The Edge of the End – Sortie le 15 avril 2019
« Take off your mask monster within! »
Ils sont de ces groupes dont on prend un plaisir coupable à ne pas savoir les classer ! Si Tigerleech trouve ses membres sur la scène stoner, le groupe formé en 2013 manie avec plaisir les infidélités à son style de prédilection.
Après une première démo parue en 2014, le groupe perd sa voie avant de se représenter sous un nouveau line-up en 2016. Un retour studio pour un Ep puis quelques concerts amènent le groupe à la publication de son premier album en mai 2019 The Edge Of The End.
Selon les membres du groupe eux-mêmes, Tigerleech jouerait une sorte « stoner urbain » . En effet dès les premières notes de « Sandstorm », qui laissent résonner le son gras de la basse joué par Gabor, on ressent les premières secousses de la déflagration sonore à venir.
Le groupe allie avec justesse les parties puissantes, rapides et plus calme tout au long de ses compositions. Oui, on peut parler ici de réelles compositions plutôt que de simples morceaux ! Tigerleech arrive à nous plonger dans un univers profond, sombre et par dessus tout très lourd qui saura combler des fans de différents horizons (stoner, djent, hardcore).
Tigerleech c’est également des riffs dévastateurs ! Comme on peut l’entendre sur « Burned Inside », où il est difficile de retenir sa colonne vertébrale. On trouve ici l’exemple parfait de la puissance dégagée par le groupe. Les Parisiens vont d’ailleurs combler leurs défauts par cette puissance. Comme sur 3An Experience Called Life3 où des parties instrumentales, parfois redondantes, se métamorphosent en thème complètement hypnotique.
Malgré des compositions avoisinant les 6 minutes, le temps défile sans qu’on le remarque un instant. Alors que le plus court « Jungle Punk » vient nous rappeler non sans plaisir un certain « March Of The Pigs » de Nine Inch Nails, une introduction paradisiaque d’une minute explose sur la voix de Shelby dévoilant un texte vicieux.
Si le titre en français avait déjà attiré notre attention, « Sexe dur » s’avère être un des morceaux phare de cet album. Quelques sonorité rappelleront peut-être à certains celles de Gojira, car si les compositions sont si bonnes, il est bien sur nécessaire de souligner les performances de l’ensemble du quatuor !
Ce qui frappe sur The Edge Of The End, c’est avant tout les arrangements entre chaque instruments. En effet, chacune des notes jouées vient apporter une touche unique à la composition tout en se mariant parfaitement avec l’ensemble de cette déflagration sonore portée par la batterie.
Il est tout aussi important de souligner le choix presque parfait de la tracklist, comme peut en témoigner l’enchaînement d’ « Awkward » et de « Decline For Glory ». Le pont jouissif d’ « In My Veins » nous mène au semble-t-il plus calme « The Edge Of The End ». Encore une fois le groupe prend plaisir à se jouer de nous.
Cet avant dernier morceau n’a que l’apparence d’être plus accessible ! Un pont brutal nous ramène par deux fois à des parties de guitares plus joyeuses. Mais le réel ovni de cet album quel est-il ? Voici la question que l’on se pose alors que les titres s’enchaînent.
Si chacune des compositions pourraient mériter cette mention, notre vote se porte sur « Acid Gang », assurant un final épique. Ce morceau dissonant, aussi violent qu’envoûtant donne à l’album une tout autre couleur, avant de s’achever.
Si certains pourraient trouver le continu de The Edge Of The End trop répétitif, il en est tout autre. En dépassant de quelques secondes l’heure d’écoute, Tigerleech démontre l’ensemble de son talent musical. Jouant avec ses influences, ses sonorités; alliant avec aisance le calme à la lourdeur, il nous tarde d’avoir plus à nous mettre sous la dent !
En attendant une présence mérité dans des festivals d’envergure, Tigerleech aura l’occasion de se défendre sur scène aux côtés des Italiens de Necrofilia et des Marseillais de Parallel Minds le 26 mars au Cherrydon. Une date à ne manquer sous aucun prétexte !
