Download Festival France – Jour 3 – Deuxième partie

Le 11 Juin

Download Festival France – Jour 3 – Deuxième partie

Suicidal Tendencies

Suicidal Tendencies aime la France. Vous en connaissez beaucoup des groupes de cette trempe qui, au plus grand des calmes, embarquent pour plus d’une dizaine de dates sur le seul territoire français ? Mike Muir et sa bande se sont  posés là au printemps dernier. Alors autant dire que leur venue à Brétigny puis à Clisson en cette saison des festoches était attendue. Aujourd’hui, c’est la totale. Un Mike Muir dans une forme toujours aussi olympique, nous gratifiant de ses gestuelles si particulières. La setlist déroule de l’indéboulonnable tube de la trempe de “You Can’t Bring Me Down”, “I Saw Your Mommy” ou “War Inside My Head”.

On n’aura cependant droit qu’à “Clap Like Ozzy” pour représenter “Wolrd Gone Mad”, dernier album de la bande de Venice, le premier avec ce cher Dave Lombardo (ex-Slayer, entre autres, faut-il encore le rappeler). Une performance cousue d’or, qui ne sera cependant pas ponctuée par la traditionnelle invasion de la scène par le public. Live Nation aurait joué la frilosité ?

(Otis)

Stray From The Path

Si la correction administrée par Architects ne vous a pas suffi, il fallait avoir Stray From The Path car ils vont nous en mettre plein la gueule.  Ils ont littéralement retourné la tente avec leur chaotic hardcore absolument dément. Des compositions hystériques et puissantes qui ont fini de rendre le public dingue. Pour ma part je déplore la longue tirade anticapitaliste déversée par Drew York, chanteur de la formation new yorkaise, car cracher sur les autres groupes qui t’entourent n’est jamais productif. Quoi qu’il en soit, Stray From The Path en live c’est la grosse poutre !

(Hyrkhnoss)

Mastodon

Comment cacher son plaisir de revoir les velus Mastodon sur le sol français ? Mission impossible, malgré un “Emperor Of Sand” en demi-teinte. Leur prestation au Hellfest il y a deux ans avait laissé un excellent souvenir, ce qui nous fait foncer tête la première vers la Main Stage 2. Brent Hinds, Troy Sanders, Bill Kelliher et la machine Brann Dailor nous accueillent avec un “Sultan’s Curse” qui semble scotcher l’assistance d’emblée. Ça bouge la tête, de notre côté aussi.

Pourtant, il y a comme un testicule dans le potage au quinoa gluten free… Qu’est-ce que c’est que ce son ? Nan, vraiment, juste nan. Là nan. On secoue très fort le doigt, attention. Même avec une setlist plutôt aux petits oignons (coucou “Colony Of Birchmen”, sans Josh Homme mais classieusement exécutée, coucou “The Wolf Is Loose”), la presta des ricains s’en voit sensiblement gâchée. On peut quand même souligner la performance assez magistrale de ce cher Brann, qui prend de plus en plus ses aises en tant que chanteur et continue à être impérial derrière les fûts. Pour le reste, faudra revenir. Mais pas en festival les gars, please.

(Otis)

Northlane

Ne me demandez pas pourquoi j’ai voulu retenter l’expérience je ne le sais pas moi-même. Mais j’espérais qu’avec l’expérience scénique acquise depuis toutes ces années la performance des australiens s’améliore.  Je ne déteste pas Northlane, loin de là, mais clairement j’estime qu’ils gagneraient en crédibilité si ce groupe devenait instrumental. Ce chanteur, c’est vraiment là où le bât blesse pour moi. Son chant clair est juste faux et insupportable. Tant pis.

(Hyrkhnoss)

Kontrust

Je ne suis pas sûr de bien cerner le concept de ce groupe autrichien mais il semblerait qu’ils évoluent dans un style assez potache et décalé. Emmené par un duo de chanteurs, on retiendra surtout Kontrust pour son côté festif, joyeux, entraînant – ils jouent sur scène avec des marionnettes – plus que pour sa musique relativement conventionnelle. Stephan (chant) s’exprime très bien en français et je pense que ça a contribué à mettre une excellente ambiance sous la tente. D’ailleurs on ne s’ennuie pas un seul instant devant une telle performance et je me suis surpris à rester jusqu’au bout du set.

(Hyrkhnoss)

Rancid

C’est bizarre, on n’a pas le souvenir d’avoir vu un garage à skate à l’entrée de la base aérienne. Pourtant, ça se masse devant la Main Stage afin d’accueillir en grande pompe les (vrais) cadors punk de Berkeley. Motherfuckin’ Rancid. La machine qui fout la zone à base de gros tubes. Alors forcément, la barbe n’aidant pas, c’est un poil plus difficile de discerner la moindre expression sur le visage de Tim Armstrong. Mais pour son acolyte Lars Frederiksen, c’est tout le contraire. Oh qu’il en a gros. Les titres s’enchaînent sans faiblir, des classiques majoritairement issus du culte …”And Out Come The Wolves” aux plus récents extraits du dernier né, “Trouble Maker”. Et ça cartonne, tout simplement. Punk jusqu’à la moelle, et authentique.

(Otis)

Prophets Of Rage

Chez ROAR, on adore Rage Against The Machine. On aime aussi Cypress Hill. Et on ne dit pas non à un petit Public Enemy. Alors, quand la fusion des trois, apparue il y a un an sous le nom de Prophets Of Rage s’apprête à donner son premier concert sur le sol français, qu’est-ce qu’on fait ? On y va. Et c’est la douche. Ce soir, Prophets Of Rage a fédéré. C’est beau, de voir le metalhead de base ou le fan hardcore prendre autant son pied que le touriste. La setlist laissait peu de chance à l’ennui ferme et/ou à la touchette. Dans le désordre “Guerrilla Radio”, “Bombtrack”, “How I Could Just Kill A Man”, “Tesify”, “Fight The Power”, “Know You Enemy”, ou le très efficace single “Unfuck The World”, qui figurera sur l’album attendu à la rentrée. B-Real et Chuck D incarnent un duo de frontmen tout ce qu’il y a de plus impliqué et sincère. Derrière eux, Tom Morello, Tim Commerford et Brad Wilk, épaulés par moment par DJ Lord, sont tout simplement incandescents.

On retiendra également ce superbe hommage à notre cher Chris Cornell, tragiquement décédé quelques semaines plus tôt. Cette fameuse reprise de “Like A Stone” d’Audioslave, chantée par le public. Autre grand moment, le medley reprenant le meilleur de Cypress Hill et Public Enemy, avec un petit “Jump” de House Of Pain en bonus, soit le carton total. Ce qui fait franchement plaisir dans un festival axé… Metal ? Ouais bon, on va dire ça. La conclusion sur “Killing In The Name” tient lieu d’achèvement, et libère toute la colère contenue dans le public. Et ce n’est pas l’autocollant “FUCK TRUMP” sur le dos de la guitare du génie Morello qui nous contredira. LE concert du week-end, à notre humble à vis. Ah oui, au fait… Toi là, toi qui a déjà vu RATM avec De La Rocha et qui t’en vente dans tes commentaires pour justifier ta désapprobation de cette nouvelle incarnation. C’est bien, on est content pour toi. Mais en fait, tais-toi, juste. Cimer.

(Otis)

Carpenter Brut

Est-ce qu’on ressort le discours bateau de la love story entre métalleux et synthwave ? OUAIS ON LE RESSORT ! La mouvance electro retro suscitée n’en finit plus de faire des émules au sein de la communauté metal, et la présence de représentants du genre en festivals dédiés aux musiques grasses n’aide pas à prouver le contraire. Team Perturbator au Hellfest, team Carpenter Brut au Download. Et c’est donc avec ce dernier que nous fermerons le chapitre de cette deuxième édition, sur la Warbird ou la Spitfire Stage, on ne sait plus trop et à vrai dire on s’en fout un peu (sans déconner, c’est quoi ces noms ?).

Bref, le petit chapiteau déborde de tout côté pour accueillir la sensation française leadée par Franck Hueso, avec la complicité d’Adrien Grousset et Florent Marcadet (guitariste et batteurs de Hacride). On savait déjà à quoi s’attendre, et on a pas été déçu. Le trio a mené une prestation totale, sublimée par un light show époustouflant. Après 3 jours de très très gras et de trauma Linkin Parkien, il fallait bien bouger ses fe-fesses à un moment donné. Carpenter Brut en a offert la parfaite occasion. D’autant plus que se payer le luxe d’avoir une boule a facette en festoche, c’est assez culte. Et on ne vous parle pas de la reprise de “Maniac”, reprise comme un seul homme par toute la tente. Ouais, c’était bien.

(Otis)

Reports:  Slaytanic, Hyrkhnoss, Otis Mon Scribe.

Pix: Slaytanic Pix.

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