JUST’N’FEST 2024

Samedi 5 et dimanche 6 octobre 2024

Cette année est un peu particulière puisque le JUST’N’FEST fête ses 5 ans. Eh oui, déjà ! C’est donc tout émus que nous nous y rendons puisque nous l’avons vu naître et grandir.

Pour l’occasion, des évolutions ont encore été apportées par rapport aux années précédentes, la principale étant qu’il aura lieu sur deux jours au lieu d’un. Eh oui ! 2 fois plus de JUST !

Le fest se tient toujours dans la SALLE RENE VALETTE du village de SAINT-JUST mais une réorganisation du positionnement des exposants extérieurs du marché « THEY ROCK » et de la scène off (adoptée l’an dernier) a été opérée, concentrant ceux-ci en un seul lieu et en cercle formant ainsi une place de village.

On y retrouve les SEA SHEPHERD MONTPELLIER, les vêtements de TA MERE CLOTHING, le cuir travaillé par MIMEYA CREATIONS, les accessoires de modes de JLM CREATION et LA POULETTE EMBOBINEE, les disques de KICKING, la customisation de planches de skate de SUCCUBNROLL, les artistes tatoueurs, peintres, créateur de bijoux du P’TASS CREW et les lap steel à base de planches de skate de VANNI LAP STYLE.

A l’intérieur, on retrouve le merch des groupes et du fest, les stands des exposants fidèles d’années en années (SP CUSTOM, PMC GUITARES, TWO NOTES AUDIO ENGINEERING, AURELIEN MACE PHOTOGRAPHIE, MR CANA PRODUCTION…), la déco soignée et bien sûr la scène principale.

Le festival commence donc cette année samedi à 14h sur la scène off avec NO ONE LEFT TO SAVE, groupe de compos groove metal montpellierain. Il est suivi de COME AS YOU WERE qui, vous l’aurez deviné, est un tribute NIRVANA.

C’est à 17h que sont lancées les hostilités sur la scène principale. Je ne m’aperçois qu’à ce moment-là que le public est venu en nombre, plus tôt, cette année que les précédentes. C’est donc devant une salle bien remplie que les BIRDS OFF PARADISE vont entamer leur show. Le quintet montpellierain va insuffler son rock 90’s à l’énergie brute et authentique sur le festival. Et cela semble fonctionner sur le public qui commence à s’agiter. A noter dans le groupe la présence de SAM MARSHAL, également dynamique bassiste de HIGHWAY qui s’était produit sur la même scène en 2021. Un agréable moment pour commencer.

C’est au tour de THE BLACKSTONE CO. de monter sur scène, et ils n’en sont pas à leur première fois puisque nous avions pu les découvrir lors de la toute première édition du festival en 2019. Ils ont accepté de faire une pause dans la composition de leur 3e opus pour revenir sur cette scène.

Présentant donc leurs classiques comme « The Gift », « For A While », « Jerk » ou « New Birth » issus de leur album Betrayed, sorti en 2019 mais aussi « Lost Horizon » joué pour la première fois en live et présent sur leur dernier EP acoustique Old Grim Fairytales, le quatuor du sud de la France nous emmène dans un monde rock/metal aux accents stoner et heavy. Un monde peuplé de nombreux soli et de riffs lourds relevés par une ligne vocale mélodique.

L’un de mes groupes coup de cœur depuis plusieurs années va maintenant arpenter pour la première fois les planches de la SALLE RENE VALETTE : BLOOMING DISCORD !

Et c’est essentiellement leur album sorti en début d’année 2024 Memories From The Future qu’ils sont venus défendre (après une release party sold-out de fous furieux au MAKEDA à MARSEILLE).

Ils abordent ce concert avec un nouveau batteur (en remplacement de SEB à qui l’on souhaite une bonne continuation) et avec le titre « Latch » qui met immédiatement le feu aux poudres et dont le public reprend spontanément le refrain fédérateur.

Tout le groupe déborde d’une énergie communicative, soulignée par le lightshow.

Le frontman, KEDGE est comme à son habitude, vêtu d’un pull rayé rappelant (en tout cas en ce qui me concerne) le fait que leur univers n’est pas étranger à celui de Tim Burton.

Il s’adresse à l’assemblée qui semble adhérer totalement à ses injonctions. Nous assistons à un gros pogo sur « Idolies » notamment. SAM, l’un des guitaristes s’offre une petite plongée dans le public pour un slam.

Il est maintenant l’heure du tant attendu et redouté « Burn it ». Pourquoi attendu ? Bein vous n’avez qu’à l’écouter, vous comprendrez ! Et pourquoi redouté ? Car il signifie que l’on approche de la fin du set, set durant lequel l’engouement du public n’aura pas faibli. Fidèles à eux-mêmes, les BLOOMING ont encore tout déchiré.

Les Normands de HEADCHARGER prennent maintenant possession de la scène. Le quintet n’en est pas à son coup d’essai puisqu’avec ses vingt ans d’existence, il est habitué des concerts et festivals en Europe ainsi que des premières parties prestigieuses et ça se voit.

Ce groupe aux influences multiples va imposer son style fait d’un mélange de stoner, de heavy et de metalcore (pour n’en citer que trois) et ça fonctionne très bien.

Les morceaux du dernier album fraichement sorti, Sway, comme « The Sand And The Sky » font mouche tout comme le plus ancien « Falling Asleep Masses » qui embrase le public dans des circle-pit et des slams. Une franche réussite !

Nous sommes maintenant transportés dans l’univers plus sombre et plus lourd des montpellierains de GRAVITY.

Ce sont Noir, sorti en 2017 et leur dernier opus de 2023, Momentum, qui sont à l’honneur.

Ce dernier aborde des thèmes sérieux comme la pollution et la lutte des classes, le tout avec des textes en français.  

Même si les différentes parties du morceau « Momentum », en l’occurrence, « Titans », « Le Fer » et « L’Or » ne sont pas jouées dans leur ordre d’origine, l’ensemble n’en demeure pas moins cohérent.

EMILIE, la chanteuse passe du chant clair au growl sans sourciller dans une ambiance à la fois pesante et mélancolique portée par des riffs lourds et une double grosse caisse parfois volontairement oppressante.  Leur prestation est très bien reçue par le public qui coopère sans rechigner.

La tête d’affiche de la soirée est DAGOBA. Côté groupe, de la formation d’origine on ne retrouve que le Marseillais et fier de l’être, SHAWTER au chant, accompagné du guitariste RITCH,de KAWA KOSHIGERO à la basse et de THEO GENDRON à la batterie.

Côté public, les slams et circle pit vont se succéder du début à la fin du set sans faiblir.

A noter quand même au niveau des slamers un samourai et l’homme à la casquette-en-peluche-plus-que-suggestive que vous n’avez pas pu rater si vous étiez présents et avec qui le frontman plaisantera en disant au public : « Attrapez moi ce gros zizi ! ».

A plusieurs reprise le chanteur et le guitariste tenteront de réveiller la rivalité Marseille-Sud de la France/Paris pour inciter le public à faire plus de bruit même s’il n’en a pas réellement besoin pour manifester son enthousiasme.

Le set proposé verra cohabiter le tout neuf « Minotaur » avec « Degree Zero » de 2010 ou « When Winter … » de 2015 et ce pour le plus grand plaisir de tous visiblement.

Comme sur l’album Face The Collosus, BREW (chanteur et leur ingé son de l’époque) apparait en tant qu’invité sur le titre « The Nightfall And All Its Mistakes ».

Nous apprenons en fin de set que c’est l’anniversaire de RITCH qui va, pour l’occasion, avoir le plaisir de lancer « The Sunset Curse » en séparant le public pour … vous l’avez deviné un wall of death évidemment !

Une première journée de festival qui se termine sous les meilleurs auspices !

La deuxième journée commence avec une météo qui va contraindre l’orga à déplacer le groupe du Off de la journée, THE HOTBRAINS, sur la scène principale.

Déjà présents l’an dernier, leur prestation toute en reprises avait plu au public ce qui semble être le cas encore cette année.

On entre dans le festival à proprement parler avec le combo lozérien d’ASK YOUR MOM et leur metal fusion aux accents très punk le tout accompagné d’un hamonica.

Même si leur formation est très récente (2021), ces musiciens n’en sont pas à leur coup d’essai et ils ont déjà sorti un EP 5 titres, Y Mettre Un Terme, en 2023.

Ils nous proposent une prestation sincère avec des titres comme « Fils De », « Ukr’Haine », « Anéanti » ou « Cargo », reprise de TAGADA JONES, pour terminer sur « Carceral » (si mes oreilles ne m’ont pas fait défaut).

Le chanteur/harmoniciste SERGE MENALT manifeste à plusieurs reprises leur plaisir d’être présents « On nous a invités une fois alors on reviendra tout le temps » ironise-t-il (ou pas).

Même si le public n’est pas encore arrivé en masse on commence à s’échauffer les cervicales dans la salle.

Il est 17h00 autrement dit outre-manche, it’s tea-time, n’écoutant que mon hypoglycémie (car nous ne sommes que des êtres humains après tout), je me rends au coin des food-trucks voir si je peux m’y restaurer en cette heure plutôt matinale pour un festival.

J’ai le choix entre churros, wraps mauriciens, cuisine du monde ou burgers.

L’histoire ne dira pas ce que j’ai choisi…

18h, ouf, je suis de retour à temps pour voir ce que je qualifierais d’ONI (puisqu’elle ne vole pas) : SUN (BRUTAL POP).

Alors je l’avoue sur le papier le concept ne m’a pas fait rêver : « brutal pop » ouais donc pas brutal en fait … mais dans les faits c’est l’un de mes 2 coups de cœur de cette édition !

Pour faire court SUN (KAROLINE ROSE SUN) est une artiste franco-allemande qui a sévi dans plusieurs domaines comme la musique, bien entendu, mais aussi dans le cinéma et le spectacle vivant comme les comédies musicales.

C’est toute cette expérience que l’on va retrouver sur scène et qui va nous transporter dans son monde. En effet, elle parvient à vous capter et à vous tenir durant tout le concert.

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle a le sens du spectacle.

Assurant la guitare et le chant elle apparait dans une robe de mariée plaçant stratégiquement son voile puis ses cheveux au-dessus du ventilateur, elle est accompagnée d’un batteur et d’un très sautillant bassiste tous deux arborant des capuches à paillettes.

La phrase qui décrit le mieux cette prestation est celle de SUN « C’est un peu différent mais vous allez voir on va bien s’amuser ensemble ! ».

Sa technique vocale impressionnante lui permet de passer d’un chant à un autre sans aucune difficulté. Ses morceaux sont efficaces, elle propose également une version très personnelle de « Survivor » des DESTINY’S CHILD.

L’assemblée qui a grossi au fur et à mesure du show à l’air conquise également. Je ne peux que vous conseiller d’aller la découvrir en concert.

C’est une toute autre ambiance que le groupe VERDUN va maintenant installer.

En effet, les cinq montpellierains vont venir assener leur doom hardcore psychédélique profond et intense, comme une massue.

Celui-ci va envahir la salle pendant plus d’une heure.

Le chanteur DAVID SADOCK aux cheveux peroxydés et au visage tatoué est littéralement habité par ce son qui prend aux tripes.

Le public se laisse porter semblant par moments comme hypnotisé.

C’est le JUST’N’FEST que DROPDEAD CHAOS a choisi pour sa première date dans le sud.

Ce combo, constitué durant le confinement de mars 2020, pour la sortie d’un single, « Black Thoughts », dont les bénéfices allaient être reversés à la Fondation de France, n’avait initialement pas vocation à perdurer.

Cependant, après un petit tour sur Altar au HELLFEST 2022, notamment, le groupe est toujours là pour notre plus grand plaisir.

Il est composé de 7 membres, et pas des moindres puisqu’on y retrouve au chant : RENATO DI FOLCO (ex-TREPALIUM, LES TAMBOURS DU BRONX) et DEHA (CULT OF ERINYES), aux guitares : NILS COURBARON (SIRENIA, BLOODORN), BAPTISTE ORY (SMASH HIT COMBO) et RAF PENER (ex-T.A.N.K), à la basse : JACOU PIERRE (ex-BLACK BOMB A), à la batterie : BORIS LE GAL (ex-BETRAYING THE MARTYRS). Le groupe est « réduit » ce soir à 6 membres, DEHA étant absent pour raison de santé si mes informations sont exactes.

C’est avec « Underneath The Sound » du même nom que leur dernier album que le show commence dans une ambiance beaucoup moins lourde que la prestation précédente. 

Le set se déroule alliant puissance et émotions.

On jumpe comme dans les années 90 sur scène et dans la fosse.

La complicité entre les membres du groupe est évidente et fait plaisir à voir, tout comme avec le public d’ailleurs.

Le très sympathique RENATO a l’air, comme à son habitude, de surkiffer littéralement le moment, remerciant à de nombreuses reprises l’auditoire et s’étonnant d’un tel engouement un dimanche soir.

Malheureusement, la fin du set est proche mais attention, « Pas d’effusion ! », le chanteur annonce la couleur : il n’y pas de rappel, il reste 2 titres et c’est ainsi qu’ils terminent sur le très récent « Abyss » et l’excellentissime « Humans » finissant ainsi de conquérir le public.

Même si certains habitués ont logiquement trouvé la prestation un cran en dessous du fait de l’absence de DEHA, pour ma part, cela a été une très bonne surprise et mon deuxième coup de cœur du festival !

Les très attendus BLACK BOMB A vont maintenant clôturer la soirée et le festival. Pour cela ils vont assener une déferlante de crossover sur la SALLE RENE VALETTE.

Dès les premières mesures, leur énergie communicative met tout le monde d’accord.  

Le chant (très) aigu de POUN répondant au chant grave d’ARNO, le tout sur des riffs acérés de SNAKE, soutenus par la basse percutante d’ETIENNE et la batterie furieuse de JORDAN, ont transformé l’atmosphère en véritable champ de bataille sonore.

Les chanteurs haranguent régulièrement un public déchaîné.

Leur énergie, leur générosité et leur message résonnent toujours aussi fort, rappelant pourquoi ils continuent de fédérer des générations de fans.

BLACK BOMB A prouve une fois de plus qu’ils sont l’un des piliers de la scène française.

C’est ainsi que se termine le cinquième anniversaire du JUST’N’FEST qui a encore réussi à nous surprendre par son travail permanent de développement du festival.

Un grand merci à l’orga et aux bénévoles de ASSO WE ROCK qui comme toutes les années nous ont accueillis avec attentions, sourires et bonne humeur.

Nous souhaitons longue vie au JUST’N’FEST !

Pour marque-pages : Permaliens.

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