Eleanor: Celestial Nocturne

Date de sortie : 30/03/2018 –

Label : Mighty Music

Chro by Slaytanic – Note : 5/20

Membres :

  • Shiori Vitus : Chants
  • Ippei « J.Malsmteen » Shimada : Guitares, Claviers
  • Kazushi « Nao » Nomura : Guitares
  • Takahiro « Lupin » Chihara : Basse
  • Atsushi « Shark » Monno : Batterie
  • Rumi « Jet Rumi » Yoshida : Chœurs, Percussions

Titres :

  1. Fall From Grace
  2. Defying Gravity
  3. Far Beyond Dystopia
  4. Solitude
  5. Eternal Moment
  6. Empyreal Beauty
  7. Buried Alive
  8. Lazy Noise
  9. Thirsty
  10. War Cry
  11. Sleeping Water (Bonus)
  12. Far Beyond Dystopia (Bonus)
  13. Defying Gravity (Unplugged – Bonus)

Mais quel est donc ce mystère qui pousse certains labels à signer des groupes (déjà c’est une question dans la question) et de vendre des albums qui sont déjà dans les bacs depuis quelques années ? La question se pose d’autant plus pour Mighty Music qui a signé le groupe japonais Eleanor pour distribuer mondialement l’album Celestial Nocturne, qui date pourtant de 2016.

Le groupe emmené par la chanteuse Shiori Vitus officie dans un registre de metal à chanteuse lyrique, que la fiche label présente comme un style fait pour les fans de The Gathering, Nightwish et Within Temptation, rien que ça ! Et que dire de la page du groupe qui annonce que leurs influences sont Amorphis, Sentenced et The Gathering, on a le droit de s’étouffer de rire ? Ne vous y trompez pas, on en est très loin !

A aucun moment, Eleanor ne semble être en mesure ne serait-ce que venir faire parler d’eux : c’est plat, sans saveur aucune, sans une once de nouveauté ni même d’originalité. Pire encore, au regard des surnoms – notamment un – des musiciens, on a le droit de s’attendre à des envolées de soli de guitare ou un travail sur la mélodie qui va taper dans le baroque, et pourtant le duo Ippei Shimada (lequel se présente sous le nom d’Ippei J.Malmsteen, auto-branlette level up !) / Kazushi « Nao » Nomura donne à la guitare autant de merveilles que pourrait le faire l’auteur de Rising Force et The Seventh Sign s’il ne lui restait que le pouce pour jouer.

Vocalement, c’est long, c’est grave et ça vibre sans arrêt. Même la curiosité du chant intégralement en Japonais se trouve malmenée au point que cela devienne presqu’une tare supplémentaire dans un album qui n’en manque pourtant pas… Tarja Turunen, Anneke Van Giersbergen ou Sharon Den Adel peuvent se marrer longtemps avant que la Japonaise ne vienne leur faire de l’ombre (si tant est que cela arrive un jour).

La construction des titres est mal faite, les reprises sont souvent maladroites et les enchainements sont loin d’être efficaces. Si « Empyreal Beauty » peut se voir comme le « meilleur » titre de cet album (le moins pire surtout, notamment par une mélodie assez sympa), tout est foutu par terre dans son ensemble notamment avec le titre « Solitude » : intro juste irritante, entre les vocalises – moches et franchement inutiles – de la chanteuse (et le pire, c’est qu’elle recommence un peu plus tard…) et la guitare sirupeuse et dégoulinante de guimauve, on touche déjà le fond (en moins de quinze minutes, mine de rien). On est très loin du niveau des Européens (notamment Bataves et Finlandais pour reprendre le comparatif affiché).

Et comme c’est pour se vendre en Europe, quoi de mieux que de tourner des titres pas forcément jo-jo en version ibérique ? Sortez les guitares flamenco, les percus et les castagnettes, Eleanor veut nous faire passer du chant nippon sur des rythmes espagnols !

Aleeeeerte générale ! L’opposition entre paroles et musique est tellement incroyable que ces trois titres bonus – issus de leur EP Mellow Songs (Unplugged And The Others) sorti en 2017 – sont tout simplement embarrassants à l’écoute à tel point qu’une célèbre maxime de Jean-Pierre Coffe se fait sentir quand on arrive – difficilement – au bout de cette heure d’écoute de Celestial Nocturne.

A l’heure d’internet et des réseaux sociaux, bon nombre de groupes ont su faire parler d’eux alors qu’ils venaient de pays particulièrement lointain. Certains en faisant le buzz, d’autres en étant talentueux (chacun y mettra le ou les groupes qui vont bien). Eleanor n’a jamais trop su faire parler d’eux en dehors de leur pays (et pourtant le Japon n’est pas le dernier pays producteur de groupes de metal) et avec un album comme ce Celestial Nocturne, c’est pas demain qu’on les verra en haut de l’affiche… Eleanor c’est synonyme de plusieurs chose : un très beau titre de The Gathering, une très belle voiture, un très beau prénom mais certainement pas un bon groupe.

A propos Mlle S

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