Après plusieurs déconvenues les années précédentes, cette année rien ne peut nous arrêter ! Direction le Cantal, pour la 4ème édition du FURIOS FEST organisée par l’ASSOCIATION CANTAL CROSSBONES.
Et nouveauté : celle-ci se passe en plein air. Je n’ai donc pas connu l’ancien site mais je trouve le cadre de celui-ci extraordinaire.
En effet, le terrain est vert et agrémenté d’arbres qui apportent la fraicheur dont les festivaliers vont avoir besoin au moins une partie de la journée. La scène est spacieuse et les concerts se dérouleront sous l’œil bienveillant de la ville haute de SAINT-FLOUR visible depuis tout le site.
Bien évidemment un grand bar est installé à l’entrée ainsi qu’un peu plus loin des foodtrucks de burgers, tacos, aligot (sur lequel je lorgne dès le matin) et sucreries en tous genres, le tout en face d’un stand de tattoos et du merch des groupes et autres sur lequel siège ZEGUT himself, notre « Tonton » à tous et parrain de cette édition (et avec qui je ne résisterai pas à prendre une photo souvenir, merci à lui pour sa gentillesse et son accessibilité d’ailleurs).
Jour 1 : Samedi 24 août
Mais revenons à la musique de ce premier jour de fest. Suite à l’annulation tardive du groupe LATX qui n’a pas été remplacé, c’est SANGDRAGON qui va donner le coup d’envoi de cette édition.
Cette formation que j’ai connue à l’époque sous le nom de DAEMONIUM, devenue AKHENATON, avant de prendre son nom actuel, a donc plusieurs décennies d’expérience à son actif.
C’est à sept qu’ils viennent conquérir les terres Sanfloraines.
Dès leur premier morceau, le rapide « Front Of Steel », ils vont nous transporter dans leur univers black death médiéval.
Celui-ci est présent à travers leur musique aux changements de rythmes fréquents et agrémentée par des chœurs ainsi que des instruments médiévaux, mais aussi dans leurs tenues en poils et peaux.
Le frontman, LORD VINCENT AKHENATON, fait participer le public notamment sur l’entrainant et très celtique « Proudly March to Die » issu de leur dernier opus Hierophant sorti en 2023. Avant de retourner à un calme relatif sur « …Under My Stigmata (The BlackDragon) » et reprendre de plus belle avec « War Is War ».
Le show se termine sur la reprise du thème de RAMIN DJAWADI d’une série qui leur va à merveille, GAME OF THRONES.
Bref la journée commence très bien !
On enchaine dans un tout autre style avec le quintet parisien FURIES qui est heavy metal jusque dans leur logo !
Même si le groupe a une décennie d’existence, c’est avec un nouveau line-up qu’ils vont faire vibrer SAINT-FLOUR.
En effet, ELISABETH LAVARENNE à la batterie et GUILLAUME JOCKEY à la guitare ont recruté LUCIE SUE à la basse, FRED BEND à la guitare et CHEYENNE JANAS, rouquine flamboyante au chant.
Cette dernière va s’imposer avec sa voix bien sûr mais aussi son enthousiasme et son énergie communicative.
J’avoue que je m’attendais visuellement à plus de couleurs flashy et paillettes mais hormis la tenue relativement transparente à strass de la chanteuse, on retrouve sur les autres membres du groupe des vêtements noirs sans excentricité.
C’est au son d’« Antidote », chanté en Français contrairement aux autres morceaux, que le groupe entame son set et après quelques mesures que la chanteuse fait son apparition incitant directement le public à taper des mains.
Les morceaux s’enchainent proposant de longs soli de guitare comme on les aime au milieu de riffs guerriers à la rythmique implacable.
Le combo termine le set avec « The Fortune’s Gate » titre éponyme de leur album sorti en 2020. Un agréable moment avec un public un peu timide mais qui semble néanmoins apprécier l’instant.
C’est au tour de nos compatriotes du sud-est, ACOD, de nous faire partager l’un de leurs sombres rituels, au son de leur black death mélodique.
Sur scène, on retrouve bien entendu les tridents aux piques orientées vers le sol mais aussi leur artwork fascinant duquel on a du mal à détacher le regard (et encore ce n’est pas la photo zoomée sur la bouche maintenant l’œil) de leur excellente dernière production Versets noirs.
Comme lors de leur participation au HELLFEST 2023, et si mes souvenirs sont bons, la setlist sera essentiellement composée de titres issus de leur album précédent Fourth Reign Over Opacities And Beyond.
Les fans sont venus en nombre pour les voir.
Si les musiciens live sont souvent les mêmes aux guitares et à la batterie, 2 d’entre eux avançant masqués d’ailleurs, le noyau dur du groupe est constitué de JEROME à la basse et FRED au chant.
Comme à leur habitude, ils prennent place sur scène solennellement dans une sorte de calme avant la tempête.
Et ça y est ! Celle-ci s’abat sur le Cantal avec, tout d’abord, la noirceur de « Genus Vacuitatis » qui s’insinue pour vous toucher directement au cœur, « c’est l’enfer ici ». Sur « The Prophecy Of Agony » comme sur plusieurs de leurs autres morceaux d’ailleurs, les moments d’accalmie et les paroles claires en français mettent en exergue les moments où le chant et la musique se font plus virulents, en fait on prend un peu d’oxygène avant de replonger dans les profondeurs abyssales.
Retour au calme avec le piano à la fin du morceau, comme un flottement.
Les voix féminines et autres samples au début du titre suivant, « Artes Obscura », nous font basculer dans la part mystique du combo.
L’ambiance speed , dont on a l’impression qu’on ne pourra pas s’échapper sur les premières mesures de « The Son of a God (The Heir of Divine Blood) », alterne avec des riffs très accrocheurs au tempo plus lent nous prenant aux tripes.
C’est à ce moment que je m’aperçois qu’un circle pit s’est mis en place derrière moi et visiblement cela fait un moment au vu de son ampleur.
Ce titre (et quel titre !) est le seul issu de Versets noirs qui sera joué aujourd’hui.
Et je ne peux que vous conseiller, pour appréhender au mieux l’univers du groupe, d’aller voir le clip (réalisé par l’équipe CANA PROD, devenue référence du genre).
Le rapide « Through the Astral Door » aux accents mystérieux s’achève dans le calme (musical en tout cas, car du côté du public c’est plutôt l’effervescence) et c’est « Empty Graves / Katabasis » qui reprend de plus belle pour terminer le set comme il a commencé, de façon majestueuse et solennelle.
Malgré la luminosité d’après-midi qui ne rend pas justice au lightshow, les Marseillais ont réussi à répandre une ambiance sombre et propice au mystique.
Je trouve que leurs prestations en live apportent toujours une dimension supplémentaire à leur univers (oui, « visuelle et c’est normal » me direz-vous) mais ce n’est pas flagrant pour tous les groupes et c’est assez notable pour être souligné ici.
Au-delà du fait d’avoir assuré leur set, ils auront même réussi à invoquer quelques divinités obscures pour que la pluie tombe après eux.
Place maintenant à MUDWEISER. C’est du stoner rock avec un son bien gras porté par REUNO, le leader de LOFOFORA, accompagné de JAY PINELLI à la basse, SAID MERQI à la guitare et XAVIER CIMINO à la batterie.
C’est donc sous la pluie qu’ils commencent leur set, mais cela ne décourage pas pour autant les festivaliers. Côté setlist, on est essentiellement sur des titres issus de leur premier album, Holy Shit et de leur dernier, The Call.
Sur scène, au niveau musical, c’est brut, sincère et sans fioriture. Le bassiste est survolté, quant au frontman il est fidèle à lui-même avec sa gestuelle et son déhanché caractéristiques, ses mimiques aux yeux exorbités et bien entendu son humour.
Il en usera tout au long du set notamment par rapport à l’orage, lançant : « Il est tout pourri cet orage en fait, je suis hyper déçu » avant d’entamer « My World » ou encore en tentant de faire relativiser le public à sa façon très personnelle : « ça va tu t’es déjà pissé dessus et t’as moins fait une sale gueule que ça ».
Mais il en aura besoin également pour « meubler » pendant que le guitariste, plus discret, et qui subissait apparemment des problèmes d’accordage depuis plusieurs titres, va finir par changer de guitare suite aux incitations bon enfant du public poussé par JAY et REUNO.
Ce dernier nous conte d’ailleurs à ce moment-là « l’histoire de la pute et du vampire » pendant que le bassiste et le batteur improvisent quelques notes.
Des cris de joie se font entendre lorsque les cordes sonnent enfin comme il faut et que résonnent les premières notes de « Sister Mary ».
Le reste du set se déroule sans accroc avec notamment « Daughters » dédié à « toutes les sorcières dans la place » ou le « booty shake » d’« Evil Woman ».
C’est non sans avoir mentionné qu’il se sentait bien dans ce festival et avoir remercié le staff que REUNO annonce la fin du show avec « Sad Man », pour les amateurs de blues.
Comme toujours, on ne s’ennuie pas dans leur concert et on passe un bon moment !
C’est au son de l’intro du très récent « Intox » que l’on retrouve les membres de SIDILARSEN en cercle au milieu de la scène pendant que leur logo en backdrop s’illumine progressivement.
Ils prennent place et c’est avec toute la puissance qu’on leur connait en live qu’ils attaquent leur show !
Le public jumpe déjà. C’est ensuite les premières notes aux tonalités électro de « Retourner la France » qui retentissent faisant monter encore l’ambiance dans le pit.
Malgré le fait qu’ils aient sorti leur dernier opus Que La Lumière Soit en 2024, ils n’en joueront que 2 morceaux, « Intox » et « On Revient sur Terre » très bien accueillis par le public.
Ils nous offrent par ailleurs un panel de titres représentatifs de plusieurs époques de leur carrière allant de « Retourner La France » justement à « Money Game » en passant par l’excellent « Back to Basics ».
C’est à la fin de celui-ci que le groupe fait mine d’aller en coulisse pour revenir très très peu de temps après pour les « Encore » qui vont littéralement enflammer le public.
Ils débutent par un wall of death dans la plus pure tradition mais « dans le respect et la bienveillance » comme le rappelle DAVID, le chanteur, sur « A Vif ».
C’est ensuite avec enthousiasme que le public bien vivant répond « Oui ! » à la question « Est-ce que vous êtes conscientes et conscients qu’on va tous crever ? ». En effet, il sait ce qui l’attend, c’est un déchainement d’énergie sur le titre « On Va Tous Crever ». Le show s’achève avec « Des milliards » repris en chœur comme d’habitude par le public.
Décidément, ils me surprendront toujours par leur énergie débordante qui ne faiblit à aucun moment et cette osmose avec le public.
Les très attendus ORANGE GOBELIN entrent maintenant en scène devant le public motivé de Saint-Flour. En plus de 3 décennies, le line-up du groupe est resté relativement stable avec BEN WARD assurant guitare et chant, JOE HOARE à la guitare, CHRIS TURNER à la batterie.
Il y a cependant un changement récent au niveau du bassiste, c’est HARRY ARMSTRONG fidèle du groupe et présent ce soir qui a remplacé MARTYN MILLARD.
Au niveau musical, difficile de leur attribuer un style, (et d’ailleurs pourquoi le ferait-on ?) tant leurs influences sont diverses, du stoner en passant par le doom, le psyché ou encore le heavy.
Les Britanniques sont, certes, venus défendre leur dixième album studio (rien que ça), Science, Not Fiction, sorti un mois auparavant avec des morceaux efficaces comme « Ascend The Negative », « The Fire At The Centre Of The Earth Is Mine », « (Not) Rocket Science » ou encore « Cemetary Rats ».
Ils n’en n’oublient pas pour autant les fans de la première heure avec des classiques comme « Saruman’s Wish », « Scorpionica » ou encore « Made of Rats ».
La scène est sobre, le jeu de scène également car avec eux, pas besoin d’artifices. Le lightshow offre essentiellement des couleurs (je vous le donne en mille) orangées.
La voix puissante du géant BEN WARD aux accents assumés de LEMMY emporte tout sur son passage, pendant que les musiciens autour de lui ne sont pas en reste au niveau dynamisme.
Le charismatique frontman s’assure que le public s’éclate et remercie tout le staff à de multiples reprises, ils ne descendront de scène qu’après avoir donné une accolade virile à notre organisateur en chef de l’événement.
C’est « LE DEBUT DE LA FIN » (de cette journée de fest) qui marque l’apparition sur scène des TAMBOURS DU BRONX.
A travers la fumée et sous des lumières intenses, on distingue, placés en demi-cercle, les fûts et les percussionnistes armés de leurs mailloches et, derrière eux, en hauteur et au centre, la conséquente batterie de FRANKY COSTANZA.
En regardant mieux, on aperçoit également le guitariste, le bassiste et le claviériste masqué.
Malgré la pluie qui s’intensifie le public équipé en majeur partie de ponchos (du plus bel effet) répond présent.
C’est au tour de REUNO, de refaire son entrée sur scène avec énergie.
Il interprète également « seul » au chant « The POWER » puis c’est STEPHANE BURIEZ que l’on ne présente plus (bon aller, entre autres choses, c’est le chanteur de LOUDBLAST) qui va enflammer le public pour entamer avec RENATO DI FOLCO (DROP DEAD CHAOS) leur célèbre medley de SEPULTURA enchainant « Refuse, Resist », « Roots » et « Territory ».
Un circle pit est lancé par STEPHANE BURIEZ sur « LION’S SHARE ».
Les parties instrumentales et les chanteurs se succèdent ou se complètent pendant tout le set pour le plus grand plaisir de tous les courageux restés dans le pit et des autres abrités sous les tentes du merch.
Le titre final, « Dragula » de ROB ZOMBIE finit de mettre tout le monde d’accord.
A chacune de leurs prestations LES TAMBOURS réalisent une chorégraphie tout en faisant vibrer le public grâce à leurs frappes énergiques et leurs sons tribaux presqu’ hypnotiques.
Je les ai vus il y a quelques mois et pourtant j’ai l’impression de ne pas assister au même spectacle tant leur art est vivant.
A voir absolument sur scène !
Les concerts s’achèvent mais la soirée n’est pas terminée pour autant puisqu’ ARTHUR ALTERNATIF a revêtu sa casquette de DJ pour achever cette première journée.
A ses côtés, KARIM, chanteur de BLOOMING DISCORD notamment et LINA, chanteuse de PARALLYX, dont nous parlerons demain sont venus lui prêter main forte le temps de quelques titres sous le regard des irréductibles encore présents.
Jour 2 : Dimanche 25 août
Cette nouvelle journée commence par le groupe franco-marocain PARALLYX.
Leur concept : ils s’inspirent d’histoires des sectes modernes et la chanteuse, LINA est soupçonnée d’être à l’origine de disparitions inexpliquées, le groupe n’étant qu’une façade pour dissimuler ses activités.
Tout ça a l’air bien sombre et qui plus est sur fond de metalcore.
C’est pourquoi je suis surprise en voyant arriver LINA sur scène, petit bout de femme, vêtue d’une brassière en lurex bleu et d’un short.
Ce n’est certes pas l’idée que je m’en faisais mais dès qu’elle va commencer à chanter, elle va saisir l’assemblée.
Sa technique vocale est parfaite, on dirait que tout est d’une facilité déconcertante pour elle.
Les morceaux aux riffs puissants allient chant clair et saturé semblant fasciner l’auditoire.
Le combo a une pêche d’enfer, et parvient à réveiller le public grâce à un wall of death et pas mal de jumps.
Une belle découverte !
On continue dans le metalcore avec les Nantais du groupe MIRIZON et, comme leurs prédécesseurs, ils assument des influences telles qu’ ARCHITECTS.
Cependant, ils ont une caractéristique inhabituelle pour ce type de metal puisqu’ils y ajoutent une touche de musique classique grâce à leur violoniste, JULES.
En théorie, j’avoue que cela a été plutôt difficile à imaginer pour moi mais, au final, l’équilibre entre la violence de la modernité et la douceur du classique donne quelque chose de plutôt très intéressant et agréable à écouter, ce qui a semblé être également l’avis du public massé dans la fosse.
Changement d’ambiance, la musique « Alma de Guitarra » de BANDERAS se fait entendre pour annoncer au public le « thrash punk crossover chicano » de LOCOMUERTE !!!!!
Les musiciens s’installent sur scène et là, déboule comme un fou le chanteur, EL TERMITO, faisant des allers-retours incessants en courant pour entamer « Tiro pa’ matar » dont le refrain est repris par le public.
Et ce n’est que le début car dès le deuxième titre « …La Brigada De Los Muertos » un cicle pit endiablé se forme.
Avant d’interpréter leur tout dernier single « Parano Booster », titre éponyme de l’album à venir très prochainement et déjà repris volontiers par le public, NICO LOCO, le bassiste, présente le groupe avec son accent mexicain… (et là pour ceux qui ne les connaissaient pas, le charme est rompu, les contrées lointaines du Mexique s’envolent…) : « On est LOCOMUERTE, on vient de Tijuana dans le 91 !!!!».
Le show est donc, comme d’habitude avec eux, placé sous le signe de l’humour n’enlevant pour autant rien à leur professionnalisme.
Les interactions avec le public ne vont pas cesser notamment de la part de NICO LOCO et EL TERMITO L’un demandant un maximum de bruit pour « Christophe Buritos » (à traduire par l’Homme à l’initiative du festival, CHRISTOPHE BOURRY) et l’autre faisant crier « BARRIO !!!! » au public sur le morceau du même nom avec son mégaphone.
A noter d’ailleurs la belle performance sportivo-artistique du chanteur qui va lancer « Sangre Por Sangre » par un saut carpé jambes écartées depuis le promontoire de la batterie.
Ils font monter une partie du public sur scène pour lui montrer qu’il fait partie de la famille LOCOMUERTE sur « Mi familia ».
Des crocodiles gonflables sont lancés dans le pit et reviennent sur scène avec des slamers dessus, c’est juste énorme !!!!!
C’est avec leur devise qu’ils vont lancer leur dernier titre « Là Vida Loca » dans un déferlement d’énergie positive EL TERMITO et EL MITCHO (le guitariste) , termineront le morceau en slamant et sans cesser de jouer.
Juste une tuerie !!!!
Bref, comme on dit chez vous, « Moustache gracias » les Locos !!!!
On change littéralement de registre pour le groupe grenoblois NIGHTMARE.
Ce groupe pionnier du power heavy metal s’est formé en 1979 mais, hormis le bassiste YVES CAMPION, son line-up actuel n’a plus rien à voir avec le groupe originel.
La dernière arrivée, fin 2022, la chanteuse BARBARA MOGORE, a su s’approprier les anciens morceaux et prend immédiatement le contrôle de la scène et du public, soutenue par ses acolytes masculins.
Ces habitués des festivals jouent aujourd’hui à SAINT-FLOUR, forts de leurs expériences prestigieuses avec des groupes internationaux et de leur dernier album sorti en 2024, Encrypted.
La prestation à la fois précise et passionnée semble faire l’unanimité auprès du public.
Leur capacité à se réinventer tout en restant fidèles à leur essence en fait un groupe incontournable sur la scène metal.
Le trio KARRAS (oui oui comme le Père Damien dans L’Exorciste) entre maintenant en scène.
Mais attendez… je connais ce guitariste, je ne pensais le voir que plus tard dans la soirée. Il s’agit bien de YANN HEURTAUX qui officie également avec MASS HYSTERIA (le chanteur ironisera d’ailleurs plus tard en lançant « double set, double cachet »).
A ses côtés on retrouve les créateurs du projet, ETIENNE SARTHOU à la batterie (AqME) et DIEGO JANSON au chant et à la basse (issu de formations plus undergrounds que ses deux compères).
Celui-ci porte un blouson en cuir à même la peau laissant apparaitre son imposant tatouage.
Les 3 musiciens chevronnés nous livrent sans concession leurs titres mélangeant grindcore old school et death metal (toute mon enfance !).
C’est d’ailleurs avec une pointe de nostalgie que je retrouve bien l’influence assumée d’ENTOMBED notamment.
Leur performance aussi intense que maîtrisée entraine des headbangs et de mosh pits frénétiques dans l’assemblée.
Une bonne surprise et un retour aux sources pour ma part.
C’est au tour des Lyonnais RESOLVE de venir en découdre avec le public du FURIOS FEST déjà chauffé à blanc par une journée de performances explosives.
Dès leur arrivée, c’est un uppercut avec « Human » titre éponyme de leur dernier album sorti en 2023 et avec leur gros son metalcore qui fera vibrer les entrailles pendant tout le set.
Le charismatique frontman ANTHONY DILIBERTOA n’en a jamais assez et en demande toujours plus au public pourtant déchainé.
Ils seront accompagnés par ARTHUR ALTERNATIF l’espace d’un titre.
Leur maîtrise technique, combinée à une présence scénique explosive, ont fait de leur passage un succès.
Je l’avoue, je ne connais le groupe qui va suivre que de nom, AUDREY HORNE (et c’est d’autant plus vrai que j’étais fan de la série Twin Peaks de DAVID LYNCH, avis aux amateurs).
Ce groupe de hard rock norvégien formé en 2002 va énormément me surprendre dans le bon sens du terme de par sa proximité avec le public et sa simplicité.
Le show débute par le pêchu « This Is War » sur lequel les headbangs commencent.
Les membres du groupe sont lumineux et positifs et font preuve d’une énergie scénique débordante.
Les guitaristes ICE DALE (d’ENSLAVED par ailleurs) et THOMAS TOFTHAGEN se retrouvent souvent côte à côte, manches vers le haut et bougeant de la même manière avec un petit côté désuet mais sympathique des années 90.
La complicité entre eux et avec le public fait plaisir à voir.
ICE DALE et TOSCHIE, le chanteur, se permettent même un petit bain de foule, descendant dans le pit au milieu d’une fosse surexcitée mais respectueuse.
On se laisse facilement porter par leurs riffs accrocheurs et leurs refrains fédérateurs.
Chaque titre est une explosion de mélodies, de soli de guitare enflammés, et de chœurs que la foule reprend à pleine voix.
Le courant passe très bien et quelque peu avant la fin du set le chanteur va prendre le public en photo non sans lui avoir demandé avant s’il se sentait aussi sexy que le batteur, KJETIL GREVE.
ESPEN LIEN, le bassiste, fait ensuite chanter à plusieurs reprises à la foule le refrain du classique « Waiting for the Night » a capella.
Une très belle découverte tant visuelle qu’auditive !
Le public resté posté devant la scène assiste avec fébrilité au montage de celle-ci pour la tête d’affiche qui va clôturer le festival.
La batterie, devant un backdrop ressemblant à de la pierre, et dont les peaux de grosses caisses sont à l’effigie de leur dernier opus Tenace, a été surélevée, elle est encadrée d’un « M » et d’un « H » en metal puisqu’il s’agit bien entendu des très attendus MASS HYSTERIA !
Et ça y est ! les premières notes à l’attention de l’armée des ombres, les furieuses et les furieux, résonnent, il s’agit de la pesante « Mass Veritas » à laquelle réagit immédiatement l’assemblée.
L’ambiance lumineuse est plutôt sombre et rouge. On ne distingue souvent que des silhouettes, les ligths n’étant volontairement pas en façade.
Ils enchainent avec leur philosophie, qui leur réussi plutôt bien, à savoir « Positif à Bloc ».
Apparemment RAPHAEL, le batteur a un problème au niveau de ses retours mais ne laisse rien paraitre quant à son jeu ce qui sera confirmé en mass(e) par le public.
MOUSS, le chanteur, interpelle le pit :« Les filles, les garçons, tournez en rond ! » pour « Notre complot » mais ce n’est que pour la forme car le public enchaine les circle-pit depuis le morceau précédent, « Chiens De La Casse ».
La setlist va se dérouler dans un déferlement d’énergie à tel point que le chanteur sera obligé de baisser à plusieurs reprises ses retours façades qui saturent tant les cris du public sont forts et pour lui « c’est bon signe ! ».
Comme à leur habitude ils dédient « L’Emotif Impérieux » aux amoureuses et amoureux, et dans un registre moins agréable « l’Enfer Des Dieux » aux victimes du Bataclan, de Nice, de Strasbourg et de Palestine.
Tout le monde « danse » sur « Arômes complexes ». Ils interprètent également « Tenace » qui retrace leurs 30 ans de route.
Même si le frontman capte énormément l’attention, le public est également harangué par JAMIE, le bassiste, ainsi que par les gestes de 2 guitaristes YANN et FREDERIC. Ils sont tous les trois bien présents, tout comme RAPHAEL, derrière ses fûts même s’il aura eu du fil à retordre ce soir.
Mais « Ça va aller ! » comme le dit le refrain de « Contraddiction » scandé par le public jumpant.
Une surprise a été préparée sur « Furia » puisque JULIEN TRUCHAN (BENIGHTED) et « Bubu » (STEPHANE « le patron » BURIEZ, que je ne présenterai pas cette fois-ci) vont les accompagner.
Mais attendez ! Un détail me choque, c’est JULIEN TRUCHAN, il est sur scène et il a … des chaussures !!!
Il va vite y remédier et ils vont entamer le morceau avec une énergie décuplée.
MOUSS ne manque pas de les remercier pour les « heures sup » et va rapporter ses pantoufles de vair à JULIEN en l’appelant « Princesse ! Cendrillon ! ».
Le set touche malheureusement à sa fin et c’est le moment où MOUSS se transforme bizarrement en une sorte de JACQUES MARTIN metal, puisque le groupe demande à ce que les enfants montent sur scène.
Et ils sont nombreux les bougres ! Ils vont jumper avec les musiciens pendant que les « grands » dans le public effectueront un wall of death sur « Plus que du métal ».
Le show s’achève avec la traditionnelle photo de famille et avec les remerciements du groupe au « patron » du FURIOS FEST, CHRISTOPHE BOURRY.
Ils font preuve de générosité dans leur show et de disponibilité à l’extérieur.
Ils ont bien compris que s’il n’y a pas de public, il n’y a pas de concert et celui qu’ils nous ont fait vivre ce soir était juste GENIAL !!!!
« Qui aurait cru qu’un tel festival puisse naitre au milieu du Cantal ? C’est une prouesse ! » Ce n’est pas moi qui le dis, c’est MOUSS…
Et effectivement, nous avons vécu un festival exceptionnel tant au niveau de la programmation que de l’organisation.
Le lieu est magnifique et adapté, la scène est grande, le son et les lights sont de très bonne qualité.
Les quelques points d’améliorations ont déjà été repensés pour l’année prochaine comme par exemple la mise à disposition d’une navette gratuite.
Merci à l’ASSOCIATION CANTAL CROSSBONES, CHRISTOPHE et ERNAULT ainsi qu’à tous les bénévoles sympathiques et efficaces pour leur accueil et tous les techniciens qui ont participé à la réussite du festival.