ROCK A L’USINE 2 – Du 11 au 13 mai 2023
L’USINE ISTRES a ouvert ses portes pour la deuxième fois au festival ROCK A L’USINE qui s’est tenu sur 3 jours et non sur 5 comme l’an dernier. Un format et une période qui semblent plus propices encore à l’attrait du public, puisque la fréquentation est plus importante par soir que lors du premier opus.
Comme dans tout festival digne de ce nom on retrouve évidemment, au-delà du merch des groupes, un village métal. En l’occurrence, la plupart des « villageois » étaient présents l’an dernier tels que les exposants photos AURELIEN MACE PHOTOGRAPHIE, LES PHOTOS DE MR CRASH, les micros artisanaux de SP CUSTOM de notre ami Jeremy au bouc coloré et bien sûr l’incontournable Stryker et son stand de tee-shirts, cd, vinyles issus de sa boutique marseillaise SABRE-TOOTH (dont il est d’ailleurs impossible de s’approcher sans trouver son bonheur) mais aussi les tattoos de BORDELDEFIAK.
Pour ce qui est de la restauration, les festivaliers ne sont pas en reste puisque 4 food-trucks offrent des possibilités de se remplir la panse HOT & DOGS, DADOU PIZZA, LE CHURROS et TONTON BURGER PROVENCE (dont j’ai pu goûter le burger au bacon et les frites au cheddar- juste une tuerie !).
Mais entrons dans le vif du sujet puisqu’on n’est quand même pas venus uniquement pour trinquer avec des Déspé pression !
JOUR 1 – ROCK A L’USINE 2
Le jeudi est placé sous l’égide du punk rock. C’est DARCY qui démarre en trombe cependant suite à un contretemps, je n’ai malheureusement pas la possibilité d’assister à leur show.
LES WAMPAS
Ils entrent ensuite sur une scène où leur nom apparaît en lettres ballons argentés façon goûter d’enfant rock’n’roll. Didier fidèle à lui-même saute du début à la fin du set, il va même se balader dans le public notamment pendant « C’est l’amour » déroulant plusieurs mètres de câble. Il se retrouvera un peu plus tard à prendre des photos avec quelques fans chanceux tout au fond de la salle sur la borne photobooth, le tout en continuant à chanter, il va également être transporté par le public sur un chaise (on se croirait presque à un concert de RAMMSTEIN… presque…) !
On retrouve les classiques qui sont, bien entendu, connus de tout le public comme « C’Est Politique », « Les Bottes Rouges » , « Frontignan Blues » ou « Manu Chao ».
Nous avons même droit à une blague de « Monsieur et Madame ont 1 fils » (en l’occurrence 3 et leur nom est Culé (de Marseille) (bonne réflexion à vous !…). A défaut de Stan, Roland ou Alan dans le public, c’est le petit Gabriel (qui fonctionne beaucoup moins bien pour la blague du coup) qui monte sur scène pour annoncer le très attendu « Ce Soir C’Est Noël ».
Je l’avoue, je ne m’attendais pas à une telle énergie, une très bonne ambiance !
LES SHERIFF
Ce n’est pas la tête d’affiche et pourtant il semblerait que ce soit pour eux que la majorité du public se soit déplacée (rapport à la moyenne d’âge et aux couleurs arborées pour l’occasion). Et celui-ci ne va pas être déçu puisque les classiques sont à l’honneur avec une énergie plus grande encore et plus rageuse que leurs prédécesseurs ils entonnent pour des fans qui n’en perdent pas une miette et se déchainent « Loin du Chaos », « Fanatik De Télé », « A Montpellier », « Du Rock’N Roll Dans Ma Bagnole », et j’en passe, pour terminer avec « 3, 2, 1 Zero », « Pile Ou Face » , « Pour Le Meilleur Et Pour Le Pire » , « Requiem 5 Etoiles » .
POGO CAR CRASH CONTROL
C’est le groupe punk rock le plus metal de la soirée. Dès le premier morceau, le public entonne les paroles en français de la tête d’affiche tout en ne pouvant se retenir de sauter partout. Devant leurs amplis blancs tachés de sang, les 4 musiciens en provenance d’Ile-de-France, vont nous mettre une grosse claque.
Cependant, nos craintes se sont confirmées et le chanteur, Olivier PERNOT, déplore, à juste titre, le fait que la salle se soit vidée quasiment de moitié suite à la prestation précédente. Tant pis pour les absents ! Ils n’auront pas la chance d’apprécier ce show tout en puissance des P3C, et ce, même si les autres membres ne déméritent pas, notamment grâce à Lola FRICHET, dont le visage d’ange contraste avec son gros son de sa basse (et qui, au passage, est à l’origine du mouvement « More Women On Stage » ).
Une belle découverte et une soirée toute en énergie !
JOUR 2 – ROCK A L’USINE 2
Le vendredi a été décrit comme la soirée « groupes de cover et tribute » sur les réseaux.
Mais que nenni ! Nous pourrons également apprécier ce soir les compos de metal moderne de SOCIAL PROPHECY et de metal alternatif de BLOOMING DISCORD, 2 groupes locaux qui envoient du lourd !
La soirée commence dans le « club » ou petite salle de l’Usine avec les PASTORS OF MUPPETS. Ce groupe, ou plutôt cette fanfare, composée de cuivres, batterie et chant intervient à plusieurs reprises et en plusieurs endroits au cours de la soirée. J’avoue avoir été un peu sceptique en découvrant les premières notes sur les réseaux mais c’est juste excellent, les looks sont à la fois parodiques (on retrouve ANGUS, SLASH, AXL et bien d’autres) mais sans pour autant tomber dans le grotesque. Ce sont de vrais musiciens. Ils arrivent à donner un côté metal à leurs instruments offrant des interludes sympathiques entre les concerts.
SOCIAL PROPHECY
Il est 19h10 lorsque la grande salle de L’USINE ISTRES s’ouvre pour laisser apparaitre un « S » et un « P » lumineux sur la scène plongée dans le noir. Les 5 membres de SOCIAL PROPHECY apparaissent et ça déchire direct !
Ils connaissent bien cette scène puisque c’est là qu’ils ont tourné le clip de leur premier single « Uncle Sam » avec lequel ils débutent leur show ce soir. Qui pourrait croire que ce jeune groupe, aux inspirations metal variées, créé juste avant le confinement, n’en est qu’à son deuxième concert !
En effet, la technicité des guitares d’Olivier et Mathis alliés aux riffs lourds et puissants à la basse d’Aurelien, le tout porté par la double grosse caisse de William et sublimé par la présence scénique et la voix heavy du chant de Max semblent conquérir le public.
Ils termineront par leur dernier single sorti quelques jours avant et intitulé « Your Pain » qui démontre déjà une belle évolution. Nous avons également le plaisir de découvrir durant le set des titres ne figurant pas sur l’EP sorti en janvier dernier. Peut-être un album en préparation ?… On croise les doigts !
BLOOMING DISCORD
Le deuxième quintet de compo de la soirée reste dans l’énergie avec un metal alternatif aux accents à la fois anciens et modernes mais aussi mélodiques et puissants.
Amatrice de ce groupe de marseillais depuis quelques années, je n’avais pu aller les applaudir que sur des scènes plus intimistes que celle de ce soir (scènes qui sont d’ailleurs mises à l’honneur dans leur dernier clip « Uneven Pact », qu’ils joueront à la fin du set). Et franchement, je n’ai pas été déçue !
En effet, ils occupent l’espace, ils sont à l’aise, la complicité entre les membres du groupe est visible, le chanteur Kage est un véritable show man qui parvient à emmener le public où il veut (à noter qu’il ne porte pas ce soir son habituel tee-shirt rayé noir et blanc qui a laissé la place à un pull rayé noir et dégradé de rose tout en légèreté… (c’était l’instant mode de ce report).
Le public participe et se déchaine notamment au son de l’incontournable « Burn It » issu de leur premier EP Brambles And Bones et qu’il reprend comme un hymne.
Le groupe a, pour le moment, sorti 2 EP et sillonne les routes du sud de la France pour aller à la rencontre du public avec leur show, on attend avec impatience la sortie de leur 1er album qui ne devrait pas tarder puisque leur campagne de crowdfunding s’est soldée par un succès.
A suivre !
MOTORQUEENS
MOTORHEAD est encore à l’honneur cette année au ROCK A L’USINE puisqu’après avoir reçu l’an dernier PHIL CAMPBELL AND THE BASTARD SONS, c’est maintenant au tour de ces 3 italiennes qui se définissent comme le seul groupe féminin de tribute de MOTORHEAD du monde depuis 2015 de monter sur scène.
C’est avec une réelle attitude rock’n’roll qu’elles abordent le show : pas de balances, ambiance short, cuir, résilles, jeans et clous. Elles reprennent fidèlement les morceaux avec les incontournables « Killed By Death » ou « Ace of Spades ».
Elles assurent le job même si le jeu de scène n’est peut-être pas des plus efficaces, la prestation semble enchanter le public qui ne se prive pas de le montrer.
Un moment sympathique.
HYBRID THEORY
C’est maintenant parti pour 2 heures de show qui donneront aux portugais le temps d’interpréter tous les classiques de LINKIN PARK tels que « In The End » », « Burn It Down », « Faint » mais aussi des morceaux plus rares comme « Don’t Stay » , « Somewhere I Belong » »et même le nouveau « Lost » sorti en 2023 et bien sûr issu des archives de Metora (2003).
Le show est travaillé il se déroule sous une pluie de strombo. Le groupe ne laisse rien au hasard pour rendre hommage à LINKIN PARK, c’est, selon les morceaux, à s’y méprendre. La ressemblance est poussée même jusqu’à l’apparence des musiciens par certains aspects physiques et attitudes.
Il est évident que l’on ne peut s’empêcher de les comparer à l’original et que la puissance vocale de Chester BENNINGTON reste difficile à égaler.
En tous cas le public est conquis et reste jusqu’à la fin.
JOUR 3 – ROCK A L’USINE 2
Cette soirée est la plus fréquentée du festival puisque l’on nous a annoncé qu’elle était sold-out, à noter d’ailleurs la présence dans le public de Florent, le chanteur de LANDMVRKS présents sur scène à l’édition précédente.
ASHEN
C’est donc devant une salle quasiment pleine pour le moment que ces 5 français venus de la capitale donnent le coup d’envoi et ils en ont l’habitude puisqu’ils ont récemment ouvert les 24 heures du Mans motos.
Tenues de scènes très colorées à la fois 70’s et futuristes et quoiqu’il en soit décalées ils nous conduisent dans leur univers de metal moderne. Ils jouent l’intégralité de leur dernier EP Angel et commencent leur set avec le morceau du même nom.
Un wall of death est initié au bout de quelques minutes de show, l’énergie du groupe est communicative.
Il reprend également « Smells Like Teen Spirits » de NIRVANA qui sera bien reçu par le public.
Une bonne entrée en matière pour cette soirée !
RESOLVE
C’est le 2e groupe français ce soir et avec eux on prend un degré de plus dans la puissance. Le quatuor lyonnais dispose de 40 minutes pour retourner la salle et nous assener son metalcore aux basses qui vous transpercent le corps.
Ils commencent leur show par « Beautiful Hell » issu de leur album Between Me And The Machine sorti en 2021, ils interprètent également plusieurs singles dont leur dernier « Death Awaits ». Ça matche très très bien avec le public.
Ils attirent l’attention de la salle sur le fait que la tournée de WHILE SHE SLEEPS, contrairement à beaucoup d’autres groupes, passe par la province, comme ce soir, et non uniquement par Paris, une belle initiative.
C’est la première fois à L’USINE pour RESOLVE et ils espèrent déjà y revenir bientôt avec un nouvel album.
Lorsqu’ils quittent la scène, le public est chaud pour recevoir l’un des deux gros morceaux de la soirée.
RISE OF THE NORTH STAR
En effet, ce n’est pas une mais deux têtes d’affiche qui sont venues ce soir. La salle est maintenant pleine, et on bascule dans un tout autre univers. La scène a un côté très urbain et japonisant collant avec le Tokyo des années 90 et les mangas, sources d’inspiration du groupe, mais nous ne la verrons pas très longtemps tant la fumée sera présente faisant ainsi ressortir le light show.
C’est bien évidemment masqués et en combinaison à leur nom que les 5 parisiens, dont le dernier arrivé, Yoru, à la basse, (et malheureusement sans Air-One) sont venus mettre le pit sans dessus-dessous avec leur punk hardcore où se mêlent également trash et nü metal, le tout accompagné d’un flow plutôt marqué hip-hop americain.
Nous pouvons headbanguer (le mot est très faible) ce soir sur de nombreux titres de leur dernier album Showdown sorti peu de temps avant le concert.
En résumé, ROTNS est juste une arme de destruction massive !
WHILE SHE SLEEPS
Alors qu’on ne pensait pas pouvoir faire mieux dans la puissance et la brutalité, c’est au tour de la tête d’affiche « officielle » de terminer la soirée en apothéose et en metalcore. La salle ne désemplit pas, les verres de bières continuent à voler au-dessus de la fosse (sacrilège !) arrosant un public qui n’a de cesse d’effectuer des mosh pit et circle pit en reprenant les paroles des morceaux les plus emblématiques tels que « Anti-social » ou « You Are We ».
Que dire de plus si ce n’est que ces britanniques originaires de Sheffield nous offrent un show de qualité emportant totalement l’adhésion d’un public en furie totale dans des émanations de sueurs et de bière !
Une soirée sold-out qui est montée crescendo et durant laquelle nous apprendrons que le pari est réussi puisqu’une 3e édition est dans les tuyaux ! On vous tient au courant!
Encore un grand merci à toute l’équipe de L’USINE qui nous a reçus, comme d’habitude, avec le sourire, merci pour leur patience et leur disponibilité. Et surtout MERCI pour l’organisation d’un tel événement permettant de mettre en avant la scène metal dans le sud-est !
