Shaârghot : rencontre avec Étienne

Votre nouvel et second EP,  Break Your Body, est sorti en décembre dernier, comment a-t-il été accueilli ?

Les retours sont relativement bon, voire même très bon, mais ce qui m’a le plus surpris c’est que les gens n’ont jamais apprécié pour les mêmes raisons, pour le même titre, etc. Donc c’est toujours un peu la surprise ! Ça peut être la prod, l’univers ou encore un élément auquel on n’avait pas forcément pensé. Chacun a l’air d’y trouver quelque chose de personnel et c’est super. Et parfois ça offre également de nouveaux points de vues.

On a sorti ce second EP en attendant la sortie de notre second album (qui est en préparation et comptera une quinzaine de titres) car il y avait  une demande…  On jouait donc certains nouveaux morceaux sur scène et les gens voulaient savoir où /comment  ils pouvaient les écouter.

Votre groupe existe depuis quand ?

Ce mois ça va faire trois ans qu’on s’est produit sur scène. C’était en février, au Glazart avec le groupe Little Big. Un d’ electro russe complétement déjanté et on s’est retrouvé propulsés devant 400 personnes pour une première date. Ça a été une mise  à l’étrier un peu violents (rires), mais on du coup on a continué à enchainer différentes dates avec des artistes prestigieux comme  Hocico ou Punish Yourself (bien connus du paysage français).

On a également eu l’occasion d’aller jouer en Allemagne sur des gros festival comme le Mera Luna, en Belgique, aux Pays-Bas. Le groupe continue donc d’avancer et de faire son chemin en live. On retourne d’ailleurs prochainement en Belgique et aux Pays-Bas. Ce qui est appréciable, c’est qu’on peut assez facilement passez d’un festival metal à un festival gothique ou indus, voire même un peu bobo ou hippies.  Même si c’est surprenant, on réalise qu’à chaque fois ça passe bien.

Photo : Teddy Masson

Pour en revenir à l’ electro, il y  a bien sûr des groupes comme Punish Yourself avec qui vous avez joué, mais est-ce que vous avez aussi des influences un peu plus old school telles que Prodigy ou Chemical Brothers, ou peut-être plus modernes également, dans la veine de Skrillex par exemple ?

Prodigy en effet ça fait partie de mes influences. Mais au final nos influences sont quand même assez larges. Il y a même des éléments issus de l’acide transe. Après pour des groupes plus récents et peut-être plus proches de nous, je pourrai citer 3Teeth, un groupe de metal indus US qui a récemment fait la première partie de Ramnstein. Également les Anglais de Be My Enemy.

Par rapport à cette vague indus, pour toi tout ce qui est electro dark, electro indus, electro martiale, EBM, etc.,  c’est juste une question de « tempo » et d’ambiance ou ce sont vraiment des univers différents ?

Ce sont des univers complétement différents mais qui peuvent se mêler les uns aux autres. Par rapport à ça, Shaârghot c’est un peu une espèce de chimère musicale. On essaie un peu de s’inspirer de tout ça et de le mêler à quelque chose d’assez indus.  On voulait faire de l’ electro avec une dimension assez acide et joyeuse en même temps, avec des gros riffs de guitares. Après on secoue tout ça et on peut ajouter des ingrédients comme de l’EBM, de la techno hardcore, etc., ça va dépendre des morceaux.

On essaie de mélanger plein de choses, parfois ça prend, parfois ça ne prend pas, on est vraiment dans l’expérimentation.  On veut faire en sorte que chaque titre soit différent.

Et la synthwave, c’est trop pop pour vous ?

Il y a des choses très intéressantes au sein de la synthwave, mais le problème c’est qu’on en entend un peu partout et tout le temps. Ce courant est un peu « victime » d’un phénomène de mode, un peu comme le dubstep il y a quelques années. Tout le monde s’est un peu senti obligé de rajouter des sons dubstep dans son album, pas nécessairement par goût mais parce que ça marche.

Je n’ai pas forcément envie aujourd’hui de tomber dans ce travers, utilisé telle ou telle sonorité juste parce que ça marche. Ça ne veut pas dire que je n’en utiliserait jamais, je reste ouvert, mais pour l’instant je n’ai pas envie de m’aventurer sur ce terrain là.

Parle moi un peu du Mera Luna, est-ce que l’ambiance est à la hauteur des images qu’on en voit  ? Quel souvenir tu en gardes ?

J’ai des souvenirs assez contrastés de cette date… C’était une bonne date, malgré le fait qu’on ait pas pu jouer très longtemps vu qu’on faisait l’ouverture du festival.  C’était super de jouer sur une scène de cette dimension, entourés d’autant de professionnels. Les Allemands sont extrêmement gentils, sérieux et attentifs aux besoins du groupe. La mise en place était impeccable et c’était donc particulièrement confortable pour nous de travailler avec eux et on a passé un très bon moment sur scène.

Après, je ne suis pas habitué au public allemand qui peut sembler froid comparé au public français qui est très démonstratif. Très rapidement on voit si le public français aime ou n’aime pas:  ils bougent, ils dansent, ils partent !  Mais le public allemand, à l’exception de quelques personnes, reste très statique, contemplatifs. Tu ne sais pas vraiment s’ils apprécient ou non. Ce qui ne les empêchent pas de venir te voir à la fin pour te dire qu’ils ont adoré. C’est donc assez étrange… J’ai besoin de ce partage avec le public pendant un concert, de cette énergie, de voir leurs réactions. Et là, ça laisse assez  perplexe.

 

 

 

 

 

 

 

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