » de TRUST.

Le guitariste MARC « BUSI » BUSQUE PLAZA (très accessible d’ailleurs) s’offre un bain de foule en descendant au milieu de celle-ci et en déclenchant un circle-pit autour de lui. Et pour remonter sur scène ? Rien de plus simple ! Un slam vers celle-ci (non sans quelques petits détours) et tout ça sans lâcher sa guitare !

Ils sont rayonnants toujours plein d’humour, on dirait qu’ils ne veulent plus quitter la scène profitant jusqu’au bout de l’opportunité qui leur a été donnée ce soir.

De l’humour, il va y en avoir encore avec TENACIOUS D.

JACK BLACK et KYLE GASS sont juste énormissimes (et je ne parle bien évidemment pas de leur physique, je ne me permettrais pas). Ils tiennent en haleine tout le public pendant 1h10, ceux qui ont vu le film « Tenacious D in The Pick of Destiny » comme les autres. Ces vrais musiciens font appel à plusieurs types de comiques, ce qui leur permet également de toucher les personnes qui ne seraient pas des anglophones confirmés.

JACK BLACK joue le petit chef infecte (on en a tous eu au moins un(e) comme ça) et fait des caprices de star notamment avec un soi-disant assistant Biff en charge de la pyro (qui se nomme logiquement BIFFY PYRO), ainsi qu’avec son acolyte KYLE GASS qui fait mine de partir et est rappelé par le public, mais aussi avec les autres musiciens.

C’est sous l’œil du « meilleur Satan de tout le fest » aux yeux de JACK que résonnent les incontournables « Tribute », « Video Games » ou bien sûr « The Metal » sur lequel un robot en metal, digne d’un EDDY de concert de MAIDEN des années 80, fait son apparition sur scène. « Sax-a-Boom » donne lieu à un concours entre JACK et KYLE pour savoir qui a le plus gros (saxo en plastique jaune). « Wicked Game » le cover de CHRIS ISAAK ferait presque oublié le côté parodique du groupe (si l’on n’ avait pas quelques images du clip en tête…).Le spectacle se termine par « Fuck Her Gently » dont la mélodie pourrait laissait penser à une romantique chanson d’amour mais c’est sans compter sur les paroles bien évidemment.

Je ne regrette pas, c’est vraiment un show à voir !

PANTERA

C’est par un émouvant hommage aux frères Abbott sur les écrans que le concert débute, leurs images seront aussi présentes sur la peau des grosses caisses de CHARLIE BENANTE et durant le show, une nouvelle fois sur les écrans, au son de « Cemetery Gates ».

Le son est de bonne qualité, la voix de PHIL ANSELMO est au rendez-vous, les notes sont là, la technique de ZAKK WYLDE est bien entendu indiscutable, mais il manque quelque chose pour moi (peut-être les frères ABBOTT, oui je sais…). Mais PANTERA est-il toujours PANTERA (vous avez 4 heures…) ? Pour avoir discuté avec pas mal de fans de la première heure, ils ont été totalement enthousiasmés par le concert et n’ont pas eu l’impression d’avoir perdu l’âme de PANTERA. Et il est vrai que la setlist nous replonge dans les meilleures années puisqu’elle fait la part belle aux anciens albums tels que Vulgar Display Of Power avec pour commencer« A New Level » mais aussi « Walk » ou « Fucking Hostile », Far Beyond Driven avec par exemple « I’m Broken » ou « Strengh Beyond Strength »et Cowboys From Hell avec le titre du même nom qui clôture le set en puissance. Ils nous offrent également un medley « Domination » – « Hollow ».

Bref un show réussi, un public conquis !

Cette année, c’est décidé, je clôture mon HELLFEST sur Altar avec TESTAMENT ! Evidemment celle-ci est déjà bondée mais tant pis, après 4 journées dans la sueur et la bière je ne vais pas faire la fine bouche alors que je ne les ai jamais vus en live !

L’ambiance est plutôt enfumée et les lights semblent rappeler les flammes de l’Enfer avec des couleurs essentiellement rouges et orangées.

Le groupe est fidèle à lui-même, de la brutalité, pas de fioriture, on ne fait pas dans la dentelle. Je suis heureuse de voir qu’ils n’ont pas perdu de leur vivacité et que les années n’ont pas rendu CHUCK BILLY moins charismatique, bien au contraire !

Les musiciens communiquent avec le public qui adhère totalement au show. Le choix des morceaux s’avère être d’une efficacité redoutable avec des titres tels que « Over the Wall », « The New Order », « Practice What You Preach » qui contentent les premiers fans, mais aussi de titres plus récents comme « Rise Up », « The Pale King » et « Children of the Next Level » issu de leur dernier album Titans Of Création sorti en 2020 et dans la même lignée.

Bref simple, brutal, efficace exactement ce que j’étais venue chercher !!!!

Je quitte Altar alors que le feu d’artifice qui sonne la fin du festival a déjà commencé ! Mais comment 4 jours de festival peuvent-ils passer aussi vite ?!!!!

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