Vendredi 28 juin
Ce deuxième jour commence en Warzone pour moi avec SMASH HIT COMBO.
Découverts dans une salle locale il y a maintenant un mois, j’ai tenu à les voir sur une scène plus conséquente.
Et je ne regrette pas ! Les alsaciens ont réussi le coup de force de totalement retourner la Warzone à seulement 12h00.
Dans le public, ballons de plage, donuts gonflables et ça slame dans tous les sens.
Ils rendent un hommage à KATSUHIRO ŌTOMO, créateur d’AKIRA, avec leur morceau « Kaneda », oui parce que j’en oublie le principal, les SMASH HIT COMBO c’est du rap metal et une grande passion pour les jeux vidéo, animés et mangas.
Le chanteur sépare la fosse en deux jusqu’à la régie avec un classique team NINTENDO vs team SEGA pour le plus grand bonheur de la foule. C’est, en revanche à son grand désarroi qu’ils annoncent que le set touche à sa fin mais dès les premières notes de « Baka » et « on veut vous voir tous jumper », il n’y a qu’à demander, on reprend du poil de la bête. Et c’est non sans avoir immortalisé l’instant par un selfie que le groupe quitte la scène.
Le temps de redescendre en Mainstage et je suis à l’heure pour ORDAN OGAN.
Je les trouve plutôt sympathiques pour un nom de groupe que l’on pourrait traduire par « ordre de la peur ».
Le quintet nous amène dans un voyage au pays du power metal allemand.
Ils portent des tenues noires, en pointes sur les épaules pour le chanteur et fondateur du groupe, SEBASTIAN LEVERMANN.
Celui-ci fait participer le public, venu en nombre pour cette heure de la journée, et qui se prête volontiers au jeu, marquant frénétiquement le rythme avec ses bras.
Pendant ce temps, le chanteur filme avec son téléphone depuis la scène ce qui appporte un petit côté décalé et anachronique par rapport à sa tenue.
Il sait comment motiver les spectateurs et les faire chanter.
Sur le dernier morceau se forme un circle pit mais au ralenti, ce qui donne une sensation très bizarre. En tout cas c’est une belle découverte pour moi !
Sans transition, on enchaine avec WHILE SHE SLEEPS et là, on ne fait pas dans la dentelle c’est un direct en pleine tête avec « Rainbows » qui se termine sur un « HELLFEEEST !!!!! » lancé par le chanteur, LAWRENCE TAYLOR.
Les effets pyrotechniques et les lights sont travaillés (et oui en pleine journée, mais ça fonctionne quand même !).
Le son des britanniques est puissant, l’énergie est débordante sur scène comme dans le public.
Les jumps et les circle pit s’enchaînent.
Avant d’entamer « Anti-Social » le chanteur demande qui a déjà a vu le groupe en concert et souhaite la bienvenue dans la famille aux petits nouveaux. Une orgie de slams est déclenchée sur « Silence Speaks ».
En résumé une grosse claque !
Dans un autre registre c’est maintenant au tour du groupe de rock et metal prog australien, KARNIVOOL, de se produire en Mainstage 1.
On n’est clairement pas dans la même énergie avec une prestation qui semble plutôt faire planer l’assemblée.
On reprend du poil de la bête avec la LOFOFORA et la voix rageuse de REUNO, lunettes noires sur le nez, qui attaque avec « La Chute ».
Avant de commencer « Bonne Guerre » et en français dans le texte, il présente le groupe, sans filtre : « On est LOFOFORA on fait du rock alternatif, c’est écrit sur le programme, on est aussi des anarchistes islamo-gauchistes et on vous emmeeeeerde ! » le décor est planté, pas de demi-mesure !
Et ça va continuer puisqu’une pique est lancée au HELLFEST qui est comparé à DISNEYLAND, avant d’entamer « Les Choses Qui Nous Dérangent », et même aller crescendo puisque deux Femens ailées aux seins nus interviennent sur scène pour introduire le morceau « Macho Blues », scandant « me too c’est nous, l’enfer c’est vous, Femen gueststar en enfer ».
Sur fond d’élections législatives anticipées, c’est ensuite devant un écran « LOFOFORA Nique le R. haine » qu’ils entament un morceau de leur nouvel album Cœur De Cible qui sortira le 4 octobre.
Puis Reuno demande au le public s’il est « content d’avoir payé 350 boules pour voir SHAKA PONK qui font leur tournée écologiste avec 8 semi-remorques ».
Ils continuent leur set par le premier single de l’album cité précédemment, « La Machette ».
Le show se termine par « L’Œuf » et « Justice Pour Tous ».
Le groupe quitte la scène non sans avoir laissé un message de soutien pour la scène locale et demander à la régie de passer du NENEH CHERRY pour leur sortie.
Le moins que l’on puisse dire c’est que leur prestation n’a pas laissé le public indifférent.
C’est avec un peu de honte et de fierté que j’avoue avoir vu FEAR FACTORY sur scène pour (la première et) dernière fois en 1999 et, suite au concert d’aujourd’hui, je me demande pourquoi m’être privée de ça pendant autant de de temps (bein déjà parce qu’on ne peut pas tout faire…).
C’est donc avec plaisir que je retrouve ce groupe qui mélange à merveille trash, death et indus avec le seul rescapé de la formation originelle le guitariste DINO CAZARES.
En effet, si l’on retrouve TONY CAMPOS à la basse, PETE WEBBER à la batterie n’est présent que depuis 2023 et le chanteur, MILO SILVESTRO depuis 2022.
Ce dernier est très attendu car succéder à BURTON C. BELL au sein du groupe n’est pas une mince affaire.
Malgré quelques petites faiblesses au niveau de la voix sur le premier morceau « What Will Become ? », le reste du show se passe sans encombre, on retrouve bien l’esprit du groupe même au niveau du chant puisqu’on note énormément de similarités dans la voix des deux chanteurs ce qui est d’ailleurs un parti pris du nouveau frontman.
Côté setlist, je suis aux anges, essentiellement des titres issus de Demanufacture, Obsolete et Digimortal mais aussi 3 titres plus récents « Powershifter », annoncé par DINO qui demande expressément un circle pit au public qui ne l’a pas attendu pour cela depuis le début du concert, « Disruptor » et « Recharger ».
Je remarque un détail qui, je pense, a son importance, le seul tatouage visible de Milo est, sur son bras, l’artwork de l’album Obsolete sorti en 1998 par le groupe.
Le public venu en nombre adhère totalement à la prestation servie par ce nouvau line-up. Le groupe quitte la scène au son du thème de la B.O de TERMINATOR.
Il est temps pour moi d’aller me restaurer, oui ça m’arrive de temps en temps…
Je reprends mon poste en Mainstage où STEEL PANTHER fait son apparition.
Est-il encore besoin de les présenter ?
Bon allez un petit topo : C’est un groupe de glam californien qui sous couvert d’humour, de provoc et de stéréotypes sont tout de même des musiciens.
Sur scène c’est tenues noires et flashies, paillettes et imprimés animal.
Ils enchainent les 2 premiers titres et ça y est, la machine est lancée, ils vont commencer leur show comique à ne surtout pas prendre au premier degré, non sans balancer des blagues sexistes accompagné des gestes qui vont avec bien sûr, « J’aime la chatte » est la phrase que répète le guitariste pour prouver qu’il sait parler français.
Puis « Asian Hooker » voit la première spectatrice à la poitrine dénudée sur scène.
Les plaisanteries continuent entre les morceaux, des piques sont envoyés à MOTLEY CRUE notamment, la taille de l’organe du chanteur en prend aussi pour son grade.
Le groupe tente de faire monter un maximum de femmes sur scène dont beaucoup enlèvent le haut pour un « wall of nichons » (on est très loin des femens de tout à l’heure…) avant d’entamer « Weenie Ride ».
Elles y resteront plusieurs morceaux avant que le groupe n’entame son dernier titre « Gloryhole ».
Je m’éclipse avant la fin du set pour avoir le temps de remonter sur Altar alors que TOM MORELLO va bientôt faire son entrée en Mainstage 1.
Mais revenons sur Altar.
C’est dans une toute autre ambiance que nous plongent les norvégiens de SATYRICON avec leur black metal (pour faire simple).
Ils n’en sont pas à leur coup d’essai depuis leur première participation en 2006.
Les piliers et charismatiques, SATYR au chant et FROST à la batterie, sont présents.
Leur set est un bon résumé de leur carrière, même s’il manquerait, à mon sens, pour que tout soit parfait, un morceau de Dark Medieval Times ou de The Shadowthrone.
Quoiqu’il en soit on a quand même, pour les anciens, du Nemesis Divina avec « Forhekset » et « Mother North » qui déchainera le public.
Le son est bon, les lights sont efficaces.
Le public joue le jeu et veut bien répondre « Diabolical » au « Now ! » lancé par SATYR et d’ailleurs chacun des morceaux de cet album (Now, Diabolical) assez critiqué au moment de sa sortie emporte un vif succès dans la fosse.
SATYR parle relativement peu entre les morceaux, si ce n’est avant d’entamer, quasiment à la moitié du set, le plus « léger » et récent du set « Deep Calleth Upon Deep ».
Le groupe norvégien n’aura cessé de faire monter la pression pour terminer en apothéose avec K.I.N.G.. On espère les revoir rapidement dans une édition prochaine par exemple.
Il y a trèèèès longtempsque je souhaite assister à un concert d’AMORPHIS et là je n’ai qu’à me décaler latéralement sur la gauche pour accéder à Altar, mais j’avoue que je suis curieuse de savoir s’il y aura une réponse du berger (SHAKA PONK dont le show commence un quart d’heure plus tard) à la bergère (LOFOFORA).
Je trouve un compromis avec moi-même : si AMORPHIS n’est pas à la hauteur de mes attentes, direction mainstage pour assouvir ma curiosité.
Autant vous spoiler dès maintenant, ça ne sera pas le cas…
En effet, dès les premières note de « Northwards », je me rappelle pourquoi j’aime ce groupe depuis tant d’années !
Le sextuor finlandais sait mélanger les genres avec brio, du death, du doom, avec un soupçon de heavy, des passages atmosphériques et mélodique le tout au son de la voix de l’excellent TOMI JOUTSEN qui assure en chant clair comme en saturé.
Au niveau visuel tout est également bien dosé.
Le lightshow met particulièrement bien en valeur le rythme des morceaux.
La scène est on ne peut plus simple, juste le nom du groupe en backdrop, leurs tenues noires également, leur jeu de scène est sobre mais efficace, ils parviennent néanmoins à nous amener dans leur univers souvent inspiré de la mythologie finnoise et à créer une alchimie avec le public grâce aux émotions que suscitent leurs compositions.
Leur musique est tellement imprégnée de leur univers que le visuel en devient accessoire.
Le groupe va jouer majoritairement des morceaux issus de leur dernier album studio Halo, sorti en 2022, comme « The Wolf » ou « The Moon » mais aussi le plus ancien « The Casteway » (Tales From The 1000 Lakes) dont le rythme entraine la foule à participer immédiatement ou encore « My Kantele » (de l’excellent Elegy) pour terminer par l’incontournable « The Bee ».
Je trouve ce groupe juste exceptionnel !
J’assiste ensuite aux premiers morceaux d’EMPEROR fidèles à eux-mêmes sur Temple.
Cependant, la tête d’affiche de la soirée, m’attend en Mainstage, MACHINE HEAD.
Et visiblement elle n’attend pas que moi !
Une fois n’est pas coutume, je m’installe à peu près à la hauteur de la console.
Rétrospectivement, c’était une très bonne place.
En effet, cela me permet d’avoir une vision globale de la scène puisque je peux profiter à la fois des écrans en backdrop qui diffusent l’iconographie du groupe pendant tout le show, des lumières et des effets pyrotechniques qui encadrent la scène sans parler des feux d’artifice qui ponctuent le set.
« Imperium » ouvre le bal et ROBB FLYNN lance « Are You ready to lose your mind with MACHINE HEAD tonight ?! » Et bien évidemment tout le monde est d’accord pour perdre la tête avec eux ce soir !
Mais revenons sur ROBB FLYNN, ce type est juste hallucinant, il ne peut pas s’empêcher de parler et de partager avec le public, il ponctue ses morceaux de phrases à l’attention de son auditoire.
Avant d’entamer « CHØKE ØN THE ASHES ØF YØUR HATE », il lance ce qu’il veut être le plus gros circle pit du week-end et le public en ébullition semble effectivement s’y atteler. « Is There Anybody Out There ? » est repris à l’unanimité par les mainstages pleines à craquer ! et c’est compréhensible.
On calme un peu le jeu avec l’intro de « Locust » est son riff entêtant. Le refrain de « NØ GØDS, NØ MASTERS » est repris en cœur, les « oh oh » ça fonctionne toujours bien. Le morceau se termine par un solo du lead guitare REECE ALAN SCRUGGS.
ROBB apparait guitare acoustique à la main et demande au public de s’approcher et mettre les circle pit de côté sur ce morceau.
Il dit que c’est l’anniversaire de sa mère aujourd’hui, elle aurait eu 84 ans et demande à ce que tout le monde allume le flash de son téléphone pour entamer « Darkness Within » dont il interprète le début avec une émotion palpable devant des écrans renvoyant des images de vitraux.
C’est le public qui termine la chanson à la grande satisfaction du chanteur.
On reprend dans un autre registre avec « Bulldozer », puis on est renvoyés en 1999 avec le sautillant « From This Day » et on jumpe sous une pluie de confettis alors que des gros dés gonflables aux couleurs du groupe sont envoyés sur le public.
On reste dans les morceaux d’antan avec l’incontournable « Davidian » avec une profusion d’effets pyrotechniques et alors que les écrans diffusent d’anciennes affiches de concert et des flammes.
ROBB remercie le HELLFEST et son public a plusieurs reprises.
Après une très courte pause, il revient et en profite pour faire chanter le public, il le taquine en lui lançant des verres de bière en lui faisant crier « beer ! »
Malheureusement, il faut bien qu’il y ait une fin et il est l’heure du dernier morceau a sonné. « Halo » résonne sous les « hey ! » du public et devant des images religieuses avant que n’intervienne le final à savoir tonnes de confettis et feux d’artifice.
Un traditionnel petit selfie de fin et on sent que ROBB FLYNN a du mal à quitter la scène.
Une expérience géniale !
Il est maintenant temps de transformer les mainstages en boite de nuit pour accueillir THE PRODIGY pour leur première participation à la grand-messe.
Le show commence et s’ils ne voulaient pas qu’on voit leur nouveau chanteur, ils ne s’y prendraient pas autrement.
En effet, celui-ci apparait avec une capuche qu’il enlèvera peu de temps après, en revanche, la scène va garder tout le long du set une ambiance très enfumée, beaucoup de strobs (certes, c’est PRODIGY en même temps…), très peu d’éclairage en façade, très peu d’images sur les écrans, qui plus est, la plupart du temps avec des effets floutées ou autres.
Durant tout le set, on pourra néanmoins déceler des hommages à KEITH FLINT disparu en 2019, notamment avec sa silhouette telle une image subliminale sur les premiers morceaux.
En tout cas l’énergie est bien là.
On a droit à tous les classiques comme « Breathe », « Spitfire », « Firestarter », « Voodoo People », « Poison », « Their Law », « Smack My Bitch Up ».
Je ne sais pas si ce sont les modifs apportées aux morceaux par rapport aux versions d’origine mais je ressens un sentiment de frustration par moment.
Au niveau du public, ça danse, ça chante, ça vit le truc à fond.
La prestation semble donc très bien reçue.
Un moment plutôt sympa pour se défouler en tous cas.
Pendant ce temps en Warzone c’est une autre ambiance avec BODY COUNT.