Interview – Frank Carter & The Rattlesnakes au Hellfest 2017

Il y a d’abord eu Blossom. Soit le décollage de mâchoire punitif de l’année 2015. Un concentré de rage et d’urgence sans nul autre pareil. Nous le devions à Frank Carter, ex-chanteur des punks de Gallows et du projet Pure Love, plus axé pop, et de son nouveau groupe, The Rattlesnakes. La suite ne s’est pas faite attendre, avec l’arrivée en janvier dernier de Modern Ruin. Un deuxième disque moins punk hardcore, beaucoup plus rock, mais tout aussi intense. Les festivals commencent à se l’arracher un peu partout, et autant dire qu’on a pas boudé notre plaisir de retrouver le rouquin à l’affiche du Hellfest 2017. Nous en avons donc profité pour échanger quelques rapides mots dans le brouhaha de l’espace presse du Hell, alors que Steel Panther se pavanait en conférence juste derrière nous…

Salut Frank ! Alors, ce Hellfest, ça te fait quoi d’y être pour la première fois ?

Frank Carter : C’est putain de génial ! Je suis plus qu’excité. Je n’y ai jamais joué, mais je n’ai entendu que de bonnes choses à son propos. Donc oui, très très content !

Je me souviens que tu avais annoncé ta participation avant l’annonce officielle de l’affiche, c’était à la Maroquinerie en octobre dernier…

(Rire) Ouais ! Oups… C’est trop tard maintenant ! Mais je n’ai pas pu résister… J’en étais tellement heureux !

Restes-tu jusqu’à demain ?

Je crains que non. Nous jouons tous les week-end cet été. Dans mon cas c’est un peu particulier, je ne fais que rentrer et sortir du territoire britannique, et demain je rentre voir ma fille.

De g. à d.: Dean Richardson, Gareth Grover, Frank Carter, Tom « Tank » Barclay

Vas-tu prendre le temps de voir d’autre groupes aujourd’hui ?

Oui, autant que possible ! Mais j’ai quand même pas mal de boulot, des interviews avant de jouer à 16:45… Cela risque d’être tendu ! Mais je dois bien t’avouer que si je devais voir des groupes, je serais sûrement revenu demain. La prog de demain, putain… Trap Them, Integrity… Beaucoup de mes groupes préférés sont là ! Sinon pour aujourd’hui je vais essayer de voir D.R.I, Agnostic Front et Suicidal Tendencies.

La semaine dernière tu jouais au This Is Not A Love Song à Nîmes, hier au festival Aucard de Tours, et aujourd’hui au Hellfest. On te verra à Main Square et à Rock en Seine aussi. Constate-tu une différence entre de tels festivals qui ne sont pas particulièrement metal ou punk, et le Hellfest ?

Peu importe le festival, on s’éclate. Naturellement il y a des différences, mais on est juste super contents d’être sur scène. En ce qui me concerne, tout ce que je veux faire c’est venir jouer, m’amuser, et essaye de passer le meilleur des moments !

Tu es toujours complètement survolté sur scène… Tu t’entraînes ?

Aucun entrainement ! 10 ans à faire des concerts, c’est mon expérience !

Parlons un peu du dernier album de The Rattlesnakes, Modern Ruin. Il est sensiblement différent de Blossom son prédecesseur. Bien plus rock, moins punk hardcore. Comment avez vous été amenés à cette nouvelle direction musicale ?

Nous avons écrit Blossom en 2015, et Modern Ruin en janvier 2016. Soit 6 mois après la sortie de Blossom. Les deux ont été écrits et enregistrés en moins d’un an. Notre intention a toujours été de faire deux disques énormément différents, afin que les gens comprennent qu’il y a bien plus qu’un genre dans lequel nous évoluons.

L’intervalle est effectivement très court, en sera-t-il de même pour le prochain album ?

Non ! Cette fois-ci nous prenons notre temps, nous n’avons même pas encore commencé à écrire ce qui sera notre 3ème album.

Et cette différence artistique entre vos deux albums signifie-t-elle que vos influences musicales n’étaient pas les mêmes ?

Non, nos influences sont toujours les mêmes… On aime tout, de David Bowie à Queens Of The Stone Age, ou Biffy Clyro, ou encore Bon Iver. On aime la musique ! On choisit d’être influencés par des artistes très variés. Pour le premier album, on était effectivement plus dans nos racines. Pour la suite, on verra bien !

Tu mentionnes Queens Of The Stone Age, ça me fait penser à ta story Instagram d’avant-hier dans laquelle tu réagis à leur nouveau single

Je les adore ! C’est mon groupe préféré, de la terre entière. Ils sont incroyables, à l’image de cette nouvelle chanson. A mes yeux, ils ne peuvent pas se tromper !

Et à propos de Biffy Clyro, vous aviez tourné avec eux cet hiver ! Quelles sont tes impressions sur cette tournée ?

Encore une fois, c’est un de mes groupes préférés ! C’était incroyable. On a pu jouer devant des centaines de nouveaux fans géniaux, on a rencontré beaucoup de nouveaux amis aussi. Et ils sont selon moi un des meilleurs groupes au monde !

Tu es également tatoueur. Comment parviens-tu à concilier cette activité avec celle de chanteur ?

J’essaye de tatouer sur la route autant de fois que je peux. En festival c’est compliqué car nous avons des loges différentes. Mais en tournée c’est déjà plus faisable. Je peux aller tatouer dans un salon le matin, puis préparer et faire un show le reste de la journée !

D’ailleurs, l’affiche de votre tournée anglaise de cet automne représente les dates tatouées sur un haut de cuisse. C’est un vrai tatouage ?

Authentique ! C’est la jambe de notre tour manager, ce fou !

Tu es Papa d’une petite fille. Est-elle une source d’inspiration pour toi ?

Chaque jour qui passe. Elle est la meilleure chose dans ma vie. Je me sens incroyablement chanceux d’être père, ça a totalement changé ma vie.

Je voulais aussi parler de ta relation avec le public français. Il ne fait que grossir à mesure que les Rattlesnakes nous rendent visite, et les salles avec !

Les Français font partie des meilleurs fans du monde entier ! J’aime votre pays. Si je pouvais y jouer toutes les semaines, je le ferai ! Vous avez la meilleure bouffe, les meilleurs putains de fans, vous inventez le meilleur baiser du monde. J’adore être en France !

Et pour terminer, quelques mots sur tes inspirations en tant que songwriter. Blossom était 100% colère, de mon point de vue. Sur Modern Ruin, ce n’est pas ce qui frappe le plus, mais il y en a quand même des bribes.

Il y a beaucoup de raisons d’en avoir gros en ce moment. Ce monde est fucked up. Je veux être fidèle à moi-même dans mes textes, et écrire à propos de ce qui me touche le plus. La colère sur Modern Ruin est très différente. Elle est cachée, mais elle est toujours bien là, tu peux en être sûr !

Un grand merci à Frank Carter pour sa disponibilité et Elodie Jouault de HIM MEDIA pour avoir rendu cette interview possible.

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