Samedi 29 juin
Cette troisième journée sera en partie heavy et se déroulera uniquement en Mainstage pour ma part.
Celle-ci a d’ailleurs adopté une nouvelle configuration pour la venue de la tête d’affiche de ce soir : METALLICA (dont les fans stationnent déjà aux barrières), le snake-pit est en place et la scène a été quelque peu avancée et surélevée.
Il est 14h20, l’heure de RHAPSODY OF FIRE. Pourquoi « of fire » et pas RHAPSODY tout court ? Pour une « sombre » histoire de copyright d’après ce que j’ai compris, mais ça commence à dater un peu depuis 2006.
Mais place au concert.
Selon moi, en raison de la luminosité, l’après-midi n’est pas visuellement très propice à l’ambiance épique cependant, les morceaux exécutés avec brio par le quintet (dont il ne reste qu’ALEX STAROPOLI au clavier de la formation d’origine) n’ont nul besoin de fioritures visuelles pour nous amener combattre mentalement dans des contrées lointaines et légendaires.
A noter tout de même le pull – cotte de maille revisitée du frontman GIACOMO VOLI.
Contre toute attente à cette heure-ci (puisque ce n’est encore que le matin quand on est au HELLFEST…) cela va être épique dans le public également avec des walls of death et des vagues de slamers.
Après un set très bien exécuté, les italiens terminent leur épopée en terre clissonnaise par l’un de leur classique, « Emarld Sword » sur laquelle ils font monter sur scène un enfant pour brandir la lame en question, celui-ci finissant pas être adoubé par le chanteur, rien que ça !
C’est maint au tour d’un groupe formé en 2001 et son rock sudiste, les BLACK STONE CHERRY, de se produire.
La formation est la même depuis sa création à savoir CHRIS ROBERTSON (chant et guitare), BEN WELLS (guitare), JON LAWHON (basse) et JOHN FRED YOUNG (batterie).
Leur show, introduit par « Hells Bells » d’AC/DC débute avec l’excellent « Me and Mary Jane » sur lequel on tape frénétiquement du pied.
Ils renvoient une belle énergie aux fans venus les soutenir notamment le blondinet BEN WELLS qui headbang quasi en continu et saute partout sur scène. Un bon moment passé en leur compagnie.
Place maintenant au power metal finlandais de STRATOVARIUS.
Et c’est l’arrivée de TIMO KOTIPELTO qui emporte le plus d’enthousiasme dans le public qu’il parvient à captiver immédiatement grâce à sa puissante voix claire. Les riffs travaillés de MATIAS KUPIAINEN, sont soutenus par le clavier de JENS JOHANSSON et rythmiquement par LAURI PORRA à la basse et ROLF PILVE à la batterie.
Un set essentiellement axé sur leur dernier album, Survive, dévoilé en 2022 et agrémenté de classiques comme « Paradise » qui déclenche des slams ou « Black Diamond » dont les premières notes au clavier déchainent immédiatement ce public d’après-midi et finissent par en faire tomber à la renverse le guitariste qui heureusement repart aussitôt en riant.
Cela ne l’empêchera pas quelques secondes plus tard d’échanger sa main gauche contre celle de LAURI sur son manche et vice et versa (je ne sais pas si je suis très claire…).
Le concert se termine par « Hunting High and Low » dont le refrain est repris par l’assemblée toujours à fond.
Cette prestation nous rappelle pourquoi STRATOVARIUS reste une référence du genre.
C’est au tour de MAMMOTH WVH de fouler la Mainstage 1, et là je suis curieuse d’en voir plus.
Tout d’abord que signifie WVH (ok ce n’est pas un secret mais vous êtes peut-être passés à côté) ?Il s’agit des initiales du fondateur du groupe, WOLFGANG VAN HALEN qui n’est autre que le fils d’EDDIE VAN HALEN. Et pourquoiMammoth ? Tout simplement car c’était le premier nom du groupe VAN HALEN auquel WOLFGANG aurait souhaité rendre hommage. Le style n’en reste pas moins différent puisqu’on pourrait le qualifier de rock heavy plutôt vénère.
Bien évidemment la technique des musiciens est au rendez-vous.
Un set efficace sans grand discours ni fioriture, composé de morceaux bien toniques comme « Like A Pastime » ou « Another Celebration at the End of the World » et d’autres plus planants comme « Stone » ou « Take a Bow ».
Côté show, nous pouvons observer un certain équilibre entre le bassiste RONNIE FICARRO, survolté, qui n’hésite pas à s’aventurer sur le devant de la scène (n’oublions pas le snake-pit) et la force tranquille de WOLFGANG qui, lui, restera essentiellement derrière son micro.
Les titres défilent sans même qu’on s’en aperçoive, on a l’impression de déjà les connaitre.
Une très intéressante découverte !
On reste dans le thème guitariste avec l’arrivée de YNGWIE MALMSTEEN.
Pantalon en cuir, chemise en satin noire ouverte, bijoux dorés plutôt imposants, rouflaquettes impressionnantes, le tout relevé par une sangle à motif léopard, c’est comme ça que le guitar hero suédois apparait sur scène pour faire sa démonstration inspirée des thèmes les plus connus de musique classique.
Et même si on sait très bien de quoi il est capable, il y a toujours ce moment où l’on ne voit plus les musiciens autour de lui et où l’on bloque littéralement sur la façon dont ses doigts dansent sur le manche de sa guitare avec une facilité déconcertante pour jouer ses solos.
C’est au tour d’EXTREME de faire son entrée et ce qui me frappe c’est qu’ils n’ont pas changé !
Non pas que je pensais trouver des vieillards décatis mais je n’aurais pas cru non plus à autant de dynamisme.
Le frontman, GARY CHERONE, nous gratifie même de quelques cascades en début de set.
La peau de la grosse caisse du batteur est à l’effigie de l’artwork de leur dernier album Six sorti en 2023, en revanche l’écran en backdrop affiche la pochette du plus mythique de leurs albums, Pornograffitti et c’est bien logique puisqu’ils débutent leur set par « It (‘s a Monster) », suivi de « Decadence Dance » et qu’est-ce que ça fait plaisir !
On voit qu’ils sont heureux d’être sur scène notamment sur l’un de leurs premiers titres « Play With Me ».
Ils vont distillés quelques notes d’autres groupes durant leur set, comme « We Will Rock You » de QUEEN ou de « Killing In The Name » de RAGE AGAINST THE MACHINE.
NUNO BETTENCOURT, fidèle à lui-même, interagit avec le public entre les morceaux regrettant tantôt d’être trop loin de lui à cause de la configuration de la scène, tantôt faisant de l’humour.
Il démarre « Hole Hearted » avec une guitare blanche et rouge plus grande que lui et en disant avoir failli oublier le chapeau acheté la veille en France alors qu’on vient le lui apporter.
Il adresse un mot pour les artistes qui vont leur succéder sur scène, il dédie ensuite aux femmes le tant attendu « More Than Words » repris à l’unisson par la foule.
Si leur show a commencé par un classique, c’est par un de leurs nouveaux morceaux « …RISE » qu’il se termine.
On passe maintenant à un groupe plus rageuravec ACCEPT.
Ils font partie de ces groupes que je n’ai jamais réellement écouté mais dont, étrangement, je connais la plupart des titres.
Et ça fait du monde sur scène puisqu’aux côtés du chanteur MARK TORNILLO et ses inséparables lunettes noires et casquette (et dont la voix est pour moi celle de BRIAN JOHNSON une bonne dose d’agressivité en plus) se produisent pas moins de 3 guitaristes dont l’impressionnant (et pas uniquement par la taille) WOLF HOFFMANN, un bassiste et un batteur.
Outre l’artwork de leur dernier album, Humanoid, sorti 2 mois plus tôt, la scène comporte des pièces mécaniques et engrenages.
Tout ceci me laisse à penser que le set sera essentiellement composé de titres de ce dernier opus.
Mais il n’en est rien, à deux exceptions près le premier morceau « The Reckoning » puis un peu plus tard « Straight Up Jack » d’ailleurs très bien reçus par le public.
Les germaniques ont pensé à leurs fans de la première heure puisque pour le reste, il s’agit d’un florilège de titres plus anciens comme « Restless And Wild » que l’on reprend volontiers avec le chanteur ou encore l’excellentissime « Princess of the Dawn » ou « Fast As A Shark » qui envoie du lourd et du speed et sur lequel le public se déchaine malgré la pluie.
Pas d’effet pyrotechnique ici mais le lightshow est efficace reprenant, si je ne m’abuse, les couleur d’Humanoid. « Metal Heart » avec son passage lettre à Elise (Für Elise) (YNGWIE es-tu là ?) se termine par un solo de batterie
Et comment finir ce show sans « Balls to the Wall » qui fonctionne toujours à merveille malgré ses plus de 40 ans…
Un groupe mythique !
Il est 20h35, c’est au tour de MASS HYSTERIA d’occuper la Mainstage1.
Les « Furieuses » et les « Furieux » sont présents pour les soutenir !
En ce week-end d’élections, et connaissant l’engagement du groupe, je me demande quelle attitude ils vont choisir d’adopter (sera-t-elle proche de celle de LOFOFORA ?… ) et ce, d’autant que retentissent dès le départ les paroles « Emanciper au plus vite notre libre arbitre… » du titre « Mass Veritas ».
En fait, c’est le deuxième morceau interprété ce soir qui donnera le ton, à savoir « Positif à bloc ».
En effet, « POSITIF » est LE mot qui va revenir pendant tout le set dans le discours de MOUSS KELAI, le chanteur.
Celui-ci tente de lancer, comme chaque groupe ici, « le plus gros circle pit du Hellfest » sur le titre « Chiens de la casse » mais la fosse est tellement pleine à craquer qu’on le voit à peine se former.
Le message est également positif envers Clisson et le HELLFEST « Clisson c’est le frisson ! »
Ils dédient aux amoureuses(eux) « L’émotif impérieux ».
S’ensuit « Arômes complexes », sur lequel, même si on n’avait pas vraiment prévu de le faire, eh bein on jumpe !…
MOUSS est partout, peu importe la pluie, il court sur la scène et honnêtement faut oser au vu de l’eau qu’il y a sur le sol !
Il remercie le public car « pas de public, pas de musique » puis dédie le morceau « L’enfer des dieux » aux victimes du Bataclan, de Nice, de Strasbourg et de Palestine.
« Vous êtes des résistants culturels, vous avez fait des kilomètres, vous avez dépensé votre argent pour venir ici et la moindre des choses c’est qu’on mouille le maillot à bloc pour vous » plutôt bon esprit je trouve avant d’entonner « Tenace », largement repris dans le public.
« Contraddiction » est l’occasion pour eux de plaisanter sur le paradoxe français en lançant « On est un pays où le metal n’existe pas beaucoup dans les medias mais on a le plus grand festival de metal au monde ».
C’est sur les barrières et soutenu par le public que MOUSS interprète le dernier morceau « Plus que du métal » pour finir évidemment en slamant dans le public. Un show qui a l’air d’avoir laissé de bonnes vibrations.
Bon maintenant il est l’heure de BRUCE DICKINSON et c’est ce moment que choisissent les orages pour revenir de plus belle.
Je dois moi aussi faire un choix car fan de MAIDEN depuis mes 10 ans j’aurais aimé voir le chanteur en solo mais en même temps je suis là depuis 14h15 et je ne voudrais pas défaillir avant METALLICA… La sagesse me dicte donc d’aller me restaurer quelque peu avant la tête d’affiche.
« It’s a Long Way to the Top (If You Wanna Rock ‘n’ Roll) » d’AC/DC se fait entendre et, ça y est ! Le classique «The Ecstasy of Gold » d’ENNIO MORRICONE retentit pour accompagner l’entrée des stars de la soirée, METALLICA !!!! La pluie est encore présente lorsque commence « Creeping Death »et James apparait d’ailleurs dans look atypique, avec un blouson imperméable à capuche qu’il quittera un peu plus tard.
La scène, montée spécialement pour pouvoir y intégrer le snake pit en son centre, offre néanmoins peu de visibilité pour les spectateurs (qui ont attendu souvent toute la journée) aux barrières, d’autant plus quand les membres du groupe restent au fond de la scène évidemment.
Cela va d’ailleurs inquiéter plusieurs personnes autour de moi.
Mais on sait qu’en principe le groupe est relativement sensible au fait d’être vu par tous adoptant souvent des scènes centrales.
Au bout de plusieurs minutes au cours desquelles ROB et KIRK se sont approchés une personne derrière moi verbalise ce que tout le monde ressentait un peu à ce moment-là, « JAMES, il pleut plus tu peux venir ! ». Et c’est ce qu’il ne va pas tarder à faire.
Les titres phares vont s’enchaîner « For Whom the Bell Tolls », « Hit the Lights » (mais qu’est-ce que je l’aime en concert !!!), « Enter Sandman ».
Le public semble accueillir relativement tièdement les morceaux de 72 seasons comme le titre éponyme ou « Too Far Gone ? » (peut-être par méconnaissance ?).
A noter que James fidèle à lui-même communique avec le public et fait des déclarations d’amour aux autres membres du groupes.
Afin de rendre hommage au pays hôte du festival, ROB et KIRK, conseillés sur le choix d’un titre français par CHLOE TRUJILLO, se lancent dans une version improbable de « L’Aventurier » d’INDOCHINE.
Cela va s’évérer être un peu chaotique (et quoi de plus normal quand on sait qu’ils ne la connaissent que depuis 1 heure) mais sympathique et bon enfant.
Et autant vous dire que la voix de ROB diffère « très légèrement » de celle de NICOLA SIRKIS.
On reprend le fil du concert avec « The Day That Never Comes » et d’autres classiques suivent comme « Orion », « Nothing Else Matters » ou encore « Sad but True » que JAMES « je-fais-ce-que-je-veux-avec-mon-public » HETFIELD fera démarrer quasiment a capela dans la fosse.
Une batterie a été installée au bord de la scène et c’est de là que LARS va jouer « Lux Æterna » qui est, au passage, le titre du dernier album qui va remporter le plus de succès.
Le morceau terminé JAMES a une petite question pour nous, même deux, que nous pourrons traduire ainsi : Avez-vous l’album Kill’em All ?
Voulez-vous entendre un morceau de Kill’em All ?.
Dès la première question, on l’avait bien compris… il est l’heure de lancer « Seek & Destroy » et bien sûr des ballons (jaunes et noirs) dans la foule !
On retourne au calme avec « One » pour repartir de plus belle sur Master ! (of puppets bien sûr) qui, comme c’est le cas depuis plusieurs années maintenant, va clôturer le show.
Et tout comme la veille, c’est sur un feu d’artifice que ce termine le spectacle.
Alors oui « quelques » notes de guitare ont fait défaut sur certains morceaux notamment sur « Orion » (en plus) et oui si KIRK n’était pas un saltimbanque et s’il avait eu un vrai métier (ATTENTION, JE PLAISANTE !) il aurait sans nul doute reçu une sanction disciplinaire mais est-ce vraiment une raison pour démonter totalement la prestation du groupe (d’autant qu’ils n’ont joué aucun titre de St Anger…), je ne pense pas.
En tout cas je n’en reste pas moins fan.
C’est comme ça que ce termine pour moi cette pluvieuse troisième journée.