Il est environ 11h00 le 22 octobre lorsque nous arrivons pour la troisième année devant la salle René Valette du village de Saint Just où va se tenir le JUST’N’FEST 2022.
Si les concerts, à proprement parler, ne commencent qu’à 16h00, le site est déjà en effervescence. C’est indéniable : le festival s’agrandit d’année en année.
En effet, au-delà du merch des groupes et des habitués comme SKULL STRINGS, SP CUSTOM, PMC Guitares, TWO NOTES, HARD CORE CARES, L’ANTRE L’EMISSION METAL cette année le marché « THEY ROCK » compte aussi le stand d’AURELIEN MACE PHOTOGRAPHIE (ROAR RENEGADE) et s’étend même à l’extérieur avec MALSAIN CLOTHING, BARBER MEN FRONTIGNAN, MIMEYA CREATIONS (et j’en oublie bien évidemment et j’en suis désolée) le tout accompagné de pas moins de 5 food trucks.
L’ORCHIDEE COSMIQUE
Il donne le coup d’envoi de cette nouvelle édition, et ce, non pas sur scène mais devant celle-ci.
En effet, dans un souci de proximité avec le public, c’est bien là que va se dérouler tout le set de Flo, musicien solitaire aux multiples talents de ce one man band. Muni d’une basse, de synthés et d’un parterre de pédales d’effets, il est difficile au début d’occulter la partie technique et le visuel tant on se demande quel son va sortir de quelle pédale. Cependant, comme dans une transe, il parvient très vite à nous envelopper dans son univers ambient, space, post-metal à la fois complexe et agréable et à nous amener dans des galaxies très lointaines. Il réussit à capter le public qui gravite encore néanmoins à distance pour le moment.
XPLORER4
On embarque ensuite dans un autre type de vaisseau puisque c’est au tour d’XPLORER4 de nous faire découvrir les contrées de son melodic world rock empreint de heavy notamment. Les 4 montpelliérains vêtus de cuir et d’accessoires que je qualifierais de plutôt steampunks présentent un show efficace, sans prise de tête révélant une belle complicité entre eux et avec le public. Celui-ci, composé essentiellement de fans au début, s’agrandit au fur et à mesure du set. Pour finir, les 4 membres de l’équipage entonneront 3 titres de leur prochain album.
DUST ON EARTH
Un changement d’atmosphère s’opère maintenant avec le rock endiablé de DUST ON EARTH mené par son chanteur Steve Davis qui n’hésite pas à descendre dans la fosse chercher des circle pit et faire headbanger le public à tout va. Le son de la batterie vous traverse le corps. C’est une énergie de fou qui se dégage du groupe.
Malgré tout, le mystère demeure entier quant à la réelle identité du guitariste masqué Aeden Fall qui ne démérite pas non plus question dynamisme et jeu de scène. On attend donc avec impatience leur premier album Kill the butterfly dont on a pu avoir un avant-goût ce soir et qui devrait sortir 1er trimestre 2023 alors qu’un second est déjà en préparation !
SCARLEAN
Suite à un changement dans le running-order c’est au tour de SCARLEAN (et non de REGAN DO) de fouler à nouveau les planches de la salle René Valette. Je dis bien « à nouveau » puisque le groupe avait participé au tout premier JUST’N’FEST. C’est d’ailleurs à cette occasion que j’avais eu le plaisir de les découvrir et de les suivre depuis, coup de cœur oblige…
C’est avec une nouvelle scène ornée de symboles, écran, et nouveau jeu de lumières qu’ils se présentent aujourd’hui. Une fois n’est pas coutume (et ne le deviendra peut-être pas…), Alex, le chanteur, est vêtu d’un « kimono » rouge par-dessus son habituel débardeur noir.
Ces talentueux musiciens sont ici pour défendre leur dernier album Silence qui s’avère être toujours dans la puissance, l’émotion et la technicité. Ils y ajoutent des titres plus anciens comme « Next to The Maker » (l’un de mes préférés) ou « Ego » ainsi que leur habituelle reprise de « Wonderful Life » toujours aussi envoûtante devant un public conquis par leur prestation.
Mais jusqu’où iront-ils ?!!!!!…
THE AMSTERDAM RED LIGHT DISTRICT
Plus communément appelé TARLD, le groupe retourne littéralement la salle avec son puissant hardcore moderne aux accents punks. Je pense que ces gars sont tout bonnement possédés ! Le chanteur, Elio, malgré son micro filaire, descend à plusieurs reprises au milieu de « la meute » comme il appelle le public, et ce, jusqu’à la toute fin du set. Ça ne fait aucun doute les quatre lyonnais sont rodés à la scène et aux festivals (HELLFEST, SYLAK FESTIVAL…) et si l’on va gratter au-delà des prestations scéniques, ils prônent des idéaux forts inspirés du siècle des Lumières tels que la liberté, le progrès, la tolérance ou la fraternité. Une belle découverte en ce qui me concerne !
PSYKUP
Il est 22h30 pétante lorsque la tête d’affiche annoncée du festival, débute son set.
Le public est au rendez-vous pour assister à cette démonstration de ce que le groupe de plus de 25 ans d’expérience qualifie lui-même d’ « autruchecore ».
L’un des « petits » derniers, arrivé dans la formation en 2021, Matthieu Romarin, chanteur, semble avoir pris ses marques et être plus à l’aise scéniquement parlant qu’aux concerts auxquels nous avions assistés quelques mois auparavant.
Le groupe à l’autruche, qui vient juste de sortir un nouveau single « Happy Sad », offre, comme à son habitude, un set alliant humour et mélange de styles.
REIGAN-DO
C’est maintenant au tour du trio rhodanien « d’apparaître » (et c’est un bien grand mot) sur scène. En effet, les membres de REIGAN-DO, qui n’adhèrent pas aux principes actuels de consommation et de diffusion de la musique, ont choisi de ne pas montrer leurs visages sur les réseaux sociaux notamment, afin de privilégier leur musique à leur image. Fidèles à ces principes, leur show se déroulera essentiellement avec un éclairage rouge derrière eux laissant plus deviner leurs silhouettes que leurs visages. La sobriété est donc de mise au niveau scénique.
Leur musique qualifiée de sludge, post-metal et post-hardcore (mais a-t-on réellement besoin de leur coller une étiquette ?…) entrecoupée de textes en français forme un tout qui peut paraître déroutant.
Le public, un peu moins nombreux que pour le groupe précédent, semble par moment sidéré par la puissance, la mélancolie et la lourdeur qui se dégagent des morceaux. Le temps semble par moment être suspendu.
Quoiqu’il en soit, on ne peut ressortir indemne face à une telle authenticité.
EXODUST
C’est avec un nouveau line-up et un single fraîchement sorti, intitulé « Travelers », que le groupe de 6 montpelliérains (dont 2 chanteurs) va revenir à une toute autre ambiance grâce à leur modern metalcore aux influences comme GRAVEMIND, SHOKRAN ou encore MESHUGGAH pour mettre un point final à cette édition du JUST’N’FEST. Et le pari est réussi puisqu’ils vont faire bouger le public jusqu’à plus d’1h00 du mat.
Pour conclure, comme d’habitude, nous avons vécu un festival mémorable dans une ambiance conviviale grâce à l’accueil souriant de tous les bénévoles et à l’orga de l’ASSO WE ROCK qui se bougent en coulisse pendant tout le fest pour contenter à la fois festivaliers, exposants et groupes face à des contraintes de dernières minutes. Un grand merci à tous, le festival s’améliore chaque année.
Hâte d’être à l’an prochain !!!!! WE ROCK ! AND U ?