CHRONIQUE – LA MORSURE DU CHRIST

SETH

La Morsure du Christ

SEASON OF MIST

Sortie le 07 Mai 2021

Ce n’est plus la peine de vous présenter ce groupe ? Sauf pour celles et ceux qui auraient manqué un épisode… Voici un petit récap de l’un des groupes pionniers de la seconde vague du black metal dans la scène du black metal hexagonal. SETH est actif depuis plus d’un quart de siècle. Et pour ceux qui s’en souviennent, les plus vieux d’entre nous donc, Heimoth et ses comparses ont sorti leur première démo Apocalyptic Desires en 1996. Après cinq albums studio, c’est en 2019 que le groupe sortait son premier album live, l’excellent Les Blessures de l’Âme : XX ans de Blasphème, et rendait ainsi hommage à son premier opus (Les Blessures de l’Âme) en nous replongeant dans l’univers du black des années 90, non sans un certain plaisir.

Cette année marque le retour de Heimoth et ses acolytes à l’essence même de cette musique ! La Morsure du Christ est le digne successeur aux Blessures de l’Âme. Cet opus s’inscrit dans la continuité car il a été composé dans l’esprit de la plus pure tradition du black : des riffs catchy et des atmosphères épiques majestueuses, des breaks qui nous renvoient dans un certain passé pas si lointain, les nappes de clavier de Pierre le Pape nous envoûtent et font écho au passé de SETH, tandis que le martèlement infernal d’Alsvid vient nous asphyxier.

Sans parler du chant possédé de Saint Vincent qui vocifère tel un ange déchu venant nous donner l’extrême onction ! Au fur et à mesure que les morceaux se succèdent, on ressent cette tension qui monte, qui monte. Tension qui monte jusqu’à atteindre son paroxysme avec «Sacrifice de Sang» suivi par «Ex-Cathédrale».

On ressent au fil des titres que les musiciens ont pris du plaisir à jouer (à composer et à enregistrer) afin de nous offrir cette Morsure du Christ, qui est un plaisir partagé. Plaisir partagé car cet opus est tout simplement… jouissif ! Et que dire du tant attendu «Hymne au Vampire (Acte III)» ? Une tuerie ! A noter l’excellence des paroles, écrites dans la langue de Molière. Elles ont été sublimées en alexandrins grâce à l’élégance de l’écriture de Saint Vincent, inspiré par l’incendie dévastateur de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Certes, La Morsure du Christ semble surgir tout droit du passé, comme des bandes oubliées et retrouvées (c’est une vraie madeleine de Proust !), mais il s’inscrit aussi dans la modernité par le travail soigné de la production. Au fil des écoutes, je n’ai pu m’empêcher de penser à un album de SAMAEL en particulier, Above (paru en 2009), qui est semblable en bien des points à cette nouvelle offrande de SETH. De par la violence de ses riffs et de ses atmosphères. De par cet aspect inattendu à un retour au black originel avec une production très léchée.

La nouvelle offrande de SETH célèbre son retour aux sources de la plus belle des manières en ravivant la flamme de l’Art Noir.

Pour marque-pages : Permaliens.

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