Des paroles relatant des torrents de souffrance et des chutes implacables dans les ténèbres, c’est ce qu’on est en droit d’attendre d’un groupe comme Silverstein. Les Canadiens ont toujours fait preuve d’une créativité endiablée pour trouver à chaque fois les mots qui conviennent. Des mots qui résonnent juste et servent de soutien à la génération d’auditeurs qui a grandi avec eux. Cette génération qui a vu se développer la scène emo / post hardcore durant toutes ses années et que Silverstein traverse depuis déjà 17 ans. Les gars ne se contentent pas de faire partie du paysage mais secouent cet univers à grand coup d’angoisses, de rêves brisés et de liens familiaux rompus. Et leur nouvel album Dead Reflection ne fait pas exception, avec ces textes emplis de regrets et d’espoirs réduits en cendres.
Dead Reflection est un bon album, honnête et efficace. On y décèle quelques pépites (« Retrograde », « Ghost », « Mirror Box » et « Last Looks ») qui feront bouger les foules sans difficultés lors des concerts. Mais au regard de leur discographie déjà bien fournie, ce neuvième opus ne parvient pas à être aussi bon que ses prédécesseurs. Ce n’est pas pour autant un mauvais album, il parvient sans peine à se hisser parmi les meilleures sorties du genre, mais pour du Silverstein ce n’est pas suffisant.
Le vocaliste Shane Told chante avec beaucoup de vigueur et d’énergie sur la totalité du disque mais celui-ci est plombé par quelques morceaux trop hétérogènes. Silverstein se rattrape sur la deuxième partie de l’album avec des titres comme « Secret’s Safe » et « Demons » démontrant à eux seuls toute la musicalité et la vélocité qu’on recherche chez eux. Mais aussi avec ces textes dans lesquels on plonge à bras le corps sans oublier la voix magique de Shane Told.
Dead Reflection est un album bon et honnête dans lequel les cinq musiciens se sont beaucoup impliqués, en y mettant tout leur cœur et toute leur âme. Mais je suis persuadé qu’ils peuvent faire encore mieux !