Hellfest – Jour 1 – Première partie

Hellfest Jour 1 – Première Partie

Vendredi 16 juin

Vendredi : c’est la guerre !

Il fait chaud, on court, on veut tout couvrir, ramener le max de souvenirs, épingler le plus de groupes possibles. Ce 16 juin a été brutal, violent, on est sortis rincés, mais c’est ce qu’on voulait. Plus de 15 heures sur le site, la journée est transcendante mais éprouvante. On vous résume ce fest trip du vendredi en deux parties,  histoire de ne pas vous mettre K.O d’entrée !

Sidilarsen – MainStage 1 – 11:00

Après avoir loupé Verdun, et au lieu de s’en mordre les dents jusqu’à gingivites, on attaque avec les Toulousains de Sidilarsen sur la MainStage 1. Les Sudistes en rêvaient depuis un sacré bout de temps, on ne comptait plus leurs appels aux fans pour réclamer leur booking au Hellfest. 2017 marque enfin cette consécration, et le quintet se produit devant une foule déjà bien garnie, alors que retentit en ouverture le toujours très efficace « Retourner La France ». Malgré un son qui aurait mérité mieux, Sidi propose un set survolté et engagé comme il sait si bien le faire, ce qui ravive quelques souvenirs chez votre humble serviteur qui ne l’avait pas vu depuis 2009 (à Savigny-le-Temple, 7-7 represent).

Ce set fut aussi l’occasion de donner naissance au tout premier wall of death du festival, et de mobiliser un public chauffé à blanc pour scander “Nous sommes des milliards contre une élite”, sur le refrain de « Des milliards » justement. Le metal dancefloor de Sidilarsen tient encore la route en 2017, et ça fait plutôt plaisir à voir.

(Otis)

Deathcode Society – Temple -11:05

Je commence ce festival en grande pompe avec les Savoyards de Deathcode Society qui ont la lourde tâche d’inaugurer la Temple Stage. Les musiciens entrent sur scène vêtus de longues tuniques et de masques vénitiens, histoire d’apporter un peu de mystère autour de leur musique exigeante. Musicalement donc,  il n’y a rien à redire. Le vocaliste est impressionnant de rigueur et les musiciens font état d’un grand talent. Leur black metal sophistiqué, qui emprunte autant d’éléments à  Emperor qu’à la musique classique et symphonique, parvient sans peine à convaincre les festivaliers venus les attendre de pied ferme. Mais Deathcode Society n’a pas prêché que des convertis, j’en veux pour preuve cette foule de curieux venue se densifier au fur et à mesure de cette prestation exemplaire. (Hyrkhnoss)

Betraying The Martyrs – Main Stage 1 – 12:15

By Otis : Sérieusement, c’est quoi votre problème avec Betraying The Martyrs ? Parce qu’ils portent des slims et qu’ils sont un peu beaux gosses, tout de suite vous gueulez ? Laissez-moi vous dire que vous vous mettez lourdement le doigt dans l’oeil. Car ce midi, et pour leur deuxième participation au Hellfest, les Français ont dignement fait le job. D’emblée, rien à redire sur le son, massif, clair et limpide du début à la fin. Le groupe, impliqué comme si ce concert était son dernier, présente pas mal de nouveaux morceaux issus de son dernier né, The Resilient. A l’exception, forcément, du nouveau batteur Boris Le Gall, les cinq membres sont absolument intenables. Toute leur énergie se libère à 200%, caméras éteintes comme allumées (BTM ont profité de ce Hellfest pour tourner des plans pour le prochain clip). Un triomphe pour le sextet, bourreau de travail s’il en est, dont le succès n’est que mérité, et les critiques, souvent infondées, particulièrement injustes. Démerdez-vous avec ça.

By Hyrkhnoss: Les rois du deathcore parisien reviennent fouler le sol clissonnais cinq ans après leur première – et mémorable – prestation en MainStage. Betraying The Martyrs revient en force avec un nouvel album sous le bras, le très bon The Resilient sorti en début d’année. Les musiciens en profitent également pour nous présenter Boris Le Gal, nouveau cogneur de la formation. Sur scène ils apparaissent surmotivés, à l’instar du public qui les attend de pied ferme, au regard de la difficulté à se frayer un chemin vers la scène de si bonne heure.

Les Parisiens nous promènent à travers leur discographie avec des morceaux récents comme  “Lost For Words” et “The Resilient” ou issus du premier opus Breathe In Life (“Man Made Disaster” et “Tapestry Of Me”) qui mettent en avant la puissance des compositions. Le moment marquant du concert a lieu pendant “The Great Disillusion”. Un énorme wall of death s’est spontanément formé après que les membres du groupe aient annoncé vouloir tourner un clip pour ce morceau, déclenchant l’une des premières tempêtes de poussière du week end.

TexturesMainstage 1 12:50

Suite à  une prestation aussi folle que celle de Betraying The Martyrs, on se dit qu’il est difficile de passer après et faire forte impression quand même. Mais c’est sans compter sur le talent des Hollandais de Textures qui viennent nous abreuver de leur metal progressif de haute volée. Techniquement irréprochable le quintette nous éblouit à tous les niveaux durant près de quarante-cinq minutes. Le chant impeccable de Daniël de Jongh impressionne par sa justesse tout comme les musiciens qui nous font un sans faute. Le son manque un peu de pêche mais la musique prend vraiment aux tripes.

Bien que les Hollandais fassent montre de beaucoup de technicité ils ne sont pas avares en communication et n’hésitent pas à échanger avec l’auditoire – le vocaliste s’adresse d’ailleurs à nous en français. Textures nous a gratifié d’un excellent concert, plein d’entrain et d’envie. Il est d’autant plus regrettable que le groupe entame ses adieux avec le public français, 2017 marquant la fin de leur carrière.

(Hyrkhnoss)

Leftöver Crack – The Warzone – 13:35

On les aura attendus longtemps avant qu’ils ne posent enfin le pied en France, à plus forte raison à Clisson, mais ça y est. Les new yorkais de Leftöver Crack sont prêts à déverser leur hargne du côté d’une Warzone à la fréquentation timide sous ce soleil de plomb. Alors que l’on s’attend à voir débarquer son frontman emblématique Scott Sturgeon, alias Stza, ce sont d’abord les quatre autres membres qui nous accueillent et assurent les parties vocales. Scott apparaît sur la fin du premier morceau, lunettes de soleil vissées sur le crâne, et nous transperce de sa voix éraillée. Ainsi avons nous droit à un cocktail transgressif de punk sale et méchant, avec pas mal d’incursions purement ska. Ca tombe bien, ça manquait.

On regrette que la talentueuse Kate Coych n’apparaisse au micro que lors de sporadiques moments, pour épauler un Scott accroché à son clavier. On regrette aussi et surtout que son micro soit quasi fermé lors de ses interventions ! Malgré tout, la performance jalonnée d’un hommage à Lemmy Kilmister (dont faut-il le rappeler, la statue géante trône face à la scène) scotche et laisse un très bon arrière goût !

(Otis)

Animal As Leaders – Mainstage 1 -13:35

On reste dans le même univers musical que Textures avec Animals As Leaders, à ceci près que la formation américaine se passe allègrement de chanteur et, plus surprenant, de bassiste. Et cela ne crée aucun manque au regard de la richesse et de la densité musicale développée par le trio. Le son absolument nickel rend un bien bel hommage à leurs compositions torturées  et hyper travaillées (« Ectogenesis », « Physical Education » ou l’incontournable « CAFO »). Les musiciens sont hyper concentrés sur leurs instruments et prouvent grave à l’épreuve du live qu’ils sont capables de reproduire ce qui sort des studios.

Cependant le gros bémol de ce genre de démonstration purement technique, c’est le côté visuel totalement inexistant. Les musiciens sont super statiques, il y a très peu de communication (le guitariste Tosin Abasi a pris deux fois la parole)  même si la musique est aussi proprement exécutée que sur les albums. Par conséquent ça ne fait pas d’Animals As Leaders un groupe très intéressant à voir en concert pour le spectateur lambda. Seuls les amateurs de guitare et les guitaristes en herbe y trouveront un intérêt particulier, une fois qu’ils auront fini de pleurer toutes les larmes de leur corps face à tant de talent.

(Hyrkhnoss)

SubRosa – The Valley – 14:20

By Otis: Curiosité, puis révélation de l’édition 2014 du Hellfest, SubRosa est de retour à Clisson. Le groupe de Salt Lake City s’illustre depuis plus de 10 ans par son doom/post metal à violons. Sa notoriété a un peu plus grimpé en flèche avec la sortie l’année dernière du somptueux For This We Fought The Battle Of Ages. La foule est vraisemblablement en nombre conséquent sous la tente de la Valley, lorsqu’entrent en scène la chanteuse/guitariste/âme suprême Rebecca Vernon, les violonistes Kim Pack et Sarah Pendleton, le bassiste Levi Hanna et le batteur Andy Patterson. Nous n’aurons aujourd’hui droit qu’à trois morceaux, étant donné les seulement 40 minutes de set accordées au quintet. Trois morceaux issu du disque susnommé, qui installent une ambiance purement mystique et subjuguante : « Black Majesty », « Wound Of The Warden », et une conclusion sur le titre d’ouverture de l’album, « Despair Is A Siren ». Les violons charment, les voix de Rebecca, Sarah et Kim envoûtent. L’association avec la lourdeur du doom nous achève, offrant un grand et beau moment pour cette première journée.

By Hyrkhnoss: Le groupe de doom ambient américain a été pour moi l’une des grosses surprises du Hellfest 2014, alors quand j’ai appris que SubRosa était de retour à Clisson, ni une ni deux j’ai réservé mon créneau pour aller revoir Rebecca Vernon et sa bande. Avec un son aux petits oignons et un nouvel album sous le bras – l’excellent et conceptuel For This We Fought The Battle Of Ages – toutes les conditions sont réunies pour passer un fantastique concert.  Le groupe originaire de Salt Lake City entraîne le public massé sous la Valley dans une transe hypnotique dont il ne réchappera pas.

SubRosa s’est focalisé uniquement sur son dernier opus pour nous proposer une expérience unique. Trois titres seulement (d’une durée moyenne de quinze minutes chacun tout de même) pour un concert qui est passé à une vitesse folle. Sans grande surprise, les Américains ont transformé l’essai avec leur doom lancinant et pourtant terriblement attractif.

TýrThe Temple 15:05

Týr a tenté de faire baisser la température ambiante avec leur musique venue du froid, des Îles Féroé pour être précis. Mais en vain car à l’instar de Turisas leur folk metal a plutôt tendance à faire l’effet inverse. Le groupe s’est en plus montré très chaleureux, enchaînant les poses épiques car ravi d’être là après quatre ans d’absence. Il faut dire que l’apport folklorique dans leur son est super entraînant et emporte très facilement une foule, les nombreux pogos et danses folles sont là pour le prouver.

Le manque de rage et de puissance par rapport à d’autres ténors de la scène ne semble déranger ni Týr, qui en profite pour proposer des titres plus lents et qui séduisent quand même, ni le public qui s’en donne à cœur joie dans le pit. Les vikings ont encore de beaux jours devant eux.

(Hyrkhnoss)

Krisiun – The  Altar – 16:00

Je ne connais pas très bien les Brésiliens de Krisiun mais ce qui ressort de prime abord de leur performance ce sont la puissance et la brutalité de leur set, les maîtres mots de cette boucherie en règle.  Le rouleau compresseur brésilien nous pilonne sans aucune interruption avec ce brutal death metal implacable et rageur qui déclenche une véritable apocalypse sous la Altar. Le son est écrasant et participe comme il se doit à la mise à mort orchestrée par les frères Kolesne et le vocaliste Alex Camargo.

T’as compris ? Si tu aimes le brutal death et qu’en plus tu l’aimes quand il est joué fort alors ce groupe, que dis-je ce type de concert est fait pour toi. Si tu préfères préserver ton audition il y a Queensryche en MainStage.

(Hyrkhnoss)

Helmet – The Valley – 16:00

Quel kiff. Quel énorme kiff. Ok, on aurait franchement préféré et estimé qu’ils méritaient une place sur une des MainStages à un horaire plus avancé… Mais en se contentant de 40 minutes sous la Valley, les légendes que sont Helmet nous ont régalés. Seul maître à la barre du haut de ses 57 berges, Page Hamilton en impose. Sa voix n’a rien perdu de toute sa puissance, aussi bien sur des vieilleries de la trempe de « Unsung » ou « Wilma’s Rainbow », que sur les récents « Life Or Death » et « Bad News », issus du très bon Dead To The World, sorti en 2016. Vu la courte durée du set, il valait mieux prendre l’autoroute, ce que Helmet s’est empressé de faire, enchaînant sans faiblir une bonne douzaine de titres.

Hamilton s’est néanmoins accordé une petite pause pour adresser quelques mots au public. Même si le frontman attire toute l’attention sur lui, ces collègues que sont le guitariste Dan Beeman, le bassiste Dave Case et le batteur Kyle Stevenson (une machine), font montre d’un travail d’orfèvre. Le résultat ? Un carton total, et des acclamations nourries, le groupe mettant facilement deux minutes à quitter les planches pour applaudir l’assistance en retour, et jeter quelques plectres.

(Otis)

The Bouncing Souls – Warzone – 16:45

Un autre petit détour par la Warzone histoire de prendre la température, quelques heures avant que Rancid ne déchaînent les passions. C’est à leurs compatriotes de The Bouncing Souls de poursuivre les hostilités et de chauffer à blanc une horde de pogoteurs qui avale de plus en plus de poussière. La fatigue commençant à se faire ressentir, on ne reste que quelques morceaux. Mais on apprécie l’ambiance bon enfant qui se dégage de la prestation des natifs du New Jersey, qui proposent un best of de leur carrière longue de presque 30 ans. La zone de guerre est on ne peut plus en effervescence, ce qui fait franchement plaisir !

Red Fang – The Valley – 17:40

Après 2011, 2013 et 2015, 2017 marque la quatrième participation de Red Fang au Hellfest. Les quatre de Portland ont fait un sacré bout de chemin, et on est plus que ravis de les voir faire leur retour sous une Valley pleine à craquer. Une configuration que l’on préfère largement à la MainStage d’il y a 2 ans. D’autant plus pour le petit bijoux de 50 minutes qui nous sera offert ce vendredi. Après la traditionnelle poignée de main, c’est à l’hymne « Hank Is Dead » d’ouvrir le bal en grande pompe, et de provoquer une hystérie de tous les diables. Sans faiblir, les crocs rouges enchaînent les plus gros tubes de leur discographie, pour le plus grand bonheur du public qui reprend chaque refrain à l’unisson. Le déjà classique Murder The Mountains est donc sensiblement privilégié : « Wires », « Malverde », « Throw Up »… De l’or en barre.

Question efficacité, « Flies », extrait d’Only Ghosts sorti l’année dernière, ou « Blood Like Cream » de Whales And Leeches sont également de grosses valeurs sûres. La scène stoner avait besoin d’un groupe comme Red Fang pour insuffler ce coup de fouet qui lui manquait cruellement. Ce concert en a apporté à nouveau la preuve, et nous a presque frustré qu’il ne dure plus longtemps. Mais pour votre humble serviteur, le rab aura lieu ce lundi 3 juillet à l’AccorHotel Arena, puisque Red Fang assure la première partie d’un petit groupe prometteur répondant au doux nom de Foo Fighters.

(Otis)

Powerwolf – Mainstage 2 – 17:40

On pourrait croire le genre tombé en désuétude ou réservé au public allemand mais avec des groupes comme Powerwolf il n’en est rien. Le power metal mélodique possède encore de fiers représentants. Je comprends pourquoi les Allemands plébiscitent ce genre d’artistes en festival. C’est hyper joyeux et entraînant, le public est totalement à fond dans le concert et ce même avant que le chanteur Attila Dorn ne s’exprime (correctement) en Français.  Les musiciens sont comme des gosses sur scène – une attitude qui tranche avec le maquillage spectral – et s’éclatent comme des fous pour un résultat hyper fédérateur. Un concert plaisant et vraiment réjouissant.

(Hyrkhnoss)

Ministry – Main Stage 1 – 18:35

A quoi bon ? Même si quelques bruits de couloirs parlent d’un Al Jourgensen transformé et en bien meilleure forme, la performance de Ministry sur la MainStage 1 s’est révélée poussive et pénible. Too much. Jourgensen en fait des caisses, essaye de montrer qu’il est dedans et tient encore debout, mais ça ne prend pas. Ajoutons que son équipe ne parvient pas particulièrement à sauver les meubles, de par sa posture bien trop en retrait. C’est con. Très con.

(Otis)

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