INTERVIEW – FESTIVAL 666

Rencontre avec Victor Fondateur du Festival 666

Aux vues des conditions sanitaires et de cette pandémie exceptionnelle, à quel moment vous avez été sûrs que vous alliez maintenir l’édition 2021 ?

On a été sûrs quand le gouvernement a fait ses annonces. Bien sûr on avait commencé à booker et travailler bien avant. On avait envoyé les affiches le jour de Noël comme tous les ans. Après l’envie d’organiser un festival a pris le dessus sur les conditions et je crois que s’il avait fallu le faire assis, on l’aurait fait…

Comme tu le disais, vous avez commencé à communiquer sur l’affiche fin décembre, avec beaucoup d’incertitude sur la faisabilité de l’événement, parce qu’on naviguait à vue. Comment est-ce que vous avez réussi à fédérer et emmener avec vous ces groupes qui étaient à l’affiche mais qui n’étaient pas certains de pouvoir se produire ?

Les artistes avaient envie de revenir sur scène et on voulait vraiment organiser quelque chose. L’envie de revenir sur scène et se retrouver à pris le dessus, on verrait bien dans un second temps si on allait pouvoir  concrétiser ou pas…

Et de mon côté, je n’avais pas envie de communiquer, une année supplémentaire, sur le fait que nous n’étions pas sûrs de pouvoir maintenir le festival. J’avais vraiment envie de montrer notre coté optimiste, ce qui a fonctionné car on a pu le maintenir, et ça a l’air très bien parti.

Pour les gens qui ne sont pas forcément bien renseignés ou qui n’ont pas pris le temps de le faire, est-ce que tu pourrais nous donner les conditions d’accès à votre festival ?

On demande le pass sanitaire à l’entée, mais ça peut être vu comme un mal pour un bien car ça permet aux festivaliers de ne pas être obligés de porter le masque dans l’enceinte du festival. Ce qui donne la sensation d’un festival quasi normal.

On a également mis en place un cashless pour éviter au maximum les contacts et respecter les conditions de précautions sanitaires.

Victor Pépin a monté son association en 2017 / Crédit Photo : Victor Fuseau

Et en terme de jauge, est-ce que vous garder la même jauge qu’habituellement ?

Pas tout à fait, on a même agrandi. Habituellement on était limité à 600 festivaliers par jours car nous n’étions pas tout à fait en open air. Nous avions une scène dans la salle des fêtes ainsi qu’une seconde scène dans le jardin de la salle des fêtes.

Maintenant que nous ne sommes partis de la  salle des fêtes et que nous avons  deux scènes à l’extérieur,  on peourrait  même se permettre d’accueillir jusqu’à 2500 personnes. Mais pour l’instant on se limite à 1000 personnes pour pouvoir s’adapter aux conditions sanitaires compliquées et on se laisse la possibilité de recevoir plus de monde si lesdites conditions s’assouplissent.

Pour dépasser cette question sanitaire et pour en revenir au festival, car au final c’est ce qu’attendent les gens et c’est bien sûr le plus important le fait de se retrouver, qu’est-ce qui a déterminé le choix des groupes ?

C’est la programmation en partie déjà faite pour 2020, on a  donc reconduit les groupes. Toutefois quand j’ai annoncé le report de 2020, je ne souhaitais pas simplement dire :  « On se retrouve l’année prochaine, garder vos billets, à bientôt ! ». J’ai annoncé l’ouverture d’une troisième journée et que  tous les détenteurs du pass 2 jours rentreraient gratuitement sur cette nouvelle journée qui leur seraient offertes s’ils souhaitaient y participer.

De là j’ai lancé la programmation. Pour les groupes que je souhaite avoir en tête d’affiche je les contacte et pour les groupes plus petits ou locaux, on reçoit pas mal de candidatures.

Concernant Phil Campbell, j’ai une petite anecdote. Il s’était abonné à notre compte instagram et comme j’étais assé honoré, j’ai envoyé un petit messsage pour l’en remercier et c’est là qu’il m’a donné l’adresse de son agent si je souhaitais qu’il joue dans notre festival. On a même commencé à en discuter et à organiser tout ça avant que je contacte son agent.

Est-ce que tu trouves, à l’instar de beaucoup de professionnels, qu’Instagram permet d’être plus facilement d’être en contact direct avec les artistes ?

Oui c’est vrai. Après on se doute bien que celui qui gère le compte Instagram n’est pas forcément la star du groupe et n’est pas forcément le booker. Ca permet de prendre un tout premier contact avec l’artiste mais on va être redirigé vers l’agent pour la suite.

Au niveau de l’équipe comment tu as réussi à garder et fédérer les gens ainsi que trouver une façon de travailler pendant le confinement ?

On a fait notre permière réunion physique il y a peu, plus d’un an aaprès le début du Covid, mais on a réussi à rester tous ensemble, car tout le monde était occupé par ce qu’il avait à faire pour l’organisation du festival.

Moi je m’occupe de la progarmmation et de la communication. Dans la mesure où nous sommes une association, on a un un trésorier et un secrétaire qui sont en charge de la gestion administrative. On a égaleemnt  un pôle sécurité, un pôle technique, un pôle restauration, un pôle merchandising, etc…

Donc on était tous dans le projet. On est une quinzaine à s’en occuper pendant l’année pour 90 bénévoles sur place pendant le festival. On n’a pas encore fait de réunion avec les bénévoles, mais se connait tous, ce sont des amis, des proches, des collègues avec qui on était au collège ou au lycée.

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter à l’avenir pour ce festival,  qu’en l’occurrence tu as monté très jeune par toi-même, qui est devenu un événement incontournable de la scène musicale française et  qui est tout autant une référence qu’un exemple pour les jeunes qui sont très inspirés par ce que vous avez construit car ils osent se dire qu’il est  possible de créer un  festival si on est sérieux et motivé.

Avant tout merci beaucoup, car je ne pensais pas que certains nous percevaient ainsi. A court terme, on espère qu’il va faire beau car ça rend d’humeur plus joyeuse (rires). On espère aussi que tout le monde sera présent.

Pour la suite j’espère pouvoir un jour accueillir Gojira. Il faudra bien travailler pour y arriver, mais j’espère qu’un jour on pourra le faire.  

On a à cœur de promouvoir la scène française depuis notre première édition, c’est un choix depuis 2018, on ne fait pas ça par défaut. En dehors de quelques têtes d’affiches comme Phill Campbell (Motörhead)  ou Chris Slade (AC/DC), la majorité des groupes sont français car on a une très belle scène en France et qu’il faut la soutenir.  

A propos Mlle S

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